Ce nous est une occasion, trop retardée, de tâcher auparavant de saisir en général le caractère du talent de M. […] C’est qu’il ne suffit pas que le personnage et le caractère soient réels pour avoir droit à être peints. […] Lorsque Dieu forma le cœur et les entrailles de l’homme, il mit premièrement la bonté, comme propre caractère de la nature divine, et pour être comme la marque de cette main bienfaisante dont nous sortons. […] L’interprétation du caractère et en général des mobiles du personnage dans le roman demeure encore historiquement la plus probable. […] Cooper y a excellé dans ses Puritains d’Amérique, et en général dans ses meilleurs ouvrages, se dédommageant de ne pouvoir lutter avec Walter Scott pour les caractères.
Caractère des traditions celtiques. […] Il faut, je crois, si l’on veut en comprendre le caractère et l’influence, faire trois parts de l’énorme amas des romans bretons. […] De la passion celtique l’amour courtois garde ce caractère, qu’il tend au positif et ne se paie pas de lointaine adoration : si bien que, de la combinaison des deux éléments, va se dégager moins un galant chevalier qu’un gentilhomme galant. […] Par malheur, il ne termina pas son Perceval, qui changea de caractère entre les mains des continuateurs. […] Après lui, au contraire, le sujet prit un caractère mystique et symbolique, qui alla toujours s’accentuant.
L’action, le développement, le jeu des situations et des caractères, tout le reste était à trouver. […] Il a le pire des caractères qu’on puisse montrer au théâtre, celui qui consiste à n’en pas avoir. […] Et d’abord cette baronne est inexplicable, son caractère est un quiproquo. […] Les personnages y montrent déjà leurs caractères en action. […] Ce qu’il a d’amer et de violent dans le caractère vient de la rancune qu’il couve sourdement contre lui.
Il joue un personnage de bouffon dans ce poème, et Molière n’a jamais eu, aux yeux de n’importe lequel de ses trois amis, le caractère d’un bouffon. […] 1° Ayant le caractère d’une causerie. […] 3° Enfin, ce qu’il n’était pas, ou peu, et indirectement chez ses prédécesseurs, le conte de La Fontaine est satirique, et il doit avoir un caractère satirique. […] Or, ceux qu’il a choisis ont le caractère que je viens de vous dire et, donc, on peut dire qu’il a dirigé le travail de ses contes dans le sens que je viens de vous indiquer. […] La Fontaine, soit parce qu’il a voulu renouveler le genre, soit parce qu’il a obéi à son caractère, a fait le conte extrêmement souple, extrêmement ductile.
Si par hasard quelqu’un se souvenait d’un roman en écoutant un opéra, l’auteur croit devoir prévenir le public que, pour faire entrer dans la perspective particulière d’une scène lyrique quelque chose du drame qui sert de base au livre intitulé Notre-Dame de Paris, il a fallu en modifier diversement tantôt l’action, tantôt les caractères. Le caractère de Phœbus de Châteaupers, par exemple, est un de ceux qui ont dû être altérés ; un autre dénouement a été nécessaire, etc.
Vis-à-vis et à droite, le pape et ses assistants forment, en s’étendant vers le fond et sur le devant, toute l’assemblée, dont le personnage le plus voisin du spectateur est un prélat, la tête appuyée sur sa main, qui écoute, et qui écoute bien ; qui a un beau caractère de tête, qui est drapé largement, qui est bien peint, mais qui nuit à tout. […] Le temps a enlevé la couleur ; mais la force de la composition et des caractères, le génie de l’artiste est resté.
Le caractère spécial de son pinceau, la réflexion, la simplicité, la mélancolie, le gracieux dans la sévérité, l’idéal dans le vrai, sont sans doute les produits de ces années de solitude, ingrates en apparence, fécondes en réalité. […] Ce cardinal, plus politique que sacerdotal, ressemblait de visage et de caractère à Fénelon ; il faisait de Rome, à cette époque, la Salente des arts. […] Le génie de Robert y prit ce caractère de grandiose, de force, de sévérité dans le beau qui s’attacha depuis cette époque à son pinceau comme une couleur indélébile. […] Sa sœur aînée, Maria Grazia, femme d’un autre bandit emprisonné ou supplicié à Naples, était aussi renommée à Rome par sa beauté que par son caractère. […] Je pense les reproduire avec ce caractère de simplicité et de noblesse naturelle de ce peuple, caractère transmis par ses aïeux.
