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1445. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Molière touche au drame, et produit un effet immense qui traverse les siècles sans s’amoindrir.

1446. (1890) L’avenir de la science « XI »

Ce fait d’une langue ancienne, choisie pour servir de base à l’éducation et concentrant autour d’elle les efforts littéraires d’une nation qui s’est depuis longtemps formé un nouvel idiome, n’est pas, comme on voudrait trop souvent le faire croire, l’effet d’un choix arbitraire, mais bien une des lois les plus générales de l’histoire des langues, loi qui ne tient en rien au caprice ou aux opinions littéraires de telle ou telle époque.

1447. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Ce qui mérite ici d’être observé, c’est l’effet que produisait le spectacle des mœurs de la cour sur la société d’élite dont madame de Maintenon avait fait partie.

1448. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Il en est de ces inexactitudes comme des licences poétiques ; dès qu’elles produisent un grand effet, elles cessent d’être des licences blâmables.

1449. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Un pareil reproche, effet d’une haine personnelle, & que ses échos répètent quelquefois, pour se donner un air important, est assurément une injustice manifeste.

1450. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

Ces hardiesses, lorsqu’elles sont bien sauvées, comme les dissonances en musique, font un effet très brillant ; elles ont un faux air de génie : mais il faut prendre garde d’en abuser : quand on les recherche, elles ne deviennent plus qu’un jeu de mots puéril, pernicieux à la langue et au goût.

1451. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

L’idée de ces douze tableaux qui nous est présente, produit une partie de l’effet que les tableaux mêmes produiroient, s’ils étoient à côté de celui dont nous voulons discerner le mérite et connoître le rang.

1452. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Les compagnons d’Ulysse marchant à quatre pattes devant Circé me font un effet moins violent que cette porcherie.

1453. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Il a manqué deux fois de goût avec le bombast de son titre, et il en a été puni par l’effet que produit rétroactivement ce titre, d’une prétention si accusée, quand on a lu un ouvrage qui, au contraire, devait conseiller toutes les modesties de l’auteur.

1454. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Chateaubriand, cet artiste surfait, ce Lucain en prose de notre décadence, a trouvé rarement sous sa plume à effet des pages sincères, mais la lettre d’Amélie dans René, cette lettre criée à moitié par l’amour, à moitié étouffée par la pudeur et par la peur du crime, est bien supérieure en passion profonde à toute la correspondance de cette autre religieuse, qui ne se cache plus, qui ne rougit plus, et qui, à chaque page, reboit froidement sa honte en recommençant ses aveux.

1455. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Nous n’en tirerions jamais de quoi cacher notre pauvreté philosophique, assez dénuée aujourd’hui dans l’auteur du livre De l’Intelligence, pour qu’il me fasse l’effet d’être nu comme un petit saint Jean.

1456. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Ingres est un grand dessinateur maladroit qui ignore la perspective aérienne, et que sa peinture est plate comme une mosaïque chinoise ; à quoi nous n’avons rien à dire, si ce n’est de comparer la Stratonice, où une complication énorme de tons et d’effets lumineux n’empêche pas l’harmonie, avec la Thamar, où M. 

1457. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

C’est là que de toutes parts on rencontre les cieux ; là le spectacle du jour a quelque chose de plus imposant, et la nuit de plus terrible ; là, le retour constant des saisons est marqué par de plus grands effets ; l’œil, en découvrant autour de lui des espaces sans bornes, est plus frappé de l’étendue de l’univers, et de la main qui en a tracé le plan.

1458. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Il est facile d’examiner l’effet que cet esprit général dut, au bout de trois siècles, produire sur la poésie, l’éloquence et le goût.

1459. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Andromaque, Athalie ; Un style fatigant par sa monotonie ; Point de verve, d’élan ; rien qui vise à l’effet.

