La guerre intestine qu’il avait déclarée aux philosophes, ses premiers prôneurs, lui avait créé entre le christianisme et l’athéisme une situation exceptionnelle qui lui faisait ce qu’on nomme un tiers-parti dans les assemblées.
Par la petite grille, destinée à reconnaître les amis au temps des guerres civiles, les curieux pouvaient apercevoir, au fond d’une voûte obscure et verdâtre, quelques marches dégradées par lesquelles on montait dans un jardin que bornaient pittoresquement des murs épais, humides, pleins de suintements et de touffes d’arbustes malingres.
» Ses compagnons épars, groupés sur le navire, Ne parlent point entre eux de foi ni de martyre, Ni des prodiges saints par la croix opérés, Ni des péchés remis dans les lieux consacrés, D’un plus fier évangile apôtres plus farouches, Des mots retentissants résonnent sur leurs bouches : Gloire, honneur, liberté, grandeur, droits des humains, Mort aux tyrans sacrés égorgés par leurs mains, Mépris des préjugés sous qui rampe la terre, Secours aux opprimés, vengeance, et surtout guerre ; Ils vont, suivant partout l’errante Liberté, Répondre en Orient au cri qu’elle a jeté ; Briser les fers usés que la Grèce assoupie Agite, en s’éveillant, sur une race impie ; Et voir dans ses sillons, inondés de leur sang, Sortir d’un peuple mort un peuple renaissant.
Les esprits étroits, préoccupés de la conservation des mœurs anciennes, diront que c’est après les guerres puniques, c’est-à-dire précisément au moment où, les préliminaires étant posés, Rome commence sa mission et dépouille les mœurs de son enfance devenues impossibles.
Là vous la surprendrez souriante ou pleurante, histoire de guerre ou légende d’amour, refrain d’atelier ou ronde que l’on chante en dansant dans la cour des fermes ; et toujours, ingénue, poignante parfois, elle vous révélera l’essence même de notre musique nationale.
Supposez, au contraire, que le danger de la foudre menaçât journellement tous les individus : la sensation de l’électricité, — que les animaux inférieurs possèdent en germe au même degré que la sensation de la lumière ou de la chaleur, et qui doit exister distinctement chez la torpille ou le gymnote, — se serait développée davantage ; nous sentirions autour de nous les moindres changements de l’état électrique, les plus faibles courants positifs ou négatifs ; nous pourrions saisir au passage les secrets du fil télégraphique, prendre sur le fait les dépêches qui le traversent sans avoir besoin, comme dans la guerre avec l’Allemagne, de les détourner vers quelque appareil récepteur.
Nemrod dit : « Guerre !
Si les caractères ont quelque peu varié de l’état sauvage au nôtre, c’est surtout grâce aux mobiles que les religions dédaignent : l’orgueil, l’amour de la vie, l’amour des jouissances, l’amour sensuel même, l’intérêt, l’égoïsme individuel, l’égoïsme patriotique ; et dans ce lent travail de formation de lui-même, auquel l’ont si peu aidé ses prêtres, l’homme, en paraissant et en croyant les écouter, ne s’est défait que de ce qui lui nuisait, et n’a recherché qu’une somme supérieure de bonheur, se pliant mieux à la vie naturelle et sociale et suivant ces commandements véritables, que personne ne lui formulait, mais que les climats, la chasse, la guerre, ses sens, toute sa chair, lui ont impérieusement imposés.
Gaston Paris, Littérature française au Moyen Âge] ; — termes de guerre, — termes d’architecture, — termes de marine, etc. — Si l’on en peut conclure à une pénétration bien profonde du français par le germanique ?
Il venait après les déchirements d’une guerre religieuse et civile, et enfin il arrivait après Henri IV, dont le mérite, pour ceux qui l’admirent, est de s’être retourné après son abdication et son sacre.
voilà ce que les fidèles de Dieu, dans la guerre lamentable qu’ils se font l’un à l’autre, ont machiné contre moi, parce que je ne voulais pas être l’athlète d’un parti, ni mettre quelque chose avant le Christ !
