C’est vraiment curieux d’étudier combien le voltairianisme est jeune, ardent, militant chez ces vieillards. […] 19 octobre Étudié chez Niel, l’œuvre de Méryon, dans tous ses états, ses essais, et même une partie de ses dessins. […] Un corps de fillette étudié d’un bout à l’autre dans la beauté de la jeune fille plus en bouton qu’en fleur, à l’heure des promesses physiques qui éclosent, à l’heure où la forme de la femme dans son accomplissement, garde encore un peu des élancements et des maigreurs adorables de la jeune fille.
La méprise qu’on faisait prouvait bien que l’on n’étudiait pas assez, que l’on ne pénétrait pas son génie. […] — tous ses procédés consistaient à décrire l’objet, c’est-à-dire le livre, c’est-à-dire l’œuvre quelconque dont il avait à rendre compte, et cela identiquement de la même façon qu’un naturaliste étudie une plante ou un animal. […] Il est le caméléon des œuvres qu’il étudie et qu’il scrute, mais c’est tout… Il n’outrepasse jamais cette nuance.
Ce sont là des avantages certains pour qui étudie l’histoire des mœurs, des idées et des sentiments. […] Dans une étude extrêmement concentrée, le philosophe Millioud étudiait naguère « les déplacements de la liberté » et constatait ce phénomène curieux de l’État qui enlève la liberté aux individus pour la donner aux syndicats. […] Pour cela, il faut d’abord remonter très haut, plus haut que les époques qui nous touchent de trop près ; il faut étudier aussi des pays divers, s’expliquer les ressemblances et les différences des évolutions ; mettre à part les modes, les copies, les œuvres dépourvues de sincérité tout aussi bien que les cas exceptionnels ?
Il a étudié in anima vili. […] Et ce sont donc ces idées qu’il nous faut d’abord étudier. […] Il reste qu’il prenait intérêt à étudier ce jeu des forces dans l’État. […] Il se mit à étudier l’œuvre de Scribe. […] C’est sur l’âme féminine que Feuillet étudie surtout les résultats de cette influence.
C’est pendant cette phase caractéristique, mal appréciée aujourd’hui, qu’il faut principalement étudier l’esprit théologique, qui s’y développe avec une plénitude et une homogénéité ultérieurement impossibles : ce temps est, à tous égards, celui de son plus grand ascendant. à la fois mental et social. […] Ainsi, le véritable esprit positif consiste surtout à voir pour prévoir, à étudier ce qui est afin d’en conclure ce qui sera, d’après le dogme général de l’invariabilité des lois naturelles2. […] La principale source de ce déplorable conflit consiste dans la spécialisation aveugle et dispersive qui caractérise profondément l’esprit scientifique actuel, d’après sa formation nécessairement partielle, suivant la complication croissante des phénomènes étudiés, comme je l’indiquerai expressément ci-dessous. […] On ne, saurait, en effet, étudier rationnellement les, phénomènes, statiques ou dynamiques, de la sociabilité, si d’abord, on ne connaît suffisamment l’agent spécial qui les opère, et le milieu général où ils s’accomplissent. […] Sur cette appréciation générale de l’esprit et de la marche propres à la méthode positive, on peut étudier, avec beaucoup de fruit, le précieux ouvrage intitulé : A system of logic, ratiocinative and inductive, récemment publié à Londres (chez John Parker, West Strand, 1843), par mon éminent ami, M.
Mais ces considérations, sans être absolument en dehors de mon sujet s’éloignent de l’esthétique verbale : il me faut maintenant étudier, comme je l’ai fait pour le grec, l’intrusion en français des mots étrangers, des mots anglais en particulier.
On ne veut pas qu’un laïque palisse sur les difficultés de l’Ecriture sainte, qu’il cherche les dogmes de l’Eglise dans la tradition ; qu’il étudie les casuistes & les scholastiques.
Ainsi le vol de l’hirondelle qui rase la terre, sera pour le poëte un vol timide, quoique ce vol soit très-hardi pour Borelli et pour les autres sçavans, qui ont étudié les mouvemens des animaux.
