. — Quand au bout, tout au bout de la voie ferrée, un œil rouge s’éveille et que la locomotive, dévorant l’espace, apparaît, du milieu de la colline, de grands ossements se dressent, s’ajustent et descendent lentement jusqu’à la barrière, formant une longue file de squelettes de vieux chevaux… Ils regardent lentement, de leurs orbites vides, la locomotive qui n’est plus qu’une étincelle de braise dans le lointain. […] 20 mai La Chartreuse de Bordeaux : longue allée de platanes entre les troncs desquels, s’étend des deux côtés, un grand champ d’avoine folle, dont les tiges albescentes, à tout moment creusées par la houle, découvrent quelque ange en plâtre agenouillé au pied d’un tombeau. […] Je mourrais jeune avec une poitrine comme ça… Si je me mettais à souper, ce ne serait pas long… » * * * — Ah !
Un jour sur ses longs pieds…. […] Il me semble qu’ils ne sont que familiers, qu’ils mettent la chose sous les yeux, et que ce mot long répété trois fois exprime merveilleusement la conformation extraordinaire du héron. […] Et puis cette longue période qui semble se prolonger comme les fausses espérances que la fortune nous donne, et l’adresse avec laquelle il garde pour la fin : Sans que l’effet aux promesses réponde.
On trouve dans la plûpart plus de fadeur que de véritable tendresse ; les conversations de ses héros sont longues & ne roulent que sur de sujets frivoles. […] Ils firent même supporter les longs Romans, dont on étoit dégoûté depuis environ cinquante ans. […] On a reproché à ce célébre auteur de donner dans les longs détails, d’épuiser le sentiment à force de l’étendre ; mais on est dédommagé de ce défaut par des morceaux très-bien écrits.
À côté de la sainte Anne, derrière la Vierge est une grande fille, belle, simple, innocente, un voile jeté négligemment sur sa tête, le reste du corps couvert d’une longue draperie, et portant une corbeille de roses ; ce n’est qu’un accessoire, mais qu’on ne se lasse pas de regarder. […] Nulle comparaison entre nos saints, nos apôtres et nos vierges tristement extasiés, et ces banquets de l’Olympe où le nerveux Hercule appuyé sur sa massue regarde amoureusement la délicate Hébé, où Apollon avec sa tête divine et sa longue chevelure tient par ses accords les convives enchantés ; où le Maître des dieux s’enivrant d’un nectar versé à pleine coupe de la main d’un jeune garçon à épaules d’ivoire et à cuisses d’albâtre, fait gonfler de dépit le cœur de sa femme jalouse. […] La seule expression vraie qu’il puisse avoir est celle d’un homme qui sort d’un sommeil profond ou d’une longue défaillance.
Il retient sa pensée, la ramasse et la bloque toujours dans une phrase serrée comme une cartouche, et, quoi qu’il exprime, son style a la rapidité et la précision de ces armes à longue portée qui empêchent les balles d’être des folles, comme les appelait Souwarow, et qui ont détrôné la baïonnette… L’auteur des Études sur le Combat aurait été partout un écrivain. […] Ce colonel, à longue vue toujours comme s’il était devant l’ennemi, ne se borne pas aux détails d’un métier qu’il adore et qu’il veut rendre plus puissant par des combinaisons nouvelles. […] L’avenir semble appartenir à la démocratie, mais, avant que cet avenir soit atteint par l’Europe, qui dit que la victoire, la domination, n’appartiendra pas un long temps à l’organisation militaire, qui périra ensuite faute d’aliments de vie quand, n’ayant plus d’ennemis extérieurs à vaincre, à surveiller, plus à combattre pour sa domination, elle n’aura plus sa raison d’être.