1460. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Entièrement libre et dégagé des préjugés d’école, des soucis de rhétorique et de tout besoin d’effet, sans aucun empressement d’amour-propre et uniquement appliqué aux choses, il aspira à tout savoir, et à savoir de source et d’original, apprenant d’abord les langues et ne jugeant les œuvres qu’en elles-mêmes. […] On raconte que, le lendemain de son arrivée à Paris, déjeunant en tête-à-tête avec son père, qui le regardait fixement et en silence, tout à coup le naïf savant s’échappa à dire : « C’est drôle, Jean-Jacques, j’aurais cru que ça m’aurait fait plus de plaisir de te revoir. » Un verre d’eau fraîche, jeté brusquement au visage, ne ferait pas, convenons-en, un autre effet. […] Je vois maintenant ces pièces d’un tout autre œil qu’au temps où je les ai écrites, et il est pour moi bien intéressant de constater l’effet qu’elles produisent sur une nation étrangère et dans une époque dont les idées sont tout autres. […] Comme c’était juste en général, composé, suivi, pénétrant, non visant à l’effet, tiré de l’examen même des écrits et du fond direct des lectures, d’une interprétation toujours nette et la plus vraisemblable ! […]  » — Il comparait Fauriel, qui craignait toujours d’être trop vif dans l’expression et d’outre-passer la vérité, à un homme qui fait un dessin à la mine de plomb : « Et quand il a fini, il craint que ce ne soit encore trop vif, et pour plus de précaution, il passe sa manche dessus. » Ceci me rappelle à moi-même un mot que m’écrivait M. de Rémusat après la lecture de mes articles sur Fauriel : « Il est original, me disait-il, par son défaut absolu d’effet et de saillie.

1461. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Et encore, faisant pressentir les effets désastreux d’une condamnation par vengeance : « Voilà, disait-il, comment naîtront la pitié, le regret, la terreur, les accusations contre la Convention nationale, et tous les éléments de trouble, de haine et de discorde, dont les aristocrates, les royalistes, les anarchistes, les intrigants et les ambitieux, et tous vos ennemis intérieurs, et tous les tyrans étrangers, vont s’emparer de toutes parts avec la plus meurtrière émulation. » On trouvera peut-être que je fais là de la rhétorique en bien grave matière, et que je relève et souligne des mots dans la situation où ils échappaient le moins littérairement ; mais Daunou pesait tous les siens aussi soigneusement à la Convention, lorsqu’il réclamait justice pour Louis XVI, que lorsque, devant l’Académie de Nîmes, il célébrait l’influence de Boileau. […] Nous n’en voudrions d’autre preuve que ce qui en est sorti d’effets en plus d’un genre. […] Ses succès de quatre années,. surprenants sans doute au premier aspect, et lorsqu’on ne les compare qu’à la médiocrité de ses moyens, ont été les effets naturels de ses haines meurtrières, de ses jalousies profondes et ferventes. […] Il essaya d’une première rédaction, que Cambacérès qualifia de malicieuse et d’hostile ; il y glissait plus d’un petit article préservatif contre l’usurpation, celui-ci, par exemple : « Si l’un des Consuls prend le commandement d’une armée, il est, pendant toute la durée dé ce commandement, suspendu de ses fonctions consulaires, et il y est remplacé temporairement par l’un des tribuns que nomme à cet effet le Conseil des Deux-Cents, etc., etc. » Qu’on juge de l’effet sur le futur Consul.

1462. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Guyard, qui me dit de revenir dans l’après-midi, parce que le soir Thierry s’enferme pour chercher les effets de notre pièce. […] Nous nous faisons l’effet d’un homme habitué à dessiner d’après la figure de cire, auquel serait tout à coup révélée l’académie vivante — ou plutôt la vie même avec ses entrailles toutes chaudes et sa tripe palpitante. […] Il cause en s’écoutant avec de mortels silences, lentement, mot par mot, goutte à goutte, comme s’il distillait ses effets, faisant tomber autour de ce qu’il dit une froideur glaciale. […] En regardant, en écoutant ce monde aller, dire votre prose, jouer la vie de votre création ; en voyant cette scène à vous, et sentant tout vous appartenir là, le bruit, le remuement, la musique, les acteurs, les figurants, tout, jusqu’aux machinistes et aux pompiers, je ne sais quelle joie orgueilleuse vous remplit de posséder tout cela… Comme public il y avait un curieux public, et tout d’abord Worth et sa femme, sans l’inspection desquels Mme Plessy ne joue jamais, et avec eux tout le monde des modistes et des tailleuses célèbres… L’effet de la pièce croît de répétition en répétition. […] Du reste, maintenant, le plan des siffleurs est bien visible : c’est de tuer toutes les scènes et les mots à effet.

