Ou bien donc toutes les apparences sont trompeuses, ou l’acte auquel l’état affectif aboutit n’est pas de ceux qui pourraient rigoureusement se déduire des phénomènes antérieurs comme un mouvement d’un mouvement, et dès lors il ajoute véritablement quelque chose de nouveau à l’univers et à son histoire. […] Notre entendement, cédant à son illusion habituelle, pose ce dilemme qu’une chose est étendue ou ne l’est pas ; et comme l’état affectif participe vaguement de l’étendue, est imparfaitement localisé, il en conclut que cet état est absolument inextensif, Mais alors les degrés successifs de l’extension, et l’étendue elle-même, vont s’expliquer par je ne sais quelle propriété acquise des états inextensifs ; l’histoire de la perception va devenir celle d’états internes et inextensifs s’étendant et se projetant au dehors.
Il faut que ma tête et que mon cœur soient en mouvement, mais de cette unique manière ; je ne veux plus me jouer à la vérité77. » C’était pour un poète tragique par trop abjurer les grandeurs de l’histoire.
On conçoit donc qu’il y aurait dans ce sujet matière à une discussion délicate, et qu’on en pourrait faire un piquant chapitre qui traverserait l’histoire littéraire du xvie .
C’est une histoire coloniale de l’esprit français dans toute l’Europe, pendant que l’esprit français rayonnait de Paris sur le monde quelques années avant qu’il fît explosion par la révolution française.
Vous n’aurez qu’une vague et lointaine mémoire De tout ce qu’au matin la vie a de plus doux, Et l’amour maternel ne sera qu’une histoire Qu’un père vous dira, seul et pleurant sur vous !
On pourrait appliquer la poésie chrétienne aux plus sublimes définitions de Dieu, aux plus hautes vérités morales dont le christianisme est la sanction et la source, parce que tout le monde y croit ; mais on ne pouvait avec bonne foi raconter sur l’enfer ou sur le paradis les histoires imaginaires de Dante ou du Tasse que tout homme doué de quelque imagination pouvait inventer comme eux.
La première édition de mon Histoire générale des Langues sémitiques contient ainsi, en ce qui concerne l’Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques, des faiblesses, pour les opinions traditionnelles que j’ai depuis successivement éliminées.
Si vraiment la philosophie n’avait rien à répondre à ces questions d’un intérêt vital, ou si elle était incapable de les élucider progressivement comme on élucide un problème de biologie ou d’histoire, si elle ne pouvait pas les faire bénéficier d’une expérience de plus en plus approfondie, d’une vision de plus en plus aiguë de la réalité, si elle devait se borner à mettre indéfiniment aux prises ceux qui affirment et ceux qui nient l’immortalité pour des raisons tirées de l’essence hypothétique de l’âme ou du corps, ce serait presque le cas de dire, en détournant de son sens le mot de Pascal, que toute la philosophie ne vaut pas une heure de peine.
Cette publication a son histoire. […] Aristote dit, je crois, que les meilleures tragédies roulent sur des sujets empruntés à l’histoire d’un petit nombre de familles, comme par exemple sur Alcméon, Œdipe, Oreste ou Thyeste et Télèphe. […] … Un témoin des derniers jours de Becque m’en a conté la tragique histoire, dans la pénombre d’une très antique allée de marronniers, près d’un étang morne et peut-être pestilentiel. […] Le roux s’appelle Bellot et je vous conterai son histoire. […] Et cependant il n’y a pas de fumée sans feu… — Bien des histoires circulent sur la gestion de l’Ethniki Hétairia.
Là-dessus, l’histoire des aveugles-nés qu’on vient d’opérer est décisive. […] Pareillement, le mot image est emprunté à l’histoire de la vision ; proprement, il ne désigne que la renaissance cérébrale de la sensation optique ; c’est par extension que nous avons appelé du même nom la renaissance cérébrale des sensations musculaires et tactiles, des sensations de son, de saveur et d’odeur. — Par le même empiétement, l’atlas visuel étant infiniment plus étendu et d’un maniement bien plus rapide que l’autre, devient notre répertoire général ; toutes nos sensations sont transcrites chez lui et y reçoivent un emplacement, les musculaires et les tactiles comme les autres.