On ne connoît pas de même si des coups de pinceau sont étudiez, et l’on ne démêle pas si aisément si le copiste n’a pas retouché et raccommodé son trait pour le rendre plus semblable au trait naturel d’un autre peintre.
Les grands artistes étudieront Soulié comme on étudie certains torses, certains raccourcis, certains écorchés, toutes ces choses qui ne sont en elles-mêmes que des fragments tourmentés de la vie et de la nature, mais qui servent à les exprimer !
Comment faire pour étudier dans la nature le fer en soi exposé à l’humidité en général, et pour constater qu’à cet état d’abstraction il a pour suite la rouille en général ? […] D’abord, nous empruntons aux sciences de construction un de leurs procédés : nous quittons l’effet, nous nous reportons à côté de lui, nous en étudions d’autres plus simples ; nous examinons divers effets ou conséquents analogues, nous lions chacun d’eux à sa cause ou antécédent par les procédés de l’induction ordinaire ; puis nous faisons une construction. […] Les derniers enfin, plus importants, méritent d’être étudiés à part ; ce sont ceux qui concernent la ligne droite et les parallèles. […] Ainsi, quand on étudie l’axiome qui affranchit de toute borne l’accroissement possible de toute grandeur, et qui pose cette grandeur accrue à l’infini comme un réceptacle permanent où toute grandeur bornée de la même espèce doit forcément trouver sa place et son au-delà, on n’y rencontre, comme dans les autres axiomes, qu’une proposition analytique. […] On peut les étudier déjà effectuées et engendrées, mais on peut les étudier aussi pendant leur fabrication et leur génération, dans leurs facteurs et dans leurs éléments.
Alfred de Musset la chicane de lui demander s’il avait suffisamment étudié Guichardin ou Machiavel avant de prendre la plume. […] Ce roman ou ce poème en prose, comme on voudra, est une production importante parmi celles de l’écrivain que nous étudions ; sa manière y développe complètement les ressources dont elle peut disposer. […] On trouverait des Vestales même à Munich ; de Neander et d’Hengstenberg, les deux ultramontains bavarois, l’un serait aruspice et scruterait les entrailles des bœufs, l’autre serait augure et étudierait le vol des oiseaux. […] C’est peut-être pour n’avoir pas assez étudié ce genre nouveau et reconnu toute l’ampleur de ses droits, qu’on s’est si fort fâché contre M. […] Sainte-Beuve, il semble qu’on doive y regarder à deux fois, avant de déclarer ces reproches injustes, car il ne paraît pas probable qu’un critique aussi attaché à la littérature, juge un livre sans l’avoir étudié et le condamne sans conviction, monstruosité très fréquente aujourd’hui.
Pour les hommes du dix-septième siècle, s’étudier, c’est se repentir. […] Quel phénomène Cervantès, par exemple, a-t-il prétendu étudier dans le Quichotte ? […] Il existe un ordre de phénomènes appelés psychiques — idées, sentiments, volontés — et une science qui les étudie, la psychologie. […] C’est, au contraire, l’étudier, le connaître, le comprendre. […] Où ont-ils étudié ?
Nous avons à les étudier dans leur originalité et à dégager leurs lois d’une manière non pas rationnelle, mais expérimentale. […] Je dois avant tout étudier la nature de l’homme et la société. […] La valeur de cette personnalité qu’il était à même d’étudier de si près lui échappe complètement. […] Gœthe s’en rendait bien compte, lui qui avait passé tant d’années à étudier les métamorphoses des plantes. […] Il s’est avisé de deux artifices, très ingénieux et qui valent d’être étudiés d’un peu près.