1463. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Et quand on ne saurait dire de quelle manière, en quel point précis l’influence a opéré, les effets n’en seraient pas moins certains, mais plus intérieurs et plus profonds seulement. […] C’est un effet naturel du développement de l’individualisme. […] III Un des premiers effets de la transformation qui commence est ce que l’on a heureusement nommé la Latinisation de la culture. […] Un rapprochement inconscient s’opère, dont l’effet, s’il est d’une part d’abolir en nous le sens historique, — je veux dire le sens de la diversité des époques, — est d’autre part de nous enseigner l’identité foncière de la nature humaine. […] Ou bien, et inversement, ayant d’abord observé sur lui-même les effets de la douleur ou de la passion, voici qu’en feuilletant son Plutarque ou son Tacite, il s’y reconnaît ; et ce qu’il vient d’apercevoir et de noter en lui, il s’étonne et il est heureux de voir que Cicéron, par exemple, ou Agricola l’ont éprouvé comme lui.

1464. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Voyez cet effet de nuit dans les Landes : La nuit est venue sans lune. […] Ici ils rient, saluent, tâchent d’avoir l’air brillant ou aimable ; mais l’effet général est celui d’une cohue de singes, de vieux singes habillés, fatigués, flétris, qui ont trop pâli24 ! […] D’un bout à l’autre de ce livre, les hommes, j’entends les mieux favorisés par les dons de la volonté et du génie, les plus avides d’action et d’énergie libre, n’apparaissent, malgré tout, que comme de simples effets, produits par le mécanisme compliqué et illimité des causes. […] n’admettront pas que l’on ose ainsi parler de la centralisation administrative dont ils sont, par une espèce de prodige, les causes et les effets. […] Qui ne voudrait pouvoir, par l’effet magique d’une baguette de fée, jeter un coup d’œil sur les trésors cachés dans ce tabernacle ?

1465. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Son régime fut de bonne heure fixé : il travaillait régulièrement quinze heures par jour, et ne se délassait d’un travail que par l’autre, aidé à cet effet par une attention vigoureuse et par une grande force de constitution physique. […] Ayant perdu, par l’effet des événements de 92, un amas énorme de recueils manuscrits, M. de Maistre les regrettait extrêmement plus tard lorsqu’il écrivit ses Soirées, et disait que les pages qu’il en aurait tirées auraient porté au double les développements donnés à certaines questions dans ce dernier ouvrage. […] Qu’on se figure l’effet que durent produire et les événements religieux de 1800-1804, et les événements politiques de 1814, sur celui même qui les avait si pleinement conjecturés. […] C’est bien là l’effet, par exemple, que devait produire Garat, le faiseur disert de préfaces et de programmes, à son cours des anciennes Écoles normales : il trouva moyen de mettre hors des gonds l’excellent Saint-Martin, l’un des élèves, lequel, tout pacifique qu’il était, l’attaqua sur ses prétentions baconiennes avec chaleur et, qui plus est, netteté, mais en rendant tout respect à Bacon214. — Beaucoup des paradoxes et des sorties de M. de Maistre sont ainsi (faut-il le répéter ?) […] Vers la fin de décembre 1820, de graves symptômes se déclarèrent ; sa démarche, ordinairement si ferme et si rapide, devint chancelante, et on n’osait plus le laisser sortir seul : « Nous nous apercevions bien qu’il perdait ses forces, écrivait un témoin ami, mais nous étions loin de le croire en danger ; nous supposions plutôt cet affaiblissement dû à l’âge, dont les effets se hâtaient plus que d’ordinaire et s’accumulaient plus rapidement.

