Il est plus sage de s’en tenir à la monarchie française, de lire notre histoire, d’admettre sincèrement l’autorité des faits ; et alors on conviendra que notre ancienne monarchie a toujours porté en elle deux inconvénients si graves qu’ils en balançaient tous les avantages : la vieillesse des rois et leur minorité.
Cette beauté, il faut en convenir, cette harmonie de contours et de composition, qui peut réparer jusqu’à un certain point les désordres du fond, nos écrivains modernes, si éclatants dans le détail, ne l’ont guère, et c’est là peut-être ce qu’il faudrait leur demander plutôt qu’une moralité directe que l’art véritable n’a jamais cherchée et qu’il fuirait, j’en suis sûr, obstinément, sitôt qu’on la lui afficherait avec solennité.
Nous remontons sans doute au moyen âge aussi ; mais c’est là, surtout au théâtre, une fièvre chaude, un peu factice, et qu’il est difficile de faire partager au grand nombre : au lieu qu’avec le xviiie siècle, nous ne nous sentons pas tellement éloignés que cela ne rentre aisément dans nos goûts au fond et dans nos mœurs, sauf un certain ton, un certain vernis convenu qu’on jette sur les personnages, un peu de poudre et de mouches qui dépayse et rend le tout plus piquant.
Elles ne pourraient profiler qu’aux poêles médiocres, trop froids pour être inspirés, trop sots pour réfléchir par eux-mêmes ; mais il est convenu que ceux-là feraient mieux d’être maçons.
Chacun pouvait retrouver en ce spectacle les emblèmes de propres pensées secrètement enfouies, d’espoirs, de désillusions et de rêves, et tous ceux qui sont « affligés d’âme » écoutaient en silence cette étrange symphonie, évoquant, dans un décor presque quelconque, les symboles qui convenaient à leur bon plaisir.
Le tour de force exquis, c’eût été, je crois, d’exprimer des idées et des « états d’âme » d’à présent, sans avoir recours au lexique de nos psychologues, et par les locutions très simples qui convenaient à un conte bleu.
Et qu’importe le sentiment, pourvu qu’on ait le ton qui convient !
Baltus lui-même ne croit pas à l’oracle de l’enfant Hébreu : il convient que les oracles n’ont point cessé tout-à-coup, mais à proportion du progrès de la religion chrétienne.
Racine, & commençant par convenir qu’il y avoit encore dans ce siècle des écrivains dignes de l’autre, il a mieux saisi & marqué les causes véritables du contraste de ces deux siècles.
Convient il de dire les choses autrement que la nature les dicte, qu’un sens droit les présente, & que le sujet l’exige ?
La partie la plus sérieuse de l’institution d’un prêtre est celle qui concerne les mœurs et le caractère qui lui conviennent.
J’ai crû pouvoir emploïer le mot de siecle dans cette signification avec d’autant plus de liberté, que la durée d’un siecle est arbitraire essentiellement, et qu’on est convenu de donner cent années à chaque siecle uniquement pour faciliter en chronologie les calculs et les citations.
… Or le génie, qui peut presque légitimer ce désordre d’une femme qui se jette dans l’abîme de la littérature, ce génie au nom seul duquel on peut remettre à la femme son péché, — son péché d’écrire, mortel à sa nature et à sa fonction sociale, — Mme Sophie Gay, — il faut bien en convenir, — ne Pavait point.
D’ailleurs, si elle fut littéraire, Mme de Belgiojoso ne fut jamais une pédante, et si elle eut quelques-unes de ces affectations d’une fonction qui grimace toujours dans la femme, parce qu’elle ne lui convient pas, elle les a perdues, elle les a dépouillées.
Et tels sont, il faut bien en convenir, la plupart des noms académiques dont Pélisson et d’Olivet ont, dans leurs notices, voulu conserver la mémoire.
Il a osé préférer le pauvre Pierre Saliat, qui n’était qu’un écrivain, à un puissant Monsieur de l’Académie des inscriptions comme Larcher, et quoiqu’il ait pris (il faut en convenir) bien des précautions… professorales pour toucher à ce puissant Monsieur d’Académie, car les académiciens sont pour les professeurs ce que pour les bourgeois doivent être des duchesses, M.
À part des jugements sur la légitimité de la Révolution anglaise que toutes les croyances de mon âme m’empêchent d’accepter, même de la main respectée de Guizot, nul, je dois en convenir, ne fera mieux connaître jusque dans ses détails cette Révolution d’Angleterre, de tous les événements humains celui peut-être qui a le plus influé sur l’ensemble de sa pensée, à lui, et la direction de sa vie.