S’ils avaient pris cette légende dorée pour de l’histoire, ils s’en seraient désintéressés, car elle eût alors perdu pour eux tout son charme poétique. […] Ô flots, que vous savez de lugubres histoires, Flots profonds, redoutés des mères à genoux ! […] Histoire de ma vie, 3e partie, VIII. […] Si l’on compose un livre de science, un livre d’histoire, c’est afin de le rendre plus compréhensible et plus assimilable.
Les preuves de ce fait général seraient abondantes, et le Père de Colonia, sans en tirer toutes les conséquences, a pris soin d’en rassembler un grand nombre dans l’histoire littéraire qu’il a tracée de sa cité adoptive.
On peut lire quelques détails sur le séjour de Mme de Krüdner dans le grand duché de Bade, pages 5 et suiv. de l’Éclaircissement qui précède le tome X de l’Histoire de France sous Napoléon, par M.
En ce faisant, j’ai cru accomplir un grand acte de sagesse, me préparer de grands éloges de la part de la prudence humaine, et, l’événement arrivé, il se trouve que je n’ai fait qu’une grosse sottise… Enfin me voilà à deux mille lieues de mon pays, sans ressources, sans occupation, forcé de recourir à la pitié des autres, en leur présentant pour titre à leur confiance une histoire qui ressemble à un roman très-invraisemblable ; — et, pour terminer peut-être ma peine et cette plate comédie, un duel qui m’arrive pour demain avec un mauvais sujet, reconnu tel de tout le monde, qui m’a insulté grossièrement en public, sans que je lui en eusse donné le moindre motif ; — convaincu que le duel, et surtout avec un tel être, est une absurdité, et ne pouvant m’y soustraire ; — ne sachant, si je suis blessé, où trouver mille reis pour me faire traiter, ayant ainsi en perspective la misère extrême, et peut-être la mort ou l’hôpital ; — et cependant, content et aimé des Dieux. — Je dois avouer pourtant que je ne sais comment ils (les Dieux) prendront cette dernière folie.
Nous n’avons qu’à citer pour la France cette explosion merveilleuse de la Marseillaise, dont nous avons connu l’auteur et dont nous avons fait le récit dans une de nos histoires : c’est la poésie du sol, le lyrisme de la patrie, le chant des trois cents Spartiates dont un écho s’est retrouvé en France dans les montagnes du Jura en 1792.
Prenons pour exemple la France, et, sans remonter trop haut et sans utilité dans le vague de l’histoire, examinons quel était le système de ses alliances avant la révolution, et quel système d’alliance lui serait réellement le plus profitable aujourd’hui, dans l’état tout différent où se trouve maintenant l’Europe.
Descendant comme nous de l’exilé d’Éden, connaissent-ils sa naissance, sa vie, sa chute, sa lamentable et merveilleuse histoire ; cette Ève pour laquelle il a perdu le ciel, tant de malheur et de bonheur ensemble, tant d’espérances dans la foi, tant de larmes sur leurs enfants, tant et tant de choses que nous savons, que savait peut-être avant nous ce peuple dont il ne reste qu’une planche ?
Je n’y vois rien, quoi qu’il soit venu dans l’histoire de ma vie, parce que tout reste au dedans, que je n’ai plus d’intérêt à rien raconter, ni moi ni autre chose.
Jusqu’aux désastres de 1813 et de 1814, l’histoire de Consalvi n’est que le martyrologe volontaire de ses exils, de ses misères et de ses persécutions.
Lorsque Copernic, dans sa dédicace au pape, raconte l’histoire de son ouvrage, il n’hésite pas à traiter de conte absurde la croyance à l’immobilité et à la position centrale de la terre, croyance répandue généralement chez les théologiens eux-mêmes.
me dis-je tout bas cette fois en moi-même, pour ne pas interrompre l’intéressante histoire.