Si La Bruyère eût été privé d’imagination, aurait-il pu composer ses Caractères, dont cependant la matière, si évidente, s’offrait si complaisamment à lui ? […] Je le comparais tout à l’heure à l’historien, je pourrais aussi le comparer au comédien, qui par devoir adopte tous les caractères et tous les costumes. […] Le geste, la grimace, le vêtement, le décor même, tout doit servir à représenter un caractère. […] La beauté de style et de caractère qu’on a tant louée dans ses bustes de dames romaines n’est pas décidée ni parfaite. […] Dès le commencement, je l’avouerai volontiers, les caractères béatifiques qui composent le mot fin apparaissaient à mon cerveau, revêtus de leur peau noire, comme de petits baladins éthiopiens qui exécuteraient la plus aimable des danses de caractère.
C’est ce que nous observons sur nous-mêmes dans l’évolution de cette tendance spéciale que nous appelons notre caractère. […] Elles développeront ainsi deux séries de caractères, que nous trouverons vaguement complémentaires l’une de l’autre. […] En un mot, le groupe ne se définira plus par la possession de certains caractères, mais par sa tendance à les accentuer. […] Il n’y a pas de manifestation essentielle de la vie, disions-nous, qui ne nous présente, à l’état rudimentaire ou virtuel, les caractères des autres manifestations. […] Ce contraste entre la vie en général, et les formes où elle se manifeste, présente partout le même caractère.
C’est que les caractères des héros qu’il a peints ne se rapportent pas à des êtres individuels, mais sont plutôt des symboles populaires de chaque caractère moral.
Je vais vous rendre témoins de ces caractères différentiels des sucres par l’expérience. […] Leur caractère absolu n’est qu’un caractère négatif, c’est-à-dire que l’on peut affirmer que toute liqueur qui ne produit pas avec eux les réactions indiquées ne contient aucun des sucres de la deuxième espèce. […] Mais il est temps d’aborder les caractères de la fonction qui nous occupe. […] Or, si ce dernier caractère, ainsi que nous l’avons dit, n’a pas une valeur absolue pour indiquer la présence du sucre, en revanche, il fournit un caractère négatif excessivement certain, c’est-à-dire que l’absence de réduction du réactif prouve absolument l’absence de matière sucrée. […] La mort emporte souvent avec elle par conséquent un certain nombre des caractères physiologiques qu’on retrouve dans les organes pris sur des individus morts dans un état de santé ; elle a pour effet, en particulier, d’enlever ou de modifier les caractères de la chimie vitale.
Mais que peuvent de pareilles autorités contre le caractère de l’homme ? […] les actions, le caractère, la teneur de la vie d’un scélérat laisseraient son accusation dans toute sa force ? […] Malgré l’imposante autorité de leur caractère, ils prient, ils gémissent et se taisent. […] Combien de fois ils sont obligés de faire violence à leur caractère ! […] « L’esprit de Sénèque est en contradiction avec son caractère. » Je ne ferai pas ce reproche aux critiques ; je suis trèsdisposé à leur croire le caractère de leur esprit et l’esprit de leur caractère.
Chaque phénomène ne tire son caractère individuel ou spécifique que de la prédominance de l’un des trois ordres. […] Par son caractère merveilleux et mystérieux il est devenu naturellement le sujet favori des adversaires de l’école expérimentale. […] Le caractère d’uniformité sur lequel on insiste souvent vient naturellement du succès dû aux moyens choisis. […] Mais tandis qu’il y a constance dans la transmission des caractères généraux, il y a une variation considérable dans la transmission des particularités individuelles. […] Ce caractère d’intériorité qui la distingue rend impossible l’explication de son objectivité, de son extériorité.