… Francis Wey a le ferme bon sens qui devient, en toutes choses, très vite le grand sens, et il a aussi cette mâle finesse de la prudence qui n’est pas la prudence femelle, celle de la lâcheté… Son style, à la trame serrée, étoffée à pleine main, solide, et dont je me permettrai de dire qu’on en sent le grain comme celui d’un maroquin étincelant qui prend et retient la lumière, est bien le style qui convient à un esprit net, avisé (que les sots croiront retors parce qu’il est avisé), sagace enfin, et dont la sagacité naturelle a été aiguisée par l’étude première et continuée de toute sa vie, — l’étude de l’Histoire.
Il n’y a plus qu’une qualification qui convienne à Léopold Ranke.
Et, pamphlet ou libelle alors, un pareil livre doit prendre, sous l’examen et les réserves de la Critique, la place qu’on eût bien voulu lui ôter et dont il est digne, parmi ces compositions graves et consciencieuses qu’il est convenu d’appeler de l’Histoire.
Les pamphlets, qui ne sont pas le journalisme, quoiqu’ils s’y soient souvent mêlés avec une tartufferie d’impartialité qui ne les a rendus que plus redoutables, les pamphlets, quand ils n’étincellent pas de génie ou de talent, ne sont, dans tous les temps et dans toutes les littératures, que des injustices ou des injures, et cette poussière de la poussière, laissons-la où elle est tombée ; il convient de ne plus la remuer.
Reste le talent, j’en conviens !
Il aurait encore mieux convenu à Galiani qu’à la Clairon.
Henri Heine I Il y a un certain nombre d’années déjà que la première partie d’une Correspondance de Henri Heine (complétée en 1877) a été publiée, et, il faut en convenir, ces deux premiers volumes de Correspondance ne grandissaient pas Henri Heine comme talent et le diminuaient comme caractère.
Charles Didier a quelque chose de robuste et de vulgaire dans le talent qui conviendrait, je crois, très-bien au mélodrame, mais c’est cela précisément ce qui l’empêchera toujours de peindre ressemblant et même de bien comprendre cette délicate, subtile et molle Italie, qui n’est pas qu’ardente et que violente, comme on le croit, et qui, n’en déplaise à messieurs les égalitaires, est au fond la plus aristocratique des nations !
Ce mouvement seul, il faut en convenir, vaut mieux que tout le discours que prononça Démosthène, après la bataille, en l’honneur des morts.
Il faut convenir de bonne foi que tous ces ouvrages en forme d’éloges ou autrement, offrent à ceux qui les lisent, beaucoup plus de recherches que d’intérêt.
C’est la grande source de tout l’ancien droit romain, et ceux qui ont rapproché les lois athéniennes de celle des douze tables, conviennent que ce titre n’a pu être importé d’Athènes à Rome.
Je leur conseille une seconde lecture de cette belle histoire, et je ne doute pas qu’ils ne conviennent ensuite avec moi que de toutes les œuvres de M. […] Nos réserves une fois faites, nous conviendrons que, si le romancier a voulu placer l’imagination du lecteur sous une impression heureuse, il y a réussi. […] L’auteur, en l’écrivant, s’est souvenu de Platon, ainsi qu’il convenait de le faire pour louer une œuvre de Phidias en face de l’Acropole, et sur ce sol sacré où Socrate s’entretint avec Alcibiade et Aspasie. […] Victor Cherbuliez a trouvé le seul genre de roman que l’imagination aime à rêver pour la scène où il l’a placé, et les seuls personnages de notre monde moderne qui conviennent à cette scène ? […] L’auteur a su y tenir et y gagner une des gageures les plus hasardeuses que l’on puisse se proposer, celle d’appliquer à un tel genre les procédés inverses de ceux qui semblent lui convenir naturellement.
Enfin, je les mène avec moi dans les champs, dont le silence leur convient mieux que le tumulte des cités. » XVI Dans quelques courts voyages qu’il faisait à Avignon, il affectait l’indifférence en rencontrant Laure. […] Las de la ville, je vais souvent errer dans les bois ; je bâtis une petite maison telle qu’il convient à la médiocrité de mon état ; on y verra peu de monde. […] Rien ne fait mieux l’éloge de son caractère, dont la bonté suspendait les effets ordinaires de la jalousie et de l’envie. » Il faut convenir cependant que, de la façon dont Pétrarque s’exprime, il semble que ces dames étaient attirées par la curiosité de voir comment on fait ce passage que tout le monde est obligé de faire, et qu’on ne fait qu’une fois.