Il savait qu’il pouvait « s’attendre » comme dit madame de Staël… et il s’est attendu patiemment, sans souffrir de cette longue attente, sans s’user sous cette lime de feu qui use le bronze des âmes les plus brûlantes. […] Aussi fit-elle· dans les imaginations et les sensibilités d’alors une révolution qui n’a pas recommencé, — un de ces coups de tonnerre qui ne revibrent qu’à de longues distances ! […] Il a tous les tons, depuis le ton du Sonnet, ce soupir de flûte fait de quatre haleines, jusqu’au ton de l’Ode, au long souffle éclatant qui résonne et qui plane ; depuis le gémissement de l’Élégie, jusqu’à l’éclat de rire que Racine, le tendre Racine, avait aussi, quand, de la plume qui avait écrit Bérénice, il nous écrivait Les Plaideurs.
Le son de l’a, aussi bien que celui de l’e, est long en certains mots, & bref en d’autres : a est long dans grâce, & bref dans place. […] Enfin ils mettoient quelquefois le signe de la syllabe longue, ala. […] La longue barre, pour marquer une voyelle longue, longa linea, dit Priscien ; longa virgula, dit Isidore. […] Accent long, qu’on écrit sur une voyelle pour marquer qu’elle est longue. […] J’évite d’être long, & je deviens obscur.
C’est tantôt un jugement amèrement résigné sur la vie et les hommes, tantôt une plainte aigre, un cri d’angoisse, un de ces cris qui se font entendre à travers le monde, et qui ont un long retentissement. […] Par cette communauté de sensations, elle s’était faite elle-même la sœur des petits paysans qui avaient été pendant de longs mois sa compagnie vagabonde et qui, depuis, avaient grandi. […] Elle a prodigué, ici encore, les plus merveilleuses peintures de ce sentiment, elle l’a encadré dans le théâtre de ses longues et continuelles rêveries, dans ces paysages du Berry qu’elle a tant aimés. […] C’est la gloire de George Sand d’avoir, dans sa longue carrière, toujours échappé à ce péril, et toujours épargné à ses amis inconnus cet affreux déboire. […] » On l’entraîne vers Théophile Gautier ; les explications commencent ; elles ne furent pas longues ; il comprit bientôt, à l’accent de la désolation, combien il se trompait, et sa rentrée fut triomphale.
Je veux dire… mais ce serait un long discours. […] Le lévrier haletant s’étendit tout de son long sur le bout du plaid d’Élie. […] » Et il répand à longs flots d’éloquence son espoir, son enthousiasme, ses ardentes illusions. […] Revenons-y, et voyons ce qu’a fait pendant ma longue digression notre petit Gœthe. […] Il passe de longues heures méditatives dans les églises, dans les musées.
Ne l’imitons pas et disons franchement, après de longues et sincères applications d’esprit à cette question d’histoire et de philosophie, que l’origine du peuple chinois est une énigme. […] Le père Amyot, qui sait autant qu’Aristote et qui écrit à s’y méprendre comme Voltaire, en cite de longs fragments dans ses Mémoires pleins de sagacité. […] Une longue barbe d’une finesse ondoyante et d’une forme qui trahit le peigne et le parfum glisse en frisure jusque sur sa poitrine. […] L’espace limité de ces pages ne nous permet pas ici d’entrer dans le récit circonstancié de ces longues missions philosophiques et de rapporter les mille anecdotes et les cent mille leçons dont chacun de ses pas fut l’occasion. […] C’est pendant cette longue mission toute philosophique que Confucius prêcha et rédigea ce code d’histoire, de politique et de morale qui fit de son œuvre le livre sacré de son temps.
Nous passions de longues soirées, tête à tête, dans des entretiens purement littéraires ou philosophiques qu’il avait la complaisance de rechercher. […] Une longue plaine basse, vers laquelle le char va descendre, s’incline vers la mer et se relève à gauche par le cap Circé. […] Jetons-y un long et dernier regard. […] Une branche de vigne à demi défeuillée, et dont les dernières feuilles, rougies par la gelée, pendent mortes le long d’un mur de clôture, pronostique l’hiver, qui double les périls du flot. […] Elle ne dit plus rien ; elle est déjà morte, morte d’angoisse autant que de maladie, sans avoir revu ni son mari, compagnon encore robuste de sa longue vie, ni ces deux petits garçons, ces derniers-nés lancés à la mer avant l’âge. — Et que dit l’ensemble de toutes ces figures et de toutes ces physionomies répercutées les unes sur les autres ?