Les unes l’expliquent par l’action de l’intelligence sur les appétitions, qui résultent elles-mêmes du rapport des circonstances extérieures à notre caractère. Les autres l’expliquent par un pouvoir spécial différent de l’intelligence et des appétitions, différent même du caractère, capable, en un mot, de changer la direction finale qui résulterait naturellement des trois facteurs suivants : caractère, état et direction des inclinations, état et direction de l’intelligence. […] Renouvier, dépasse les prémisses, car il reste toujours à savoir si notre vouloir même, qui contribue à nos jugements, est libre, ou s’il résulte de l’ensemble de nos inclinations actuelles et de notre caractère. […] Enfin et surtout il faut considérer le caractère. […] L’affinité chimique fournit donc une comparaison supérieure à celle de la balance : elle permet de mettre en relief le caractère individuel de la réaction sous tel motif ou mobile.
Aujourd’hui le fils du comte Roederer a pensé que le plus digne hommage à rendre à la mémoire de son père était de recueillir ses œuvres, en les présentant sous la même forme d’une demi-publicité qui leur laissât un caractère d’amitié et de famille. […] Dès sa sortie du collège, Roederer eut un caractère marqué ; il se forma, d’après l’ensemble de ses lectures et de ses réflexions, une idée (sans doute trop embellie) de la vie sociale et des moyens de la réaliser ; il comprit vite, dans son premier contact avec les gens réputés mûrs et sensés, que cette manière de voir était peu agréée ; il se contint et resta enthousiaste au-dedans. […] Mon esprit s’était fixé sur des principes absolus ; et, quand je fus dans l’Assemblée nationale, j’en poursuivis toutes les conséquences, j’en voulus toutes les applications, avec toute la rigidité d’une logique opiniâtre, qui est, je crois, une des qualités de mon esprit, et peut-être avec la roideur qui est dans mon caractère… L’année précédente (1787), il avait publié un écrit d’un intérêt plus local, ce semble, mais d’une importance toute française, concernant Le Reculement des barrières. […] Je cite ces lettres, parce qu’on y voit se dessiner un trait de son caractère, et en même temps l’estime qu’il inspirait. […] La légèreté du caractère demanderait aussi des explications.
Il exprime bien le caractère de cette grande et familière éloquence, et comme quelqu’un qui n’était pas indigne de la sentir. […] L’endroit où il donne le caractère de Bossuet dans le sermon, et où il explique sa manière de s’y préparer, enleva tous les éloges. […] Son caractère est dénué de toute élévation, et le cœur n’y supplée pas : on ne l’appellera plus maintenant le bon abbé Le Dieu. […] Le Dieu est donc un espion domestique, et plus son journal avance, plus on y remarque ce caractère. Ce n’est pas seulement un caractère de vérité et de réalité, le vrai est ce qu’il peut ; c’est subalterne et bas.
Saint-René Taillandier, s’est fait l’éditeur des lettres de Sismondi à cette illustre dame, et il a en même temps retracé, dans une ample et chaleureuse Introduction, le caractère moral de celui qui les a écrites. […] C’est ainsi qu’une nuit, en Italie, il rêva qu’il était à Genève, en tiers avec sa sœur et une autre dame genevoise ; celle-ci se mit à lui parler avec franchise de ses qualités et défauts, et, entre autres vérités un peu dures, elle lui dit : « J’ai encore un reproche impardonnable à vous faire : c’est d’avoir abandonné votre patrie, et d’avoir voulu renoncer au caractère de citoyen genevois. » — Je me défendis d’abord, nous dit Sismondi, qui a pris soin de relater par écrit ce songe, en représentant que la société n’était formée que pour l’utilité commune des citoyens ; que, dès qu’elle cessait d’avoir cette utilité pour but et qu’elle faisait succéder l’oppression et la tyrannie au règne de la justice, le lien social était brisé, et chaque homme avait droit de se choisir une nouvelle patrie. […] Ce que je pense de son caractère est en grande partie le résultat des éloges que je t’en ai entendu faire ; mais enfin…, mais enfin, il est du nombre de ceux à qui il ne faut pas se livrer entièrement. […] Mme d’Albany, qui est un caractère ferme, tranquille, et une nature désabusée, s’étonne que Mme de Staël, forcément éloignée de Paris, ne se résigne pas mieux et n’accepte pas, une bonne fois, une vie indépendante et fermée dans sa noble retraite. Sismondi, qui peut bien être au fond du même avis, répond en l’excusant (25 juin 1807) : « Sans doute, Madame, moi aussi j’aurais ardemment désiré que Mme de Staël eût assez de fermeté dans le caractère pour renoncer complètement à Paris et ne faire plus aucune démarche pour s’en approcher ; mais elle était attirée vers cette ville, qui est sa patrie, par des liens bien plus forts que ceux de la société.