Un ancien, sans doute Tite-Live (et je note en passant que la guerre des Gaules, chez Tite-Live, fut peut-être racontée avec plus d’intelligence du pays qu’elle ne le fut chez César lui-même), un ancien a précisément fait remarquer ce caractère dispersé, rural, de la Belgique préromaine. […] Envahie, saccagée, durant les guerres du règne de Louis XIV, puis de la Révolution, la Belgique devient, à maintes occasions, le champ et le cimetière de l’Europe. […] En 1880, toute une génération de jeunes hommes, élevés en un pays prospère, enrichis des idées neuves qui, depuis la guerre franco-allemande, circulaient à travers la Belgique et les excitaient, se trouvent prêts au combat.
Il fait constamment la guerre à une île. […] Marcel Boulenger part en guerre contre les mariages de raison, qui sont le plus souvent d’affreux marchandages ; et ce qui l’indigne, ce n’est pas tant l’amoralité de ces opérations que l’hypocrisie dont la bourgeoisie prétend les couvrir. […] Les Catégories de l’Entendement, chevauchant les tomes poudreux de la Raison pure, partent en guerre contre les Données Immédiates.
« Il fallut bien l’aller remercier, dit Jean-Jacques ; c’en fut assez : nous voilà liés. » Rien ne peut me dispenser de donner le portrait qui suit, dussé-je y apporter ensuite bien des correctifs ; Rousseau, quand il le traça, était en guerre avec lui-même et cherchait plus ou moins chicane à tous ses sentiments d’autrefois.
On y lit le très-amusant récit d’un voyage que fit l’abbé Delille, en 1786, à Metz, à Pont-à-Mousson, à Strasbourg, reçu dans chaque ville par les gouverneurs, par les colonels à la tête de leurs régiments, par les maréchaux de Stainville et de Contades au sein de leurs états-majors, et commandant lui-même les petites guerres.
Ajoutons que, tout en faisant la guerre à Théocrite contre ceux qu’il appelait les savants, et qui, dans ce cas-ci, n’étaient pas autres que les gens de goût, Fontenelle lui-même semble reconnaître son impuissance, et il rend les armes lorsqu’il dit : « Quoi qu’il en soit, je vois que toute leur faveur est pour Théocrite, et qu’ils ont résolu qu’il serait le prince des poëtes bucoliques. » Ils l’ont résolu en effet, et, comme quiconque remonte sincèrement à la source est aussitôt de leur sentiment, l’arrêt toujours rajeuni ne saurait manquer de vivre1.
Il y eut, vers le milieu du xive siècle, par suite des affreux malheurs de la guerre de Cent-Ans, une interruption véritable, une demi-dissolution de la monarchie, de la société, et, par une inévitable conséquence, il se fit une lacune, il se produisit un oubli, une défaillance dans les choses de l’esprit, dans les règles de la langue.
L’objet du huitième est sa nourriture et les lieux qu’il habite ; le neuvième traite de ses mœurs, s’il est possible d’user de cette expression ; Aristote y dit quelles sont les habitudes des différents animaux ; avec qui d’entre eux ils vivent réciproquement, soit en société, soit en guerre ; comment ils pourvoient à leur conservation et à leur défense.
« Ainsi jeté dans l’administration de la guerre, mon père y resta, et il était chargé des subsistances de la vingt-deuxième division militaire, lorsqu’il épousa à Paris, en 1797, la fille d’un de ses chefs, en même temps directeur des hôpitaux de Paris.
« Cette note demandait encore que l’on entrât dans le système de l’Empereur, que le Pape fît la guerre aux Anglais, qu’il reconnût pour ses amis et pour ses ennemis les amis et les ennemis de l’Empereur, et autres choses semblables, conséquences de sa prétendue soprasovranità.
Un cri de guerre se fait entendre.
Ayant manqué à la première des lois sociales, il devait déclarer la guerre à la société.
Puis cela fait, ils ont fait joindre religieusement leurs mains à leurs trois petits enfants, qui ont entonné un hymne de guerre contre nous.
As-tu vu les trésors de la grêle, « Que j’ai préparés pour le temps de la désolation, pour le jour de la guerre et du combat ?
Rome a la supériorité en politique, en guerre, en éloquence d’action, en constance dans ses desseins, en caractère en un mot.