Les Notes longues ou accentuées. […] Ce sont les mots essentiels de la phrase qui sont accentués par les parties fortes du rythme, souvent par des notes longues ; les autres se contentent de ce qu’il nommait les petites notes ». […] Mais ce qu’on peut exiger, c’est que sous une « grande note », c’est-à-dire sous une note haute et longue, il n’y ait point un mot indifférent ou une syllabe sans importance, et que là où la phrase poétique est pleine et soulignée par des accords soutenus, elle ne mette que la partie essentielle du discours. […] Cette phrase est appuyée par de longs accords dans l’orchestre ; elle module fortement. […] Viennent alors trois notes égales en valeur et en intensité pour aboutir à une quatrième note de durée plus longue, d’où la sonorité ira en s’affaiblissant par les syncopes et la calme succession des accents de la mesure, pour ne se relever que très peu, par une dernière attraction rythmique destinée à mettre en valeur la finale.
Les Arabes se drapaient dans de longs manteaux que bridait une ceinture étroite. […] Les Mysiens tenaient en arrêt de longs épieux durcis à la flamme. […] Ils avaient déposé leurs armes contre la muraille ; les uns luttaient nus, comme dans un gymnase, les autres peignaient leurs longs cheveux sauvages, et les couronnaient d’anémones. […] Une foudre extraordinaire éclata sur les assaillants ; la montagne se fit catapulte et lança deux rochers énormes qui roulèrent à travers leurs rangs, en les écrasant par longues files. […] L’Histoire, créée par la Grèce, et encore à naître, n’aurait apparu peut-être qu’après de longs siècles.
C’est un homme à longs cheveux gris, d’une jolie figure fatiguée, l’œil vif, souriant et pénétrant et caressant ; une tête d’artiste et de médecin. […] Jeudi 28 Un long moment, nous regardons, à travers la clôture de planches, la démolition de la maison de Gavarni, son pauvre atelier éventré… Gavarni s’est campé dans la petite maison à côté, en un pauvre intérieur, dans l’arrière-boutique d’un épicier de banlieue, où un teinturier occupe le devant. […] Un dos antique du Directoire, et un bout de profil long. […] Au fond d’une alcôve est son lit, tout entouré, tout tapissé de bistres de Frago, qui ont le premier regard du collectionneur s’éveillant, et même souvent, pendant la fièvre des nuits, les longues contemplations de ses insomnies, à la vague lueur d’une veilleuse. […] Donc ç’a été, pendant tout l’été, des courses de toute la journée, cahotées dans de mauvais fiacres sur les chemins de la banlieue, en compagnie de la dévouée Mlle Aimée, mourante de la poitrine, cette longue et maigre fille à l’éternelle robe noire : couple de moribonds s’appuyant l’un sur l’autre, et que les concierges voyaient, avec une curiosité étonnée, s’essouffler à monter des escaliers, pour visiter, haletants tous les deux, les maisons à vendre.
Cependant il occupe ses longs loisirs à une poésie ou à une versification de tous les jours. […] Sa mère, de fureurs par vengeance agitée, Sentit Junon jalouse et Lucine irritée ; La terre la refuse en son vaste contour, Le dieu de la lumière a peine à voir le jour… Cette fermeté de ton ne se soutiendra pas ; la pièce est trop longue. […] Il y a deux contes de lui qui sont fort jolis, bien qu’un peu longs. […] Le volume est précédé d’une dissertation beaucoup trop longue sur l’épigramme.