Il paraît que, dans les années qui suivirent, au lieu de continuer l’exercice de la charge paternelle, il alla étudier le droit à Orléans et s’y fit recevoir avocat. […] On conserve à Pézénas un fauteuil dans lequel, dit-on, Molière venait s’installer tous les samedis, chez un barbier fort achalandé, pour y faire la recette et y étudier à ce propos les discours et la physionomie d’un chacun. […] » A ce cri, qu’il devinait bien être celui du vrai public et de la gloire, à cet universel et sonore applaudissement, Molière sentit, comme le dit Segrais, s’enfler son courage, et il laissa échapper ce mot de noble orgueil, qui marque chez lui l’entrée de la grande carrière : « Je n’ai plus que faire d’étudier Plaute et Térence et d’éplucher les fragments de Ménandre ; je n’ai qu’à étudier le monde. » — Oui, Molière ; le monde s’ouvre à vous, vous vous l’avez découvert et il est vôtre ; vous n’avez désormais qu’à y choisir vos peintures. […] Je serais peut-être de ce dernier avis, sauf les conclusions trop générales qu’en tire le poëte régulateur : Étudiez la cour et connoissez la ville ; L’une et l’autre est toujours en modèles fertile. […] Pour vous répondre donc sur la connoissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme par les portraits que j’en expose tous les jours, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connoître leur foible ; mais si ma science m’a appris qu’on pouvoit fuir le péril, mon expérience ne m’a que trop fait voir qu’il est impossible de l’éviter ; j’en juge tous les jours par moi-même.
Cette préférence, loin de lui nuire, lui servit beaucoup, par l’application que l’on mit à étudier les principes de l’une & de l’autre langue à la fois. […] Il étoit donc de l’intérêt des Gaulois d’étudier avec soin la langue Latine, puisque, sans cette étude, leur éloquence leur devenoit inutile : d’ailleurs la nécessité leur en faisoit une loi. […] Un changement si subit fut l’ouvrage de la protection du Prince ; mais la promptitude inexprimable avec laquelle il s’opéra, fut la suite de l’ardeur que l’on mit à étudier les Anciens. […] Il semble au contraire qu’ils veuillent diminuer la gloire de Corneille ; & loin de le respecter comme leur maître, & de l’imiter comme leur modèle ; loin d’étudier leur art dans ses chef-d’œuvres & dans ses excellens discours, ils osent lui trouver des défauts, que souvent il n’a pas, & lui disputer même le génie de l’invention. […] Il se forma particulièrement sur les Grecs qu’il aimoit, qu’il avoit étudiés & approfondis ; il semble sur-tout qu’il ait pris Eschyle & Sophocle pour modèles & pour maîtres.
Si l’on étudie les causes qui ont amené au siècle dernier la Révolution française, on rencontre parmi les plus puissantes l’influence des écrivains. […] Si l’on étudie, au contraire, les causes qui ont amené en notre siècle la transformation de la littérature française, on rencontre parmi les plus puissantes l’influence de la Révolution. […] Ils ont étudié curieusement les lois, les actes publics, les formules judiciaires, les contrats privés ; ils ont discuté, classé, analysé les textes, fait dans les actes le partage du vrai et du faux avec une étonnante sagacité ; mais le sens politique de tout cela, mais ce qu’il y a de vivant pour l’imagination sous cette écriture morte, mais la vue de la société elle-même et de ses éléments divers, soit jeunes, soit vieux, soit barbares, soit civilisés, leur échappe, et de là résultent les vides et l’insuffisance de leurs travaux. […] A qui veut étudier les effets du régime démocratique sur la littérature française, il faut avant tout rappeler une difficulté grave.
Mais l’histoire d’une nation est essentiellement une, et, à parler rigoureusement, il est presque impossible de bien comprendre la situation morale de l’Allemagne à la fin du xviiie siècle, si l’on ne connaît dans une certaine mesure les temps qui ont précédé et préparé celui qu’on étudie ; en sorte qu’il me paraît nécessaire de présenter ici une esquisse rapide de l’histoire de la civilisation germanique depuis ses plus faibles commencemens jusqu’à l’époque où Kant a paru, afin de faire bien saisir l’esprit fondamental et permanent de la grande nation à laquelle notre philosophe appartient, et dont il est le représentant. […] Kant étudia d’abord la théologie et les langues savantes ; il avait un génie extraordinaire pour les mathématiques ; il a fait même des découvertes en astronomie. […] Aussi la Critique de la Raison pure ne produisit pas d’abord une grande impression ; il lui fallut plusieurs années pour faire sa route ; il fallut que quelques penseurs laborieux et indépendans, après avoir étudié la nouvelle doctrine, attirassent sur elle l’attention en l’exposant à leur manière. […] Quand on étudie les procédés des mathématiques, on est frappé de retrouver partout le même procédé constamment employé.