Thiers, il me semble qu’il entrait essentiellement dans le génie et le caractère de l’homme quelque chose de gigantesque, qui, en chaque circonstance, tendait presque aussitôt à sortir et qui devait tôt ou tard amener la catastrophe. […] Dès le début de Napoléon, j’aperçois en lui ce caractère excessif, qui a contribué en définitive à grandir sa figure dans l’imagination des hommes, mais qui, dans le présent, devait un jour ou l’autre amener la ruine. […] Thiers, en possession de pièces confidentielles dont nul autre que lui n’avait eu jusqu’ici connaissance, et y appliquant sa merveilleuse faculté d’éclaircissement, s’est attaché à fixer avec la dernière précision l’instant où ce projet d’usurpation fatale entra dans la tête de Napoléon et y prit le caractère d’une résolution arrêtée ; car pour l’idée vague, elle avait dû lui traverser depuis longtemps la pensée. […] Le soldat anglais, bien nourri, bien dressé, tirant avec une remarquable justesse, cheminant lentement parce qu’il est peu formé à la marche et qu’il manque d’ardeur propre, est solide, presque invincible dans certaines positions où la nature des lieux seconde son caractère résistant, mais devient faible si on le force à marcher, à attaquer, à vaincre de ces difficultés qu’on ne surmonte qu’avec de la vivacité, de l’audace et de l’enthousiasme. […] Le caractère d’Alexandre, aimable, prompt, mystique, ami du merveilleux, et qui est prêt à se refroidir du moment que le merveilleux fait place au positif, même au positif le plus avantageux, ce caractère est touché avec bien de la vérité, et d’autant mieux peint, qu’il l’est ici en action.
Je ne prendrai que deux faits qui montrent sa faiblesse de caractère. […] Quelle qu’ait été la part de volonté et de caractère que Lauzun avait primitivement reçue de la nature, l’usage qu’il en avait fait dans sa première vie avait certes contribué à la diminuer en lui et à l’énerver. […] Quel assujettissement de caractère, au fond, et quel esclavage sous le faste de ces rois de la mode, qui en sont les premiers courtisans, et qui ont l’air de diriger les caprices de leur temps, quand ils en dépendent ! […] C’était un très brave homme, d’un esprit doux, d’un caractère agréable et de très bonne volonté ; mais il n’était pas grand militaire. » 39. […] Elle s’en cachait comme d’une affection coupable, et que son mari a toujours ignorée… Elle était grande, bien faite, extrêmement fraîche ; mais de gros yeux qui n’y voyaient pas, et où il était impossible de démêler tout ce qu’elle avait de mérite et d’esprit, la déparaient un peu… Mme de Biron, pure, délicate, extrêmement timide, d’un caractère doux et sage, ne laissait voir que dans l’intimité un esprit aussi élevé qu’original.
Dès lors, toutefois, des circonstances fâcheuses se mêlèrent à cette action digne, et vinrent trahir les côtés faibles du caractère de Le Brun. […] L’ode, dans Horace, a déjà perdu de ce caractère primordial : quelques-unes de celles où il célèbre les grandes choses romaines ont pu être chantées en effet, mais la plupart n’étaient que des odes de cabinet, et ce charmant Horace, le modèle et le trésor des esprits cultivés, n’est lui-même qu’un lyrique déjà éclectique. […] Osons toucher et sonder ses plaies : elles sont dans sa vie et dans son caractère. […] Le Brun n’avait pas moins de soixante ans : la Révolution vint faire subir à son caractère une dernière épreuve, dont il sut moins que personne se tirer avec honneur et avec pureté ; il était en avance et en fonds du côté de la haine. […] Cette élévation qu’il n’avait ni dans le cœur ni dans le caractère, il faut bien pourtant reconnaître qu’elle s’était par moments réfugiée dans son imagination.