Homme obscur, ignoré dans la république des lettres ; jeté, par cette force invisible qui maîtrise nos destinées, dans les agitations d’une vie errante et toujours malheureuse ; appelé, par un concours de circonstances extraordinaires, à des emplois redoutables, où le moment de la réflexion était sans cesse absorbé par la nécessité d’agir ; remplissant encore aujourd’hui des fonctions administratives, bien plus par l’amour de la justice et l’instinct du devoir que par la connaissance approfondie des principes sur lesquels nos grands maîtres ont établi l’art si difficile de l’administration publique ; demeuré, par une captivité longue et douloureuse, presque entièrement étranger aux nouveaux progrès que des savants recommandables ont fait faire à la science, mon premier devoir, Citoyens, est de faire ici l’aveu public de mon insuffisance, et de vous déclarer que tout ce que je puis offrir à cette Société respectable est l’hommage sincère, mais sans doute impuissant, de ma bonne volonté… » Et se voyant amené, par l’ordre des idées qu’il développait dans ce discours, à parler de la Révolution française, explosion et couronnement du xviiie siècle, de « cette Révolution à jamais étonnante qui, déplaçant tout, renversant tout, après des essais pénibles, souvent infructueux, quelquefois opposés, avait fini par tout remettre à sa véritable place », il s’écriait, cette fois avec le plein sentiment de son sujet et avec une véritable éloquence : « La Révolution ! […] Il nous faut des maîtres plus sensibles qu’instruits, plus raisonnables que savants, qui dans un lieu vaste et commode, hors des villes, hors de l’infection de l’air qu’on y respire et de la dépravation des mœurs qui s’introduit par tous les pores, soient les égaux, les amis, les compagnons de leurs élèves ; que toute la peine, que tout le travail de l’instruction soit pour le maître, et que les enfants ne se doutent même pas qu’ils sont à l’école ; que dans des conversations familières, en présence de la nature et sous cette voûte sacrée dont le brillant éclat excite l’étonnement et l’admiration, leur âme s’ouvre aux sentiments les plus purs ; qu’ils ne fassent pas un seul pas qui ne soit une leçon ; que le jour, la nuit, aux heures qui seront jugées les plus convenables, des courses plus ou moins longues dans les bois, sur les montagnes, sur les bords des rivières, des ruisseaux ou de la mer, leur fournissent l’occasion et les moyens de recevoir des instructions aussi variées que la nature elle-même, et qu’on s’attache moins à classer les idées dans leur tête qu’à les y faire arriver sans mélange d’erreur ou de confusion. » Vous voyez d’ici le tableau idéal et enchanteur de toutes ces écoles primaires et rurales de la République française, où chaque enfant serait traité comme Montaigne, Rabelais ou Jean-Jacques ont rêvé de former et de cultiver leur unique élève. […] Si on n’improvise pas des généraux et des officiers pour les armées de terre, à plus forte raison cela est-il vrai pour le service naval qui exige tant de connaissances et une si longue pratique. […] Il n’est pas en représentant ni en délégué ; il lui manque les insignes, le panache et l’écharpe ; il est en bourgeois, la tête couverte d’un chapeau ordinaire et commun, aux larges bords, les bras croisés, les cheveux longs, flottants, avec la queue derrière, dans l’attitude de l’observation sévère, ardente, pénétrante ; le profil est grave, attentif ; l’œil à moitié dans l’ombré lance un regard perçant : tout dans cette physionomie veut dire sévérité, vigilance, fermeté.
Or voici ce qui ressort pour moi le plus clairement de cette longue étude multipliée, qui a mis successivement en relief tant de moments et ravivé ou réhabilité avec plus ou moins de critique tant de figures ; voici l’aperçu et le résumé total, après qu’on a rabattu les exagérations et réduit les partis de chaque historien. […] Ses Mémoires, dans toute la première partie, nous font assister au cours de sa longue et instructive expérience. […] La maison de Verberie, où Malouet avait misses deux filles en partant pour son long voyage, appartenait aux Chabanon. […] Une longue barbe blanche lui descendait à la ceinture.
Garat, recevant Parny, parut long dans un discours de trois quarts d’heure. […] En devenant plus simples dans leur sujet, les discours sont aussi devenus plus longs ; les hors-d’œuvre, au besoin, n’y ont pas manqué : l’Empire et l’Empereur ont pourvu aux effets oratoires, comme précédemment avait fait Louis XIV ; le plus souvent même, on n’a pu les éviter, et la biographie des hommes politiques ou littéraires est venue, bon gré, mal gré, se mêler à ce cadre immense. […] Par suite de la loi de progrès que nous avons signalée tout à l’heure, le discours de réception du nouvel académicien se trouve être le plus long qui ait jamais été prononcé à l’Académie jusqu’à ce jour. […] M. de Vigny avait provoqué cette sorte d’explication, en indiquant expressément lui-même (je ne veux pas dire en accusant) la lenteur qui ne permettait à l’Académie de se recruter parmi les générations nouvelles qu’à de longs intervalles .