1466. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Taine enseigne avec Hume que la volonté n’est elle-même qu’un phénomène et non une puissance, un effet et non une cause. […] Le génie n’est qu’un effet, il est le résultat et la combinaison de tous les phénomènes coexistant à un moment donné. […] Suivant cette manière de voir (si je la comprends bien, car elle est très-subtile et très-difficile à saisir), il n’y a pas de vérité absolue, ou, s’il y en a une, elle est inaccessible à l’homme ; ce qui existe, ce sont des états successifs d’opinion, et ces états d’opinion sont eux-mêmes les effets de l’état perpétuellement changeant de l’humanité. […] Comment ce mécanisme si compliqué, à savoir l’homme, qui n’est qu’un effet ou un ensemble d’effets, arrive-t-il à se faire à lui-même l’illusion qu’il est une cause, au point même de n’avoir d’autre idée de cause que celle qu’il puise dans la conscience de sa propre action ? […] Ce qu’il faut expliquer, c’est comment tant de causes diverses s’entendent pour arriver à produire cette action commune ; c’est cette coïncidence de tant d’éléments divergents dans un effet unique.

1467. (1903) Le problème de l’avenir latin

Par l’effet de la victoire des barbares vierges, le romanisme va s’anéantir ou capituler. […] Il faudrait que les mères considérassent comme le complément intellectuel indispensable de leur œuvre de nourrice, l’acquisition de cette science, et qu’à cet effet on leur fît sentir leur devoir. […] Les méthodes appliquées à cet effet seraient purement rationnelles et scientifiques, comme celles qui président à l’entraînement des athlètes. […] Quelques-uns penseront qu’on pourrait adapter à cet effet l’église désaffectée. […] Mais dès que ce laisser-faire n’a plus ce résultat et tourne à l’effet contraire, sa raison d’être cesse.

1468. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

La combinaison romantique de ces deux formes produirait donc infailliblement chez tout esprit littéraire un insupportable effet de rabâchage et de procédé, si quelque chose d’extraordinaire n’intervenait pas pour transfigurer la fiction et pour en faire une sorte de monstruosité, absolument vierge dans n’importe quelle littérature. […] Cette extrême nouveauté fit l’effet d’un coup de soleil du génie sur les têtes jeunes et le poète radieux, envahi d’un besoin subit de dénouement, se maria pour n’être pas seul à porter une aussi grande lyre. […] Donato fasse un beau jour telle expérience magnétique qui produise cet effet d’inspirer à son sujet un mot spirituel, un mouvement généreux ou simplement un geste noble et je lécherai le dessous de ses pieds. […] Cette chose me faisait, à moi, l’effet d’un viol en public, en plein soleil, au conspect d’une canaille en rut. […] L’effet ordinaire de cette physionomie profondément cocasse est de faire rêver d’un ruminant qui aurait pris l’habitude de brouter du côté du ciel.

1469. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Je pourrais facilement tracer un tableau des effets de la musique aussi lamentable que le vôtre est consolant. […] Explique-t-il les effets de la musique, ou raconte-t-il les phases successives d’une sensation voluptueuse ? […] Aucune piqûre, si légère qu’elle fût, ne manquait son effet. […] L’effet ordinaire du sentiment de la justice est de suspendre en nous le respect et l’amour ; Dante renverse cette loi ordinaire de notre nature. […] Mais que la différence est grande entre les effets de cet amour sur les deux poètes !

1470. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Mais quand on entre dans la physique de la mouillature, dans la physique de l’humectation rien n’est rien, rien ne fait plus rien, les lois de causalité ne jouent plus, notamment les lois de causalité physique, parce que le peu d’accrochement qu’il faut pour que la cause ait son effet, pour que l’effet s’accroche à la cause, pour que la cause accroche l’effet, pour que la cause en un mot ait effet sur l’effet, parce que ce peu d’accrochement, ce peu d’embrayage, qui est rien, mais qui est tout, qui est rien, mais qui est le rien indispensable, n’a pas lieu, n’opère pas, ne joue pas, ne se présente pas. […] Il n’est pas le plus grand saint par une sommation physique, par une accumulation maxima, par l’effet d’une sommation mathématique. […] La promesse n’est pas seulement une cause et la tenue n’est pas un effet. […] C’est la pesée même qui donne son poids et qui sort son plein et qui sort son effet. Et on voit bien quel est son poids, parce qu’on voit bien quel est son effet.