Il est d’une haute importance d’étudier avec soin les divers traités publiés sur quelques-unes de nos plantes cultivées, telles que la Jacinthe, la Pomme de terre, même le Dahlia, etc. […] — Le meilleur moyen d’arriver à une solution dans toute question d’histoire naturelle, c’est toujours d’étudier quelque groupe spécial. […] Trois fois l’année, chaque Mouton est placé sur une table pour être étudié comme un tableau par un connaisseur ; chaque fois il est marqué et classé ; et seulement les sujets les plus parfaits sont choisis pour la reproduction. […] Mais celui qui, étant doué de ces facultés, étudié longtemps son art et y dévoue toute sa vie avec une indomptable persévérance, peut réussir à opérer de grandes améliorations.
Si dans un individu il y a disette d’inertie et surabondance d’énergie, l’être est saisi de violence comme par le milieu du corps et jetté par une force innée sous la ligne ou sous l’un des pôles : c’est Anquetil qui s’en va jusqu’au fond de l’Indoustan, étudier la langue sacrée du brame ; voilà le cerf qu’il eût poursuivi jusqu’à extinction de chaleur, s’il fût resté dans l’état de nature. […] Monsieur Robert, soignez vos figures, faites-en moins, et faites-les mieux ; surtout étudiez l’esprit de ce genre de figures, car elles en ont un qui leur est propre : une figure de ruines n’est pas la figure d’un autre site. […] Vous êtes un habile homme, vous excellerez, vous excellez dans votre genre ; mais étudiez Vernet, apprenez de lui à dessiner, à peindre, à rendre vos figures intéressantes ; et puisque vous vous êtes voué à la peinture des ruines, sachez que ce genre a sa poétique ; vous l’ignorez absolument, cherchez-la. […] L’endroit où l’on décidait du sort des nations et des rois, où des courtisans venaient en tremblant étudier le visage de leur maître, où trois brigands peut-être échangèrent entre eux les têtes de leurs amis, de leurs pères, de leurs mères contre les têtes de leurs ennemis, qu’est-ce à présent ?
Sous ce point de vue, de tous les écrivains qu’a produits le sol anti-littéraire de l’Amérique, Poe est un de ceux qui méritent le plus d’être étudiés. […] Étudier la Bohème sur cet homme, ses livres et ses procédés, c’est donc étudier la maladie sur le plus puissant organisme qu’elle ait ruiné en quelques jours. Que nous servirait de l’étudier sur quelque impuissant ou quelque noué ?
Son goût pour l’étude se développa ; il pressa son grand-père d’obtenir qu’on le mît au collège, et il arracha enfin le consentement de son père, qui le mit dans une pension, et l’envoya externe aux jésuites, avec la répugnance d’un bourgeois qui croyait la fortune de son fils perdue, s’il étudiait. […] Il y étudia cinq années ; il y suivit le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, qui depuis fut le protecteur des lettres et de Molière. […] L’Huillier, homme de fortune, prenait un soin singulier de l’éducation du jeune Chapelle, son fils naturel ; et pour lui donner de l’émulation, il faisait étudier avec lui le jeune Bernier, dont les parents étaient mal à leur aise. […] Exclamation qui peut faire voir qu’il réfléchissait sur tout ce qui se présentait à lui, et qu’il étudiait partout la nature en homme qui la voulait peindre.
Avouons-le : on sent la force et l’ascendant de ce rare esprit, soit qu’il prêche de génie et sans préparation, soit qu’il prononce un discours étudié et oratoire, soit qu’il explique ses pensées dans la conversation. […] Aux époques où l’on n’avait pas étudié la nature physique et où les causes secondes et les lois de l’univers étaient peu connues, la toute-puissance suprême semblait plus rapprochée de chacun en ce qu’on la voyait comme directement dans chaque événement inattendu, dans chaque phénomène.