J’aimais déjà la magnificence ; j’achetai une jolie chaise de poste, un bel équipage de cheval, de très bonnes cartes… » On aura remarqué ce trait de caractère : J’aimais déjà la magnificence . […] Le caractère de Marmont dans toute cette première partie de sa carrière, où il ne commande pas en chef, est une valeur intelligente et un feu que le coup d’œil dirige. […] Le génie des deux nations et le caractère des deux chefs se dessinaient encore, même dans ces marches méthodiques et prudentes. […] — Ces paroles, continue Marmont avec une émotion bien explicable, prononcées par Napoléon et adressées à moi le 11 octobre 1813, ne portaient-elles pas l’empreinte d’un caractère tout à fait extraordinaire ? […] L’ennemi y était et l’affaire s’engage ; mais la défense à l’instant prend un tout autre caractère ; elle est offensive et fière, et l’ennemi, étonné de cette brusque attaque, n’agit plus qu’avec circonspection, lui qui peut engager en tout plus de 50 000 hommes, quand les deux maréchaux ensemble n’en ont pas 14 000.
Je ne prétends pas faire l’histoire de l’amoureux ni du Werther en Grimm ; je veux simplement dégager le caractère de l’homme, et, s’il est possible, de l’honnête homme, que je crois que Rousseau a calomnié. […] Grimm, au moment où il se lia plus étroitement avec Mme d’Épinay, était complètement fixé d’opinion sur le caractère de Jean-Jacques : on peut dire qu’il fut le premier de ses amis qui vit avec certitude sa folie poindre, et qui l’appela de son vrai nom. […] Quant au caractère de Grimm, que je me borne ici à rechercher et à étudier dans son ensemble, il me paraît ressortir avec avantage par son indifférence même. […] Dans sa relation avec Mme d’Épinay, Grimm se présente bientôt, et avant tout, comme un guide critique et un conseiller judicieux : ce caractère chez lui, si essentiel jusque dans l’amitié, est très remarquable. […] Grimm a prononcé. » Ce caractère d’oracle est assez naturel à tous les maîtres critiques : Grimm, sous la forme polie et sous un air du monde, ne pouvait s’empêcher de le marquer dans ses paroles et dans son procédé ; il aimait à donner le ton ; il avait cette rigueur et cette exigence du bon sens qui va rarement sans quelque sécheresse.
Ceux-là seuls ne s’en amusent pas qui s’en vont chercher, dans L’Étourdi, une comédie de caractère. […] Étudiez le caractère en lui-même. […] Leur nature ardente les emporte vers les grandes tentations, et la décision de leur caractère les y fait réussir. […] Elle porte même dans un [mensonge le parler franc et la bonne humeur qui sont le fond même de son caractère. […] Il n’y a là d’étude ni dépassions, ni de caractère, ni de milieu social.
Eh bien, il faut le dire, ce ne sont pas là des caractères réels, ce sont de pures caricatures. […] Un homme exerce un métier, mais il n’est pas toujours, et dans tous les actes de sa vie, l’homme de son métier ; un homme est né dans telle condition, et il y meurt, mais il n’est pas toujours, et dans tous les actes de sa vie l’homme de sa condition ; un homme a un certain caractère, et ce caractère est profondément marqué, mais il n’est pas toujours, et dans tous les actes de sa vie, l’homme de son caractère. […] tant enfin les moindres reprises du dialogue y sont conformes au secret du caractère et au travail latent de la pensée ! […] Le caractère d’Hetty Sorel dans Adam Bede, ou celui de Dinah Morris ; le caractère de M. […] Dans les portraits les traits d’esprit sont à peine de l’esprit : ils sont des traits de caractère.