Mais, si les considérations que j’ai émises tout à l’heure sont vraies, une telle comparaison entre Werther et les œuvres analogues qui l’ont suivi, même en se restreignant à celles qui ont le plus de rapport avec lui, ne serait rien moins qu’un tableau et une histoire de la littérature européenne depuis près d’un siècle : ce serait la formule générale de cette littérature, donnant à la fois son unité et sa variété, ce qu’il y a de permanent en elle et ce qu’il y a de variable, à savoir la forme que revêt, suivant l’âge de l’auteur, suivant son sexe, son pays, sa position sociale, ses douleurs personnelles, et au milieu des événements généraux et des divers systèmes d’idées qui l’entourent, cette pensée religieuse et irréligieuse à la fois que le Dix-Huitième Siècle a léguée au nôtre comme un funeste et glorieux héritage.
La chanson qu’elle chante raconte la lamentable histoire du marin hollandais, condamné pour un blasphème à errer sur la mer tant qu’il n’aura pas trouvé une femme fidèle jusqu’à la mort.
Dès lors, tout prestige se dissipe, toute illusion est détruite, l’auteur prenant soin de m’avertir lui-même que son histoire n’est pas arrivée.
Il prétend que toutes ces fables qu’Horace rassemble ne sont qu’une allusion aux guerres civiles, à la défaite d’Antoine et aux victoires d’Auguste, sans quoi le poëte n’auroit pas eu raison de confondre ces fables avec des événemens de la république, et de les proposer ensemble à Mécénas comme le sujet de son histoire.
Lorsqu’on a lu l’histoire de ce peuple, on croit avoir vu passer devant soi un groupe nombreux de philosophes, employant leur vie à s’instruire, à imaginer, à discourir, à se communiquer leur savoir ou leurs découvertes, et à discuter les moyens qu’ils s’of fraient mutuellement de perfectionner l’enseignement et l’imitation. […] Cette recherche n’appartient-elle pas à l’Histoire de l’art, et notre analyse de toutes les espèces de comique serait-elle complète si nous omettions celle-ci ?
» Et ainsi de suite pour toutes les phases de l’histoire nationale où Jéhovah a signalé sa protection sur Israël.
Humboldt gravit le pic avec ses compagnons, et se livra là-haut à d’intéressantes observations sur sa formation, son histoire géologique, et sur les différentes zones successives de végétaux qui lui forment une ceinture.
On nous laissait encore le troupeau composé de cinq brebis, de trois chèvres avec leurs chevreaux et du chien que vous voyez là sur ses trois pattes, et qui a l’air d’écouter sa propre histoire dans la nôtre.
CXXXIII — Je leur dis alors, comme on parle dans le délire de la fièvre, tout ce qu’on peut dire quand on a perdu sa raison et qu’on n’écoute rien de ce qui combat votre folie par des raisons, des caresses ou des menaces, que mon parti était pris ; que si Hyeronimo devait mourir, il valait autant que je mourusse avec lui, car je sentais bien que ma vie serait coupée avec la sienne ; que des deux manières ils seraient également privés de leurs deux enfants ; que, vivant, il aurait peut-être besoin de moi là-bas ; que, mourant, il lui serait doux de me charger au moins pour eux de son dernier soupir et de prier en voyant un regard de sœur le congédier de l’échafaud et le suivre au ciel ; que la Providence était grande, qu’elle se servait des plus vils et des plus faibles instruments pour faire des miracles de sa bonté ; que je l’avais bien vu dans notre Bible, dont ma tante nous disait le dimanche des histoires ; que Joseph dans son puits avait bien été sauvé par la compassion du plus jeune de ses frères ; que Daniel dans sa fosse avait bien été épargné par les lions, enfin tant d’autres exemples de l’Ancien Testament ; que j’étais décidée à ne pas abandonner, sans le suivre, ce frère de mon cœur, la chair de ma chair, le regard de mes yeux, la vie de ma vie ; qu’il fallait me laisser suivre ma résolution, bonne ou mauvaise, comme on laisse suivre la pente à la pierre détachée par le pas des chevreaux, qui roule par son poids du haut de la montagne, quand même elle doit se briser en bas ; que toutes leurs larmes, tous leurs baisers, toutes leurs paroles n’y feraient rien, et que, si je ne me sauvais pas aujourd’hui, je me sauverais demain, et que peut-être je me sauverais alors trop tard pour assister le pauvre Hyeronimo.