Et, à ce sujet, je ne puis m’empêcher de vous faire observer, en passant, que l’enfant, l’adolescent, le jeune homme, l’homme fait prendraient bien plus de goût à la littérature et à la poésie si les maîtres qui la leur enseignent proportionnaient davantage leurs leçons et leurs exemples aux différents âges de leurs disciples ; ainsi, aux enfants de dix ou douze ans, chez lesquels les passions ne sont pas encore nées, des descriptions champêtres, des images pastorales, des scènes à peine animées de la nature rurale, que les enfants de cet âge sont admirablement aptes à sentir et à retenir ; aux adolescents, des poésies pieuses ou sacrées, qui transportent leur âme dans la contemplation rêveuse de la Divinité, et qui ajournent leurs passions précoces en occupant leur intelligence à l’innocente et religieuse passion de l’infini ; aux jeunes gens, les scènes dramatiques, héroïques, épiques, tragiques des nobles passions de la guerre, de la patrie, de la vertu, qui bouillonnent déjà dans leur cœur ; aux hommes faits, l’éloquence, qui fait déjà partie de l’action, l’histoire, la philosophie, la comédie, la littérature froide, qui pense, qui raisonne, qui juge ; la satire, jamais !
Sans doute aussi que, parmi le tumulte des armes — puisque c’est le temps alors des guerres de religion et des troubles de la Ligue, — on n’avait pas grand loisir pour songer au théâtre. […] Par exemple, il se tient aujourd’hui, à même heure et en même temps, conseil de guerre à Paris et à Constantinople… Si, des intelligences qui peuvent être de part et d’autre, il doit réussir quelque belle action ; pour en représenter le commencement, le milieu et la fin, il faudra pratiquer dans le théâtre la ville de Paris et celle de Constantinople. » Mais que maintenant, de cette manière d’entendre et de disposer le décor, il résultât pour le théâtre une obligation de choisir de certains sujets ; qu’il s’ensuivît pour Hardy la nécessité de s’adresser « aux yeux plutôt qu’à l’âme, à la curiosité plutôt qu’à la raison » ; et qu’enfin, bien loin d’être libre de ses inventions, il ait dû les accommoder, les soumettre, et les ployer au système décoratif le plus spécial et le plus conventionnel, c’est une autre question, qu’il ne me semble pas que M. […] La guerre de la Succession l’y ramena tout naturellement, et, sur le conseil de l’abbé de Lyonne, son protecteur, Le Sage en profita pour emprunter d’abord le Diable boiteux à Luiz Velez de Guevara, Crispin rival de son maître à Francisco de Rojas, et Gil Blas, enfin, un peu à tous les auteurs de romans picaresques, — depuis Mendoza, s’il est l’auteur de Lazarille, jusqu’à Vincent Espinel. […] Cependant, ce qu’Escobar et Lessius accordent, ou, pour mieux dire, ce qu’ils excusent, ce qu’ils absolvent — et dans des cas déterminés, — ce n’est pas le meurtre, ce n’est pas même la vendetta, c’est le duel, c’est le combat singulier, c’est la guerre, après tout ; et il est permis de penser qu’en défendant contre eux, sans distinction ni division, le Non occides du Décalogue, Pascal est en dehors ou à côté de la question. […] De même, enfin, il admet bien que tout le monde « est fait comme notre famille » — c’est un mot d’Arlequin qu’il cite volontiers, — mais cependant il n’écrit son Essai sur les mœurs que pour essayer de débarrasser l’humanité des fléaux qui retardent seuls son progrès : la guerre et la religion.
» Puis il sort, car il a entendu hennir son cheval de bataille, qui flaire de loin les glorieuses fanfares de la guerre ! […] « Comme la science, comme la guerre et l’amour, l’espace a son peut-être.
Ce sera la guerre. […] Barberine est restée seule au château, pendant que son mari est allé faire la guerre.
Riches ou pauvres sur terre, ils le sont sous la terre, pareillement : guerriers, ils font la guerre ; chasseurs, ils chassent ; pêcheurs, ils pêchent, car le monde invisible qui les a recueillis est un double exact du monde visible. […] Il dira, comme s’il prévoyait la guerre à la science, en laquelle on a vu de nos jours se distinguer les Veuillot et les Brunetière : « Il y a des choses sur lesquelles on doit étendre le voile du scepticisme ; mais, en fait de science, il faudrait, pour avoir le droit d’être sceptique, savoir tout ce que l’esprit humain peut savoir : on pourrait alors se permettre de dire que la science n’est rien. » Comme les positivistes modernes, comme Renan, c’est M. […] La colère est un moyen de défense, analogue aux diverses sécrétions de guerre des animaux : civette, sèche, scarabée à bombarde, lézard à larmes de sang, etc.