Rutebeuf : son caractère, son inspiration. […] Caractères du lyrisme bourgeois. […] C’était le goût des nobles qui maintenait surtout à la poésie lyrique son caractère d’irréalité convenue. […] Entre les œuvres nettement caractérisées qui se classent dans les genres définis, entre les fabliaux, les poèmes didactiques et le lyrisme courtois, s’étale une masse confuse de pièces, chansons, complaintes, dits, disputes, congés, qu’on est souvent embarrassé de classer, où ne domine aucun caractère exclusivement narratif, moral ou lyrique.
Chez quelques-unes, le sentiment religieux aboutit aux honteuses scènes de boucherie qui forment le caractère de l’ancienne religion du Mexique. […] Le grand défaut des religions dont nous parlons était leur caractère essentiellement superstitieux ; ce qu’elles jetèrent dans le monde, ce furent des millions d’amulettes et d’abraxas. […] Le caractère qui distingue essentiellement Israël entre les peuples théocratiques, c’est que le sacerdoce y a toujours été subordonné à l’inspiration individuelle. […] Jusqu’au temps des Macchabées, le judaïsme, malgré sa persistance à annoncer qu’il serait un jour la religion du genre humain, avait eu le caractère de tous les autres cultes de l’antiquité : c’était un culte de famille et de tribu.
Il avoit beaucoup de feu dans l’imagination, mais plus encore dans le caractère. […] C’étoit à propos de Térence, ce comique d’un si bon goût, heureux imitateur de Ménandre & supérieur à Plaute, du moins pour la vérité des caractères & des mœurs, pour les graces de la diction. […] Ce qui brouilla ces deux caustiques écrivains, que la même humeur & le même caractère avoient unis, c’est l’insipide roman de Macarise, ou la Reine des isles fortunées, histoire allégorique contenant la philosophie morale des stoiques, sous le voile de plusieurs aventures agréables. […] Du caractère dont étoient ces deux écrivains, on ne doutoit point qu’ils ne se portassent à quelque action de violence.
La variété des caractères, la critique plaisante des mœurs en sont une lecture aussi instructive qu’amusante. […] L’auteur a beaucoup de feu & d’esprit ; il connoît le cœur humain ; il sçait développer habilement un caractère. […] Il est le modèle des gens de lettres qui vivent dans le monde par son caractère de droiture & de franchise, par sa noble liberté avec les Grands, par sa douce familiarité avec les petits, par sa sensibilité pour ses amis, & par toutes les qualités du galant homme, de l’honnête homme. […] Ce pays fournit de caractères plus décidés, plus profonds, plus fermes que la France.
L’incohérence est comme le caractère de ce livre, écrit, à ce qu’il semble, pour être publié en feuilletons. […] Mme Gustave Haller ne paraît pas se douter d’une loi souveraine en matière de roman, c’est qu’il faut que les événements sortent des développements et du choc des passions et des caractères, et non pas que les passions et les caractères y soient, comme dans les sots hasards de la vie, emboîtés dans les événements… III Quant aux passions et aux caractères qui pourraient exister fortement même dans un roman dont la trame serait aussi mal faite que celui de Mme Haller, les uns et les autres y sont posés, oui !
Selon nous, ces espèces de capacités sont les meilleures, les plus nettes, les plus lumineuses qu’il y ait eu jamais parmi les hommes, et la littérature qui en est l’expression, soit sur les choses de la guerre, soit sur les choses de la politique et de l’histoire, est certainement la littérature où se trouvent relativement le plus d’œuvres supérieures et le moins d’œuvres médiocres… La cause de cela ne vient point seulement de ce que la vie militaire est une grande école pour le caractère, et qu’à une certaine profondeur le caractère et l’intelligence confluent et s’étreignent. […] Langue, superstitions, industrie, usages, caractères, institutions, races, chants populaires, tous les détails enfin de la vie, depuis les consécrations religieuses jusqu’aux soins vulgaires de la toilette, rien n’est omis dans ses tableaux. […] le nécessaire social du peuple arabe y est complet, et si, comme on l’a ingénieusement et justement remarqué, le caractère du poème épique est de renfermer tous les éléments de la civilisation qu’il chante, un poète qui aurait le génie d’un tel poème n’aurait besoin, pour en faire un sur les Arabes, que de consulter les œuvres de Daumas.