/ 1897
456. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Le grand art de cette guerre est de ne paraître jamais défendre son terrain, et de ravager seulement celui de son ennemi, de l’accabler gaiement. […] Vous seuls fûtes ses ennemis, Vils courtisans, lâches ministres ! […] Le Brun, que l’on supposait un des auteurs du journal et qui y était fort loué en même temps que ses ennemis y étaient bafoués, écrivit pour démentir le bruit de sa collaboration ; mais il avait certainement part à cette feuille, qui contenait d’ailleurs des morceaux critiques distingués.

457. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Il est évident qu’ils sont plus petits que ne les tient même l’opinion de leurs ennemis ; car leurs ennemis conviennent volontiers de la force qui était en eux, et se contentent d’en blâmer l’usage. […] Ce qu’il fit pour l’administration de Rome et comme prince temporel pour l’Italie ; ce qu’il accomplit comme Pape en Allemagne, où il fut heurté par les prétentions de l’Empire ; sa belle tutelle du jeune Frédéric en Sicile ; sa conduite avec Jean-sans-Terre, ce prince qui mettait toujours, par ses fautes, la fortune du côté de ses ennemis, comme il y mettait le droit par ses crimes, tous ces succès brillants, incontestés, ne sauraient compenser le mal de ses fautes, surtout de cette persécution albigeoise contre laquelle il n’osa s’élever du haut de sa chaire de pontife.

458. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

C’est un rationaliste ; c’est un hégélien plus ou moins ; c’est l’ennemi du surnaturel ; c’est le critique qui montre comment cela pousse dans l’humanité, mais n’est jamais la vérité en soi, indéfectible, absolue, comme nous y croyons, nous. […] Renan comme dans celles de Wilkes, de Weiss et de Bruno Bauer, cette critique essentiellement ennemie du surnaturel et cette méthode qui, de nuance en nuance et d’effacement en effacement, dépouille et pèle le fait historique jusqu’à ce qu’il n’en reste absolument rien. […] Renan entra aisément, et pour cette raison même, au Journal des débats, et il y est encore, je crois, les jours de grande fête ; de là, il cingla vers l’Institut, et le voilà, non pas sans travaux, puisqu’il chiffonne dans l’érudition allemande, et c’est une terrible besogne, mais rapidement et sans luttes, le voilà regardé comme un critique, un érudit et un écrivain formidable, même par ses ennemis.

459. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Marie et Habibrah, ce sont deux germes ennemis, un œuf de colombe, un œuf de serpent, que dans ses splendeurs ce jeune soleil en montant a fait éclore. […] Le héros, fils d’un ennemi mortel, fils d’un prince, garde le plus qu’il peut l’incognito ; pour sauver celle qu’il aime et le vieillard que des félons veulent perdre, il ne voit rien de mieux que d’aller par monts et par vaux attaquer dans son antre un monstre effroyable, et de lui ravir les preuves d’une machination odieuse, qui, retirées des mains où elles sont tombées, pourront démasquer les traîtres.

460. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

C’est le nom d’un chef cosaque zaporogue, et, dans ce caractère sauvage, féroce, grandiose et par instants sublime, le romancier a voulu nous offrir un portrait de ce qu’étaient encore quelques-uns de ces chefs indépendants des bords du Dnieper durant la première moitié du xviie  siècle, date approximative à laquelle se rapportent les circonstances du récit : « C’était, dit-il, un de ces caractères qui ne pouvaient se développer qu’au xvie  siècle, dans un coin sauvage de l’Europe, quand toute la Russie méridionale, abandonnée de ses princes, fut ravagée par les incursions irrésistibles des Mongols ; quand, après avoir perdu son toit et tout abri, l’homme se réfugia dans le courage du désespoir ; quand sur les ruines fumantes de sa demeure, en présence d’ennemis voisins et implacables, il osa se rebâtir une maison, connaissant le danger, mais s’habituant à le regarder en face ; quand enfin le génie pacifique des Slaves s’enflamma d’une ardeur guerrière, et donna naissance à cet élan désordonné de la nature russe qui fut la société cosaque (kasatchestvo). […] Dès ce moment, le père n’a plus qu’une idée, qu’un deuil fixe, opiniâtre, où luit un désir inextinguible : délivrer son Ostap, s’il se peut, ou, sinon, le revoir du moins et puis le venger ; car aux mains de tels ennemis, s’il ne s’échappe, on sait trop quels tourments l’attendent.

461. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Défenseurs de l’ancien esprit démocratique, ennemis des riches, opposés à toute organisation politique et à ce qui eût engagé Israël dans les voies des autres nations, ils furent les vrais instruments de la primauté religieuse du peuple juif. […] Israël n’aura plus désormais d’autre direction que celle de ses enthousiastes religieux, d’autres ennemis que ceux de l’unité divine, d’autre patrie que sa Loi.

462. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Le « monde » est de la sorte l’ennemi de Dieu et de ses saints 344 ; mais Dieu se réveillera et vengera ses saints. […] Tout magistrat lui paraît un ennemi naturel des hommes de Dieu ; il annonce à ses disciples des démêlés avec la police, sans songer un moment qu’il y ait là matière à rougir 360.

463. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Nul pays n’eut jamais une renommée plus équivoque, plus d’admirateurs et plus d’ennemis. […] Deux opinions, comme on le voit, assez dissemblables et hostiles, qui s’entrechoquent comme des sœurs ennemies depuis qu’on s’occupe de la Chine, et que le livre de Pauthier et Bazin ne pacifiera pas en nous montrant ce qu’il nous faut définitivement penser de ce pays, à fantasmagorie et à mirages, qui nous applique, depuis deux siècles, la moralité de la fable des Bâtons flottants, jouée par lui avec ses bambous !

464. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

… Du reste, les crimes imputés à Jacques Cœur, effacés maintenant par l’histoire, cessèrent, après sa condamnation, d’être articulés sérieusement par ses ennemis. […] Le comte de Dammartin, l’ennemi de Jacques Cœur, qui avait tant contribué à sa condamnation, était des sept auxquels, en face de l’hostie de son sacre, Louis XI déclara qu’il ne voulait pas pardonner.

465. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

III Nous voilà enfin arrivés à l’une des deux places de son volume où l’auteur de ces délicieuses bribes d’histoire, enlevées comme des bulles de savon et aussi colorées, se métamorphose et se permet la fantaisie d’être profond… C’est justement quand, dans l’ordre de ses Notices, il arrive à madame de Maintenon, et que lui, l’amoureux de madame de Sévigné, il passe à l’ennemi, si on peut dire l’ennemi d’une femme qui, pour avoir la raison la plus haute qu’une tête féminine ait jamais possédée, avait autant d’agrément à sa manière que la vive et brillante Sévigné.

466. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Tel était le Lamennais de 1839, dont le reniement depuis fut si complet et si sonore et ne laissa rien à désirer à ses amis et à ses ennemis. […] Sous le masque de lave de la plus impétueuse pensée auquel la réflexion ait jamais attaché ses rides et ses ombres, sous la fière moulure du lutteur le plus redoutable qui ait jamais terrassé l’ennemi, ce n’est pas tout que d’avoir trouvé une âme à laquelle nous ne pouvions guères nous attendre.

467. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Renan, l’ennemi des Saints modernes, n’oserait pas soutenir que le bandeau de Sainte Térèse n’est pas vraiment une auréole. […] Or, si, avec quelques mots, toujours cités quand on parlait d’elle, elle exerçait je ne sais quel irrésistible empire sur les imaginations les plus ennemies, que sera-ce quand on pourra lire et goûter tant d’écrits, marqués à l’empreinte d’une âme infinie, de cette âme qui, sans en excepter personne dans l’histoire de l’esprit humain, — quand elle fut obligée d’écrire, soit pour se soulager d’elle-même, soit pour remplir un grand devoir, — fit tenir, dans les limites étouffantes d’une langue finie, le plus de son infinité ?

468. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Les vieilles épées se nettoient très bien de leur rouille dans le sang de l’ennemi, et en s’y plongeant, elles reprennent leur pureté meurtrière et le fil immortel de leur acier. […] Dieu seul vit et mesura la largeur de la trouée que ce livre-boulet avait faite dans les rangs des ennemis de la vérité.

469. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Tout à coup, 1830 éclata, et quelques jours après qu’on eut bu à cette coupe de Circé révolutionnaire, le journaliste Brucker, transformé en… farouche et en garde national, demandait, à Vincennes, la tête de M. de Peyronnet, avec lequel, par parenthèse, il s’est lié plus tard ; cette tête poétique qui fait de beaux vers et qui, en envoyant son portrait à son ennemi mortel devenu son ami jusqu’à la mort, écrivait ce quatrain tourné avec la grâce qui n’empêche pas d’être un homme d’État, en terre de France :   J’entends encor l’hymne infernal, (Il faut bien dire que c’était La Marseillaise pour ceux qui ne la reconnaîtraient pas à l’épithète). […] Ceux-là, même ses ennemis, qui ont assisté, ne fût-ce qu’un jour, à cet enseignement de sept années, ne peuvent l’oublier.

470. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

Les deux chansonniers ont pu désavouer ensuite toute intention de se blesser directement, mais leurs amis et leurs ennemis firent l’application dans le moment, et c’est tout ce qu’il fallait.

471. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mauclair, Camille (1872-1945) »

. — L’Ennemie des rêves (1899).

472. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 252-254

de Beauvais, qui ne sont point imprimés, qu’en sacrifiant au goût du siecle, ennemi de tout ce qui sent la discussion, il n’a pas du moins à se reprocher, comme tant d’autres Prédicateurs, d’affoiblir la majesté de la Religion.

473. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Malheur au goût & aux mœurs d’un Peuple qui les rejetteroit, sur-tout s’ils étoient traités par des talens aussi supérieurs, qu’ennemis de la corruption.

474. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 134-135

Est-il étonnant, après cela, qu’il ait eu pour ennemis les médiocres Ecrivains de son temps, & même des Ecrivains célebres qui ne vouloient être médiocres en rien ?

475. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 180-182

Avec tant de talens, le Sage ne fit jamais fortune, parce que son ame, naturellement fiere & élevée, étoit ennemie de la flatterie & de l’intrigue, qu’on sait être les voies qui y conduisent ordinairement.

476. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

C’est un homme libéral dans l’abondance, magnanime dans les dangers, modeste dans les honneurs, tempérant au milieu du luxe & des plaisirs, grave sans être trop sévere, prudent sans artifice, humain sans foiblesse, d’une élévation tempérée par la douceur & l’honnêteté, juste, sage, vaillant, laborieux, actif, ennemi de l’impiété, protecteur de la Religion, jaloux du maintien des mœurs ; &, pour tout dire en un mot, un homme qui, étant le premier Ministre de Dieu, doit plus approcher que tous les autres hommes de ses perfections infinies, & exerçant son autorité, l’exercer comme lui ».

477. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

Quand le portrait énergique qu’il y trace des prétendus Philosophes de nos jours, & la sublime Prosopopée où il représente le Dauphin s’adressant à la Religion, ne justifieroient pas notre jugement, les persécutions qu’il a essuyées en entrant dans la carriere de la part des ennemis que lui a suscités la jalousie, ces persécutions suffiroient pour prouver sa supériorité ; & véritablement peu d’hommes ont débuté avec plus d’éclat dans l’art de l’Eloquence, & y ont acquis, plus jeunes, des titres à l’admiration.

478. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 484-486

Le Théologal de Condom avoit l’ame naturellement paisible, & ennemie de ces disputes où les Esprits impétueux & durs ont presque toujours l’avantage.

479. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 380-382

Son penchant pour les rêveries de ce Philosophe, donna lieu à ses ennemis de faire naître des doutes sur sa foi.

480. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 277-279

Nous n’ignorons pas que les Philosophes & leurs partisans en pensent ou en parlent bien différemment ; mais nous nous faisons gloire de manifester ce que nous pensons du mérite des Auteurs, & nous invitons celui-ci à ne point se laisser aveugler sur les qualités qui lui manquent, par les applaudissemens des Sectateurs d’une Morale ennemie de celle qu’il prêche : leur suffrage n’est propre qu’à humilier l’Orateur Evangélique & Chrétien.

481. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 210-213

Sans doute quelque subalterne a cru lui témoigner son zele, en surprenant l'autorité pour faire emprisonner son Critique, ou quelque ennemi a voulu le déshonorer en faisant retomber sur lui le blâme d'un procédé aussi peu philosophique.

482. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

    Je suis haï, dit-il, et de chacun,     Le loup est l’ennemi commun ; Chiens, chasseurs, villageois, s’assemblent pour sa perte. […] Combattre un ennemi pour le salut de tous, Et contre un inconnu s’exposer seul aux coups, D’une simple vertu c’est l’effet ordinaire : Mille l’ont déjà fait, mille pourraient le faire. […] Comme il était naturellement pitoyable, il dit en lui même : « Il est vrai que ces animaux sont ennemis des hommes, mais aussi les bonnes actions sont très-estimables, et quiconque sème la graine des bonnes oeuvres ne peut manquer de cueillir le fruit des bénédictions. » Après avoir fait cette réflexion, il prit un sac qu’il avait, et l’ayant attaché au bout de sa lance, il le tendit à la couleuvre, qui se jeta aussitôt dedans. […] « … Je ne sais pas, Romains, si vous m’entendez, mais afin de me faire mieux entendre, je dis que je suis étonné comment un homme qui retient un bien qui n’est pas à lui peut dormir en repos ; puisqu’il voit tout à la fois qu’il a offensé les dieux, scandalisé les voisins, perdu ses amis, fait ce que ses ennemis souhaitaient, porté préjudice à ceux qu’il a pillés ; et enfin j’y trouve qu’il a mis sa personne en très-grand danger, puisque enfin le même jour qu’il a proposé de m’ôter mon bien je songe à lui ôter la vie… » (Rhétorique et bavardage plat. […] Mais peut-être « Etions-nous amis de vos ennemis ? 

483. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Le jeune Horace se lia à Athènes avec le fils de Cicéron ; ce jeune homme se contentait de porter le nom de son père, trop sûr apparemment de ne pouvoir le grandir ; il y contracta aussi amitié avec le jeune Bibulus et avec le fils de Messala, tous les deux partisans de Pompée et par conséquent ennemis naturels de César. […] Caton était le chef de cette école à Rome ; les ennemis et les assassins de César n’étaient que des philosophes qui avaient changé le livre contre le poignard ; Horace brûlait alors de républicanisme par amour pour l’idéal antique des honnêtes gens. […] « Ce ne sont pas ceux-là que je crains », disait-il en parlant de ses ennemis au teint fleuri comme le visage d’Horace. […] Horace, qui avait contre Mécène les préventions d’un ennemi politique, mais qui était las de son opposition sans espérance, finit par se laisser séduire. […] « Avec toi l’on apprend à souffrir l’indigence, À jouir sagement d’une honnête opulence, À vivre avec soi-même, à servir ses amis, À se moquer un peu de ses sots ennemis, À sortir d’une vie, ou triste ou fortunée.

484. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

” Ils traversent heureusement dans la nuit le camp ennemi. Pendant que Médor cherche parmi les cadavres le corps de son maître, Cloridan se charge de lui ouvrir une large voie pour le retour à travers le camp ennemi. […] Il les réprime toutefois, non pas par crainte d’être entendu des ennemis et par aucun soin de sa propre vie, dont il lui serait plus doux d’être délivré, mais par peur qu’on ne l’empêche d’accomplir l’œuvre pieuse pour laquelle il s’est dévoué. […] Médor, toujours le corps de Dardinel dans ses bras, cherche à ravir cette chère dépouille aux ennemis en se dérobant derrière les arbres, pareil à une ourse qui défend ses petits. […] Nos ennemis communs, vous ne le savez que trop, ont pour tactique de déverser la calomnie sur les hommes de 1848.

485. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Il parle des hémisphères de Mazarin, voulant dire ses émissaires ; il dit que les ennemis sont dans la constellation, ce qui signifie qu’ils sont dans la consternation ; il se plaint d’avoir reçu dans la bataille une conclusion, ce qui serait pour d’autres une contusion. […] La comédie et la tragédie font chacune un pas vers l’autre et il se trouve nombre de pièces, comme le don Sanche de Corneille, qui témoignent d’une réconciliation provisoire entre ces deux sœurs ennemies. […] C’est en vain que Néron prospère ; Tacite est déjà né dans l’Empire ; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus et déjà l’intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du monde. » Dès lors c’est un ennemi qu’il faut frapper. […] Tacite devient un ennemi personnel des Napoléon : Labiénus sort du tombeau pour faire la leçon au neveu de César, ressuscité maître de Paris. […] Militarisme et liberté sont deux choses ennemies.

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