Je n’ai donc pas décrit, de chic, l’observation de fièvre typhoïde qui se trouve tout au long rapportée dans Madame André. […] Convalescence assez longue à la suite de laquelle il prend des habitudes flâneuses, et, peu à peu, s’alcoolise. […] Il donnait déjà ses études biologiques pour une « séries d’expériences » formant « un long cours de physiologie morale ». […] Malot à s’occuper de médecine… »87 Nous avons volontiers tout au long transcrit ce commentaire de l’œuvre de M.
Après un déjeuner « très bref » auquel assistait Mistral, Mallarmé conduit ses visiteurs dans son cabinet de-travail et leur lit l’ouvrage auquel il travaillait : C’était, poursuit Mendès, un assez long conte d’Allemagne, une sorte de légende rhénane, qui avait pour titre Igitur d’Elbénone. […] systématique, ne signifiaient pas leur sens propre, qu’avait abouti un si long effort continu de pensée ? […] Il avait d’ailleurs puisé aux mêmes sources de l’idéalisme anglais et il offre avec Baudelaire deux traits communs : la précocité et le sentiment de son impuissance : Et dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire en un long bâillement. […] Le poète, chez lui, était à bout de souffle, qui ne se manifestera plus qu’à longs intervalles par des sonnets de circonstance.
Les sentiments de Franklin pour la France ont varié dans le cours de sa longue carrière et pendant le temps même de son séjour ; il est juste de tenir compte des divers moments pour ne pas faire de lui un moqueur ni un ingrat. […] Sparks a fait avec soin cette analyse, qui exigerait un long chapitre. […] Le fait est qu’une méfiance assez singulière, entretenue par les négociateurs anglais, et dont il serait trop long d’expliquer la cause, s’était glissée depuis quelque temps dans l’esprit des commissaires américains, et leur avait fait passer outre à la politesse. […] Nous jouons quelquefois aux cartes dans les longues soirées d’hiver, mais c’est comme on joue aux échecs, non pour l’argent, mais pour l’honneur ou pour le plaisir de se battre l’un l’autre.
Pour traiter convenablement un tel sujet, il faudrait pouvoir dresser un long catalogue de faits que je dois réserver pour un prochain ouvrage. […] Ces différences individuelles affectent généralement les organes que les naturalistes considèrent comme peu importants ; mais je pourrais prouver, par un long catalogue de faits, que des organes d’une importance incontestable, qu’on les considère au point de vue physiologique ou au point de vue de la classification, varient quelquefois parmi des individus de la même espèce. […] Nous avons toutes raisons pour croire que beaucoup de ces formes douteuses, ou étroitement alliées, ont gardé avec permanence leurs caractères en leur contrée natale pendant une longue période de temps et, autant que nous en pouvons juger, aussi longtemps que de véritables espèces. […] Elles peuvent s’éteindre à l’état naissant ou peuvent se perpétuer comme variétés pendant de longues périodes, ainsi que M.
Il ôta son casque à longue crinière, et Bertoald reconnut le Roi. […] Cette affaire académique serait trop longue et fastidieuse à vous écrire dans tous ses détails. […] Mais Ulysse, lui fait regagner le large, en appuyant sur le rivage une longue perche. […] Il se disait qu’une vie longue et une vie courte sont rendues pareilles par la mort, car le long et le court n’existent point pour les choses qui ne sont plus. […] Il cite, tout au long, son interrogatoire.