1471. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Ce sont les mêmes effets, et presque les mêmes discours, avec une sorte de crescendo furieux. […] Et, sans doute, cet artifice n’a point, ici, des effets aussi sublimes, mais il en a d’intéressants. […] Mais, au reste, quand il ne dirait que des sottises, l’effet serait pareil. […] L’amour-passion, l’amour-possession ferait l’effet d’un contresens dans le monde idéal évoqué par le poète. […] Il est peut-être plus prudent de constater simplement que l’effet en a été fort singulier.

1472. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

exécute bien vite ce que tu viens de nous promettre ; et ne t’irrite pas ainsi, ne te mets pas en colère contre ton enfant, car il changera par la suite. » La rivalité de Junon et de Vénus, au premier livre de l’Énéide, a certes plus de grandeur ou de gravité, et elle domine tout le poëme ; mais ici les scènes d’un ton moins élevé, qui interviennent comme ressort secondaire, ont beaucoup de grâce ; elles sont d’un jeu habile, ingénieux, et tout le sérieux de la passion va se retrouver dans les effets. […] Puisse un Dieu les rendre sans effets ! […] Dans la célèbre pièce de la Magicienne, la Simétha de Théocrite ne s’exprime pas autrement lorsqu’elle veut rendre l’effet soudain que lui fit le beau Delphis, le jour qu’en allant à la fête elle le vit sortir tout brillant et tout luisant du gymnase : « Je le vis, et du coup je devins folle, et mon cœur fut attaqué tout entier, malheureuse !

1473. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

« Or la raison ne vous dit-elle pas assez que tous ces objets qui existent dans votre âme, ou de fougueux désirs, ou de vains transports de joie, ne sont pas de vrais biens, et que ceux qui vous consternent ou qui vous épouvantent ne sont pas de vrais maux ; mais que les divers excès ou de tristesse ou de joie sont également l’effet des préjugés qui vous aveuglent, préjugés dont le temps a bien la force à lui seul d’arrêter l’impression : car, quoi qu’il arrive, nul changement réel dans l’objet ; cependant, à mesure que le temps l’éloigne, l’impression s’affaiblit dans les personnes les moins sensées, et par conséquent, à l’égard du sage, cette impression ne doit pas même commencer. » VIII Sa théorie des passions n’est pas moins sévère ; son rigorisme n’admet pas même la sainte colère qui possède en apparence l’orateur indigné dans ses accès d’éloquence. […] Concluons que, ni la conformation de son corps, ni les qualités de son esprit, ne peuvent être l’effet du hasard. […] Y a-t-il donc dans ces sensations quelque chose de surnaturel, quelque effet de la prévision ou de l’inspiration de l’âme ?

1474. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

La peau n’est plus perméable, et un cataplasme est une absurdité n’ayant aucun effet, même lorsqu’il lui arrive d’empoisonner avec du laudanum. […] Il dit tout ce qu’il y aurait mis maintenant, et décrit l’effet que lui avait fait à lui, accoutumé aux arbres d’un vert noir, aux rivières de la Provence roulant de la poussière, l’effet que lui avait fait le paysage lyonnais, avec la claire verdure de ses peupliers montant dans le ciel, et le murmure courant de ses ruisseaux, qui le poussait à courir affolé par la campagne, — et il cite un joli vers, un vers à la façon de la poésie de ces années, peignant cela, et qu’il a fait à onze ans : J’aime ouïr le frais murmure du ruisseau Dans le sentier……… Et encore, ajoute-t-il, j’ai eu le malheur de rencontrer quelqu’un, à qui j’ai lu le commencement de mon livre, et qui m’a dit que c’était enfantin.

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