L’originalité de Léopold Robert consiste, on l’a vu, à étudier directement la nature, ce que bien des prétendus classiques ne faisaient pas ; et d’autre part, son coin classique, dans cette étude directe et qui peut mener à exprimer le vrai tel quel, consiste à chercher obstinément le noble et le beau. […] Léopold Robert n’était certes pas pour le système que préconisaient la plupart des classiques en peinture comme en littérature, lesquels recommandaient toujours les maîtres, les grands maîtres, et semblaient les proposer pour uniques modèles, lorsqu’il écrivait de Venise, en novembre 1830 : Il y a dans ce moment à Venise plusieurs artistes étrangers qui y sont venus pour étudier l’école vénitienne.
De sorte que si Dante avait écrit lui-même le commentaire de son grand poème, comme il l’a fait pour d’autres de ses poèmes moindres, il aurait pu soutenir doublement qu’en effet Béatrix était bien la Béatrix qu’il avait aimée, la fille de Folco de’ Portinari de Florence, et qu’elle n’en était pas moins aussi, en définitive, la Théologie sublime, revêtue de rayons, et dirigeant l’œil humain, qui la considère et qui l’étudie, vers les plus hautes vérités. […] Car, n’oublions jamais que Dante est moins à lire qu’à étudier sans cesse.
Il a très bien montré que c’était une grande nouveauté alors en France de lire Homère en grec, que dans l’Université même, et parmi ceux qui passaient pour doctes, on ne s’en avisait que depuis peu, et il en a fait un mérite à notre poète, qui, non content de l’étudier sans cesse, voulait encore l’imiter, le reproduire, et doter son siècle et son pays d’un poème épique : vain effort, mais noble pensée ! […] Avec Boileau, du moins, nous retrouvons un poète qui, pour les endroits où il l’a étudié, peut emporter avec fruit un volume d’Homère, et qui travaille à le traduire en quelques beaux passages.
Il faut donc faire là comme en tant d’autres points de l’histoire : étudier, creuser, recourir aux sources, se former une opinion directe ; après quoi l’on se trouvera revenu, par bien des détours et avec des motifs plus approfondis, à ce que les contemporains judicieux et vifs avaient exprimé d’une manière plus légère. […] Sous ses airs bouillants il observe ; il étudie les terrains où il passe.
Son père l’envoie d’abord au collège de Clermont, tenu par les jésuites ; mais comme l’Université, en ce temps-là (1611), mit opposition à cet enseignement par les jésuites, on dut faire passer presque aussitôt le nouvel écolier au Collège de La Marche ; il y étudia assez mollement. […] Ce qui manqua, en effet, à Marolles doué d’une grande facilité et de dispositions vagues pour les lettres, ce fut précisément un maître digne de ce nom, qui lui transmît quelque chose des fortes habitudes et de la méthode du xvie siècle, et lui apprît à étudier les anciens avec précision, ou qui du moins l’avertît des dangers du trop de sans-gêne avec eux.
Le père de Bonstetten, qu’on désignait du nom de sa charge le trésorier de Bonstetten, ne démentait pas en lui ce caractère ; c’était un homme instruit qui, dans sa jeunesse, avait étudié en Allemagne sous le philosophe Wolf, et il s’occupa avec sollicitude de l’éducation de son fils. […] Croissez, comme j’ai vu ce palmier de Latone, Alors qu’ayant des yeux je traversai les flots ; Car jadis, abordant à la sainte Délos, Je vis près d’Apollon, à son autel de pierre, Un palmier, don du ciel, merveille de la terre : Vous croîtrez comme lui… Après avoir tenté inutilement de l’acclimater à Berne, le trésorier de Bonstetten permit à son fils de se rendre en Hollande à l’université de Leyde, mais sous la condition expresse qu’il n’y étudierait pas la philosophie : il craignait que ce regard aux choses du dedans ne nuisît à l’observation des faits du dehors ; mais Bonstetten était assez éveillé pour suffire aux deux sortes de vue.
Il étudia dans le Journal inédit d’un ambassadeur français à Londres (Hurault de Maisse) la politique d’Élisabeth à l’égard de la France et de Henri IV ; ce fut le sujet de sa thèse française. […] Quel rôle pour de jeunes esprits intelligents, et (j’ose le dire à mon tour) pour des esprits généreux, qui, laissant là les questions secondaires de mécanisme et se dégageant des formules, embrasseraient dans sa vérité leur époque entière, pour étudier, en l’acceptant, tout ce qu’elle contient !