Un inconvénient des longs régimes tout à fait déplorables et scandaleux comme l’était celui de Louis XV, c’est de faire croire que le remède est trop facile et qu’il suffit de supprimer la cause du mal pour entrer et marcher dans le bien. […] S’il avait eu un de ces éclairs d’indignation comme en avait à ses côtés sa généreuse compagne, si le sang lui avait monté au visage, s’il s’était souvenu qu’il était le dernier roi d’une race militaire, s’il avait résisté à la force par la force, l’épée à la main, avec ses dévoués serviteurs qui y comptaient ; si, dans le conflit, il s’était seulement fait tuer en gentilhomme sur les marches de son palais, l’histoire de la Révolution eût changé ; il n’y aurait pas eu cette tache juridique sanglante qui s’appelle le procès de Louis XVI, et qui fut la plaie livide et toujours ouverte pendant de longues années.
En 1831, et pendant près de dix-sept ans, je fais ma critique de Revue des Deux Mondes, une longue campagne, avec de la polémique de temps en temps et beaucoup de portraits analytiques et descriptifs ; — une guerre savante, manœuvrière, mais un peu neutre, encore plus défensive et conservatrice qu’agressive. […] Cette longue suite d’opérations critiques est coupée par mon expédition de Lausanne en 1837-1838, où je fais Port-Royal et le bâtis entièrement, sauf à ne le publier qu’avec lenteur.
Si l’on parle d’Anacréon, même aux gens les moins lettrés, tout le monde le connaît : c’est un vieillard à barbe longue et blanche, qui passe sa vie sous des platanes, la tête couronnée de roses, la coupe en main, et au milieu de jeunes esclaves d’Ionie. […] Anacréon n’a pas composé ses chansons avec une verve bien turbulente, ni dans un délire de bien longue haleine.
Il nous paraît de plus que le roman aurait gagné en vraisemblance, sans perdre en intérêt, si le corsaire avait été moins habile en déguisements ; s’il avait eu des distractions, et, comme on dit, des absences moins longues et moins fréquentes ; s’il n’avait pas été précisément le frère de mistress Wyllis, l’oncle de Henry, le parent de Gertrude ; si mistress Wyllis avait attendu un peu moins tard à le reconnaître, etc. Nous voudrions encore, dussions-nous sembler bien exigeant, que le tailleur Homespun parlât un peu moins de ses cinq longues et sanglantes guerres, et que l’excellent Richard Fid farcît un peu moins sa conversation d’expressions nautiques ; l’auteur, en voulant être vrai, a renchéri sur la nature : les marins, les tailleurs et les gens de métier parlent aussi comme les autres hommes.
Cet ouvrage intéresse particuliérement ceux qui sont curieux de détails bibliographiques & de longues discussions sur de très-petits objets de littérature. […] Il faut espérer que l’auteur justifiera dans la nouvelle édition l’accueil que le public a fait à son livre, & qu’il tâchera de mériter de nouveau son suffrage, en corrigeant les dattes défectueuses, & les erreurs de nom qui se glissent si facilement dans un ouvrage si long & si varié.
Ainsi l’astronome d’aujourd’hui sçait mieux que Ptolomée tout ce que sçavoit Ptolomée, et il sçait encore toutes les découvertes qui se sont faites depuis les Antonins, soit à l’aide des voïages, soit à l’aide des lunettes de longue vûë. […] Il lui faudroit, ajoute-t-on, recommencer son apprentissage, et le faire même assez long avant qu’il fut capable de mener deux mille hommes à la guerre.
De longs antécédents littéraires malheureux et obscurs ont été relevés comme une objection péremptoire à la réalité de ses perfectionnements récents. […] On sent l’homme qui a écrit trente volumes avant d’acquérir une manière ; quand on a été si long à la trouver, on n’est pas bien certain de la garder toujours. […] Souvent la phraséologie flexible, où il se joue, entraîne M. de Balzac, et il nous file de ces longues phrases sans virgules à perdre haleine, comme on en peut reprocher parfois à la plume savamment amusée de Charles Nodier. […] Il a même étudié la chimie sous Lavoisier, et ne s’est retiré du tourbillon mondain que pour épouser Mlle de Temninck, avec laquelle il vit dans un long et fidèle bonheur. […] Les solives et les poutres elles-mêmes recèlent de l’or : l’or ruisselle et pétille dans les parloirs, suivant l’expression du romancier enivré, de même que la dentelle bouillonne autour de la longue pèlerine de Mme Claës.