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570. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

. — Beauté de la langue des métiers, dont l’étude pourrait remplacer celle du grec. […] Il ne s’agit en cette étude que de la beauté verbale et je dois me borner à chercher si le mot grain est moins beau que le mot décigramme, si l’extraordinaire kilo n’est pas une perpétuelle insulte au dictionnaire français43.

571. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — Préface (1859) »

Du reste, les personnes auxquelles l’étude du passé est familière, reconnaîtront, l’auteur n’en doute pas, l’accent réel et sincère de tout ce livre. […] Ici lacune, là étude complaisante et approfondie d’un détail, tel est l’inconvénient de toute publication fractionnée.

572. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Il allioit le goût d’une étude profonde à celui de la dissipation. […] Il aimoit l’étude avec tant de passion, que, pour y passer les nuits & s’empêcher de dormir, il étendoit hors du lit une main, dans laquelle il avoit une boule d’airain : la boule répondoit à un bassin, & le réveilloit au bruit qu’elle faisoit en tombant.

573. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Joseph Scaliger avoir hérité de son père Jules, avec un amour ardent pour l’étude, de la vanité la plus déplacée, de l’humeur la plus caustique & la plus insupportable. […] Le même Baillet observe que dieu, qui pouvoit faire succomber ce critique épouvantable à ses veilles continuelles, au travail excessif de ses études, permit qu’il vécut une vingtaine d’olympiades, & davantage, pour l’exécution de quelque grand dessein, & l’expiation des péchés des hommes.

574. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Aussi en trouvé-je à peine un autre dont l’exemple se puisse recommander à l’égal du tien pour exciter l’émulation de la jeunesse, éprise de ces nobles études. […] Sur l’orthographe de Virgile, le savant éditeur nous avertit qu’il a dû aussi transiger et céder quelque peu à l’usage, — au moins bon usage : « Il n’est pas possible, dit-il, dans l’état actuel des études grammaticales en France, d’adopter une orthographe scientifique pour un classique latin dont l’usage est répandu. » Cet aveu ne laisse pas d’être grave. Nos études grammaticales latines pécheraient-elles donc par les fondements ? […] Le détail des Bucoliques est d’une continuelle et parfaite observation rurale, d’une peinture fidèle, prise sur nature, et du rendu le plus délicat ; elles sont bien d’un poète qui a vécu aux champs et qui les aime, et chaque fois qu’on sort de les relire, on ne peut que répéter avec M. de Maistre : « l’Énéide est belle, mais les Bucoliques sont aimables. » Ayant écrit moi-même autrefois une Étude sur Virgile, il m’est resté quelque surcroît d’idées et de remarques que je demande à joindre ici comme un dernier hommage et tribut au souverain poète à qui j’aurais aimé, moi aussi, à élever mon autel. Je me suis plu, dans mon ancienne Étude, à donner dans des exemples déterminés le secret du mode de composition et d’imitation propre à Virgile, mode savant et ingénieux s’il en fut, qui consiste d’ordinaire à combiner plusieurs éléments en un et à leur donner sous cette dernière forme une valeur, une âme toute nouvelle.

575. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

On l’appliqua en attendant aux études tant sacrées que profanes, et on le livra au train du monde. […] alors tu possèdes toutes choses. »  Les études les plus contraires se disputaient l’inquiète curiosité du jeune Rancé ; il s’adonna quelque temps à l’astrologie. […] Il connut de bonne heure Bossuet et s’était lié avec lui sur les bancs des écoles : « Il eut le bonheur, dit M. de Chateaubriand, de rencontrer aux études un de ces hommes auprès desquels il suffit de s’asseoir pour devenir illustre. » Le biographe s’est laissé aller à être modeste pour l’humble héros : Bossuet, on le verra tout à l’heure, s’exprimera plus librement ; c’est lui qui revendiquerait pour lui-même le bonheur et l’honneur de s’être assis à côté de Rancé, de cet homme dont il ne parlait jamais sans être saisi d’une admiration sainte.  […] Le Roi trouvait excessive et que Rancé favorisait ; la seconde au sujet des études monastiques que Rancé voulait trop restreindre, et dans laquelle Nicole prit naturellement parti pour Mabillon ; la troisième enfin avec l’humble M. de Tillemont au sujet de diverses circonstances et paroles qui semblaient également empreintes de quelque dureté. […] Ce serait seulement une étude remarquable par la différence des correspondants auxquels il s’adressa, mais toujours avec une idée fixe.

576. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Le premier devoir, en effet, la première vérité à observer en ces sortes d’études, c’est la mesure et la nuance de ton, la discrétion de détails, le sentiment toujours attentif et un peu mitigé, qui règnent dans le commerce du critique avec les contemporains qu’il honore et qu’il admire. […] Soit que des plumes ingénieuses et sagaces nous aient déjà dérobé heureusement ce qui nous eût attiré peut-être ; soit que cette prédilection vive que nous apportons dans l’étude des modèles et qu’on a pu blâmer, mais à laquelle nous tenons, ne s’étende pas à l’infini ; soit qu’enfin l’espèce de détails que l’indulgence ou la convenance prescrit de taire, les faiblesses qui enchaînent, les vanités qui rapetissent, ces sentiments mêlés et attristants, nous semblent, dans plusieurs des cas que nous excluons, à la fois trop essentiels et trop impossibles à dévoiler ; par tous ces motifs, nous serons plus que jamais sobre de choix à l’avenir. […] Molière et La Fontaine faisaient sa perpétuelle étude ; il savourait leurs moindres détails d’observation, de vers, de style, et arrivait par eux à se deviner, à se sentir. […] Car Béranger, ce qui semblerait inutile à rappeler ici, se chante dans les campagnes, au cabaret, à la guinguette, partout, quoi qu’en aient prétendu d’ingénieux contradicteurs, qui auraient voulu faire de M. de Béranger un bel esprit de salon et d’étude comme eux-mêmes. […] Sa littérature, très-étendue, très-fine, très-élaborée, surprend ceux même qui n’ignorent pas de quelles études secrètes l’artiste consommé a dû partir.

577. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

L’émancipation du pays de Vaud et sa nationalité constituée ont assuré aux générations actuelles des études plus fortes et plus d’élan. […] Sorti du village de Crassier ou Crassy10, qui avait été déjà le lieu de naissance de Mme Necker, il fit tout le cours de ses études à cette académie, dont la discipline était alors fort désorganisée par suite des événements publics. […] Plusieurs discours, notamment les deux qui ont pour titre : l’Étude sans terme, sont des modèles de ce genre, mi-partie de dissertation et d’éloquence, de cette psychologie chrétienne qui forme comme une branche nouvelle dans la prédication réformée. […] S’il fallait chercher quelque représentant de la poésie du pays de Vaud, de cette poésie que Rousseau a vue dans les lieux, et qu’il a contestée aux habitants ; que quelques-uns, que plusieurs nourrissent pourtant avec culte ; il faudrait se tourner à côté, vers cette jeunesse de Lausanne qui s’essaye encore, feuilleter ce recueil des Deux Voix dans lequel je puis désigner la pièce du Sapin, entre autres, comme franche impression des hautes cimes ; s’adresser à la conversation de quelques hommes, comme M. le pasteur Manuel, qui se sont plus dirigés à l’étude qu’à la production, et qui, pieux et modérés, savent et sentent, en face de leur lac et de leurs montagnes, toute vraie poésie depuis les chœurs de Sophocle jusqu’aux pages de Mme de Staël23. […] Quant aux deux discours sur l’Étude sans terme, nous y pourrions louer longuement le moraliste, et même, dans le premier discours, admirer des traits d’imagination et de pensée colorée, plus forts, plus grands que le didactique du genre n’en permet d’ordinaire à M.

578. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

C’est une heureuse nécessité de cette étude, qu’on ne puisse lire Montesquieu sans avoir besoin de relire Bossuet, ni contenter son esprit sur un des plus grands objets de l’histoire, sans demander tour à tour des lumières à l’un et à l’autre. […] Seulement, on me pardonnera de garder une secrète préférence pour le Discours, comme plus propre à me conduire, et comme faisant sortir pour tous, de l’étude de l’histoire, la vérité qu’il nous importe le plus d’avoir présente, à savoir que les vertus privées font seules la grandeur publique. Mais cette préférence ne me gâte ni le plaisir que j’ai à apprendre dans Montesquieu des choses si considérables avec si peu d’efforts, ni les nouveautés de cette étude du cœur humain transportée de l’homme aux sociétés, et de l’individu aux nations, ni les beautés de ces portraits des grands personnages historiques, tirés de la demi-obscurité où les avait laissés l’art ancien, et qui nous font lire dans ces âmes profondes avec l’œil de Montesquieu ; ni tout cet esprit des Lettres persanes, assaisonnant les vérités les plus élevées ; ni cette langue si neuve, qui a gardé la justesse et la propriété de l’ancienne, et qui la rajeunit sans y mettre de fard. […] Aussi loin qu’on remonte dans sa vie, après ses premières et courtes incertitudes entre les lettres et les sciences, on peut noter des pensées qui l’y préparent ou des études qui l’y mènent. […] un esprit de cette application et de cette force, si profond observateur et si fin, qui, par l’art de diriger son génie vers les études où il était le plus propre, sa vie vers le genre de bonheur dont il était le plus capable, a paru si bien prouver qu’il se connaissait, Montesquieu aurait ignoré quelque chose de l’homme !

579. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

J’imagine que l’une des suites du mouvement d’instruction et d’étude qui a lieu en France dans le clergé, sera de nous rationaliser un peu. […] Oui, si le revenais, je cesserais ma vie d’étude et d’examen, persuadé qu’elle ne peut me mener qu’au mal, et je ne vivrais plus que de la vie mystique, telle que l’entendent les catholiques. […] Ô maman, ma petite chambre, mes livres, mes études calmes et douces, mes promenades à côté de ma mère, adieu pour toujours ! […] Je ne vous ai entretenu jusqu’ici que des faits qui ont concouru à fixer momentanément ma position dans Paris, et je ne vous ai encore rien dit des projets ultérieurs auxquels ces démarches se rattachent ; car vous présumez, je pense, que je n’ai prétendu en tout ceci que me procurer une position transitoire, commode pour la continuation de mes études. […] Il a eu cependant de grandes difficultés pour s’y faire admettre et ne s’en est tiré qu’en produisant un certificat d’études domestiques, malgré la répugnance que lui inspirait ce moyen obreptice.

580. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Il a laissé des études sur les Pygmées, les Polynésiens, le transformisme et les « précurseurs » de Darwin, « l’histoire générale des races humaines », ou encore la question de « l’unité de l’espèce humaine ». […] Dans les années 1900, il sera un des grands pionniers des études de psychométrie (L’Etude expérimentale de l’intelligence, 1903 ; avec Th. […] Théodule Ribot publie en 1873 chez Ladrange son essai sur L’Hérédité, sous-titré « étude psychologique sur ses phénomènes, ses lois, ses causes, ses conséquences ». […] Les « études de fortune », devenue par la suite « études de réception », sont les héritières de ces premières réflexions psycho-sociologiques sur la notion de « public ». […] On le voit, Hennequin esquisse ici un aspect du programme des « études de réception ».

581. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Étude critique sur la période révolutionnaire I Haro sur le romantisme ! […] Analyser de cette façon les origines du romantisme est une tâche ardue : l’époque a été peu fouillée, bien qu’elle renferme plus de documents sociaux que ne soupçonnent les historiens ; et que leur étude permet de comprendre l’évolution politique, philosophique, religieuse, littéraire et artistique de la société bourgeoise. […] Goncourt, si riche en recherches originales, mais si dépourvu d’esprit critique, et l’Étude sur Chateaubriand et son époque, de Sainte-Beuve, le fin et malicieux critique. […] — Ernesta, par la citoyenne d’Antraigues, (1799), — les femmes écrivaient beaucoup, pendant que la tribune et le champ de bataille absorbaient l’énergie des hommes, — est un roman d’un réalisme qui ne laisse rien à désirer ; du reste, tous les romans de cette époque s’annonçaient comme des études d’après nature. […] Dans une étude sur la langue française avant et après la Révolution, parue dans l’Ère nouvelle, j’en ai donné de nombreux et curieux échantillons : j’y renvoie le lecteur.

582. (1903) Le problème de l’avenir latin

C’est simplement une suite d’études reliées par un thème commun et dominées par une idée commune. […] L’étude des événements de notre naissance peut seule illuminer notre singulière histoire. […] En revanche, les sciences physiques et naturelles seraient l’objet d’une étude approfondie. […] Ceux qui parlent démesurément n’ont plus de forces pour l’action ou pour l’étude. […] Au cours d’une étude sur la dernière lutte anglo-boer dans l’Afrique du Sud, M. 

583. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Ni Baudelaire, ni Fromentin, ni Amiel ne figurent dans les études de Faguet. […] il faudra qu’il s’enterre à La Rochelle, et même qu’il songe à l’étude d’avoué du grand-père. […] Le capital d’études sur lequel a vécu sa carrière était un capital vivant. […] Madeleine est à l’âge où l’on se marie, Dominique est à l’âge où l’on fait ses études. […] Dominique va à Paris faire ses études avec Olivier, et y retrouve Madeleine.

584. (1900) La culture des idées

Toute idée de vérité doit être écartée des études religieuses, et même de vérité relative. […] Bailliêre. — Cette étude était écrite quand a paru le magistral ouvrage de M.  […] Étude parue sous le titre « Sur M.  […] Nous utilisons la charmante étude de M.  […] Étude parue dans le Mercure de France, tome XX, nº 83, 19, p. 193-207 (NdE).

585. (1888) Portraits de maîtres

Mais qu’il nous soit permis d’insister en terminant sur l’intention morale de ces études critiques. […] Parmi tant d’écrits, une seule étude nous semble exempte de préventions, celle de M.  […] Que d’études faussées de 1850 à 1857 par sa connivence avec la politique impériale ! […] Dans cette belle étude sur l’auteur d’Avatar que nous avons déjà citée, M.  […] Nous avons rapporté à cette partie de sa vie ses nombreuses études sur l’Allemagne.

586. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Ses livres nous montrent un génie vif et animé que peuvent à peine dompter l’étude et la réflexion. […] La science de l’âme, telle fut la noble étude de Descartes, de Pascal, de Malebranche, de Leibnitz. […] Un véritable esprit d’observation fut apporté dans l’étude des faits intellectuels. […] Un siècle auparavant, un homme s’était, comme lui, occupé de l’étude de la nature. […] Le travail, la réflexion, l’étude, ne peuvent, à eux seuls, former le véritable caractère du poète dramatique.

587. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Enfin les passions populaires pénétreront ce corps où circule le sang du peuple, et contribueront à donner aux études une orientation, à la pensée une forme que l’Église n’a pas souhaitées. […] L’étude de l’antiquité, restaurée sous Charlemagne, renouvelée par les grands et actifs esprits du xiie  siècle, avait été déplorablement négligée au XIIIe. […] La plupart sans doute sont encore des scolastiques, théologiens, docteurs, engagés dans les études et les emplois de l’Église. […] Les Dominicains étaient tenus par leur règle d’avoir quelques collèges pour l’étude des langues grecque, hébraïque, arabe. — À consulter : C. Douais, De l’organisation des études chez les Frères prêcheurs, Paris, 1884, in-8.

588. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Dans les sciences politiques et sociales, Saint-Simon et l’école saint-simonienne restent également en dehors de notre étude, avec toutes les sectes communistes, à l’extrémité seulement desquelles le capricieux hasard a placé un beau tempérament littéraire, dans le théoricien de l’anarchie, P. […] Il écrivit sur la société du xviie  siècle des études, toujours oratoires et passionnées, souvent arbitraires et inexactes, qui eurent le grand mérite de faire connaître bien des documents ignorés et curieux. […] Il avait renouvelé l’étude de la littérature selon l’esprit, de Mme de Staël ; il développait le principe, que la littérature est l’expression de la société, et il avait choisi les deux cas les plus favorables peut-être qu’il y ait à la démonstration de ce principe : il faisait l’histoire de la littérature du xviiie  siècle, et l’histoire de la littérature du moyen âge. […] Renan, étude en tète du Livre du Peuple. […] Louis-Philippe lui donna, en 1830, 100 000 francs pour payer ses dettes. — Ses grands ouvrages sur la religion ont été sans influence : Constant y considère surtout le sentiment religieux comme fait psychologique et social ; l’époque n’était guère favorable à une telle étude.Éditions : Adolphe, 1816, in-12.

589. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Émile Faguet C’est principalement dans ses études sur le seizième siècle et sur le dix-huitième, et dans ses Politiques et Moralistes du dix-neuvième siècle, qu’il le faut considérer. […] (Avez-vous lu cette étonnante étude : Ce que sera le vingtième siècle ?) […] Nul n’est plus exempt de parti pris, de passion, d’intolérance, de snobisme, de cabotinage, ni moins possédé (dans ses grandes études) par le désir de plaire. […] L’Évangéliste est une des plus fortes études que je sache du fanatisme religieux ; et combien curieuse, cette rencontre de l’esprit protestant avec l’âme de ce catholique païen ! […] que je crains l’étude médicale du cas de Bernadette Soubirous, et la description du Lourdes commercial, des hôtels et des boutiques, et les plaies, et le grouillement des stropiats autour de la grotte, et les odeurs des trains de pèlerins, et les pelures de saucisson !

590. (1888) Poètes et romanciers

Toute la seconde partie du livre de M. de Laprade est consacrée à cette étude. […] Cette étude n’aura d’autre originalité que d’être sincère. […] Mais il y aura eu quelques tentations et quelques surprises ; nous devions les marquer dans une étude qui veut être impartiale. […] « Quand on n’a que soi pour maître, dit-il, les études sont bien longues. […] Il a intitulé une de ses plus jolies nouvelles : Études de la vie mondaine.

591. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Je suppose encore une fois que ces esprits, ces cerveaux, ne sont pas de ceux que tant d’étude surcharge et accable, mais de ceux qu’elle excite et qu’elle nourrit. […] En effet, c’est une étude sur le beau, et, bien pis, une thèse de Sorbonne. […] Son étude de Tite-Live surtout nous montrera dans un beau jour ses qualités littéraires supérieures, mais encore adhérentes à un système. […] Taine a le bonheur d’être savant, et ce qui est mieux, d’avoir l’instrument, l’esprit scientifique joint au talent littéraire ; tout s’enchaîne dans son esprit, dans ses idées ; ses opinions se tiennent étroitement et se lient : on ne lui demande pas de supprimer la chaîne, mais de l’accuser moins, de n’en pas montrer trop à nu les anneaux, de ne pas trop les rapprocher, et, là où dans l’état actuel de l’étude il y a lacune, de ne pas les forger prématurément.

592. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

et tout historien, fût-ce même le plus régulier et le plus froid) « sujet à erreur », il ajoute : « Ces réserves faites, on ne peut méconnaître dans Saint-Simon une étude personnelle et persévérante des principaux personnages de la Cour de Louis XIV, et un talent merveilleux pour les peindre. » On ne peut méconnaître… mais véritablement quelle grâce on nous fait là ! […] Chéruel est trop juste pour ne pas le sentir : aussi dans tous les premiers chapitres sur Anne d’Autriche, Mazarin, Chavigny, Fouquet, etc., il a pris simplement prétexte des inexactitudes de Saint-Simon pour traiter lui-même, à son tour, de quelques points importants du grand règne sur lesquels il avait fait de longue main des études originales et approfondies. […] Avoir passé sa vie dans les études innocentes du cabinet n’est pas la meilleure préparation pour le bien comprendre. […] Pour tout ami de la science morale et des études où se complaît la réflexion, j’appelle cela d’inappréciables bienfaits.

593. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Mais il lui manque cette curiosité attentive de recherche et d’étude qu’on appelle l’érudition ; il se garderait surtout de paraître viser à l’exactitude du détail, qui est pourtant le fond de la trame en ce genre de portraits et de biographies littéraires. […] Il est en ce genre d’étude biographique un travail de recherche préalable qu’on exige aujourd’hui de l’écrivain. […] pourquoi ne reviendrait-il pas quelque jour, à loisir, sur ces études, la plupart trop improvisées ? […] Études d’Histoire et de Biographie, 1844, et Revue de Paris, novembre 1839.

594. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Mais du moins le nouveau livre du poète des Rougon-Macquart m’a donné la joie d’assister au développement prévu de ce génie robuste et triste, de retrouver sa vision particulière, ses habitudes d’esprit et de plume, ses manies et ses procédés, d’autant plus faciles à saisir cette fois que le sujet où ils s’appliquent appelait peut-être une autre manière et se présentait plutôt comme un sujet d’étude psychologique (je risque le mot, quoiqu’il soit de ceux que M.  […] étudier l’homme tel qu’il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l’homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes… N’est-ce pas une farce que cette étude continue et exclusive de la fonction du cerveau, sous prétexte que le cerveau est l’organe noble ? […] Or la psychologie est tout uniment, pour les philosophes, l’étude expérimentale des facultés de l’esprit, et, pour le romancier, la description des sentiments que doit éprouver une créature humaine, étant donnés son caractère, son tempérament s’il y a lieu, et une situation particulière. […] Et on est tenté parfois de trouver cette étude du réel invisible aussi attachante que celle du visible réel.

595. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Que si l’on passe ensuite de l’étude à la pratique, on est tenté d’oublier dans le présent qu’on a sans cesse à compter avec les passions et les sottises, avec l’inconséquence humaine. […] Entendons-nous bien : j’admire cette force d’esprit étendue et ingénieuse qui refait, qui restaure du passé tout ce qui peut se refaire, qui y donne un sens, sinon le vrai, du moins un sens plausible et vraisemblable, qui maîtrise le désordre dans l’histoire, et qui procure à l’étude des points d’appui utiles et des directions. […] La révolution d’Angleterre, considérée dans ses propres éléments et dans ses limites, cette révolution qui s’offre comme enfermée en champ clos, se prête mieux qu’aucune autre peut-être à une telle étude, et M.  […] Le néant de l’homme, la petitesse de sa raison la plus haute, l’inanité de ce qui avait semblé sage, tout ce qu’il faut de travail, d’étude, de talent, de mérite et de méditation, pour composer même une erreur, tout cela ramène aussi à une pensée plus sévère, à la pensée d’une force suprême ; mais alors, au lieu de parler au nom de cette force qui nous déjoue, on s’incline, et l’histoire a tout son fruit.

596. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Trois hommes, dans le dernier tiers du xviiie  siècle, se distinguèrent comme à l’envi l’un de l’autre par un esprit fin, piquant, satirique, moqueur, et donnèrent en même temps des preuves d’un esprit sérieux ; ce furent Chamfort, dont nous parlions la dernière fois, Rivarol, dont nous parlerons peut-être un jour, et Rulhière, dont quelques ouvrages intéressants sont restés, dont on a retenu quelques jolies pièces de vers, et qui mérite certainement une étude. […] Dans l’état d’études plus avancées où l’on est aujourd’hui sur le xviie  siècle, on est amené à reconnaître que cette fatale révocation, dont la dévotion finale de Louis XIV fut le moyen et l’occasion, préexistait depuis longtemps, ou du moins flottait dans l’esprit de ce prince à l’état de projet politique, et qu’il ne fit en dernier lieu que réaliser un vœu ancien, dans lequel il fut insensiblement assisté et comme encouragé par une complicité presque universelle. Mais les Éclaircissements de Rulhière, pour être incomplets, et en quelque sorte de biais, n’en furent pas moins très utiles au moment où ils parurent, et n’en restent pas moins toujours une des pièces intéressantes à consulter dans l’étude de cette grande question historique. […] Il s’était fait, près de Saint-Denis, une maison de retraite, d’étude et d’humbles délices, appelée l’Ermitage.

597. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Il y a deux manières d’aborder Carrel, même en ne portant dans cette étude aucune préoccupation de parti ni aucune passion politique. […] Il fit ses études au lycée de Rouen, d’assez bonnes études malgré ses fréquentes distractions. […] En jugeant un homme qui s’était formé seul à l’étude dans la vie des camps, Carrel, pour en donner la clef, n’avait qu’à s’interroger lui-même : mais, au milieu de tous les rapports d’originalité et d’indépendance qu’il pouvait se sentir avec Courier, il y avait un point sur lequel le désaccord était trop vif pour qu’il s’interdît de l’indiquer.

598. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Remercions donc cette Société, composée d’amateurs de beaux livres, d’appliquer si bien son goût et sa munificence : et venons-en à l’étude du personnage même qu’elle nous aide à mieux connaître. […] Toutes ces études ne se firent point à la fois et dans sa première jeunesse. […] Elle continua d’acquérir tant qu’elle vécut ; elle protégea de tout son cœur et de tout son crédit les savants et les hommes de lettres de tout ordre et de tout genre, profitant d’eux et de leur commerce pour son propre usage, femme à tenir tête à Marot dans le jeu des vers comme à répondre à Érasme sur les plus nobles études. […] [NdA] Depuis que cet article a paru, Marguerite a été le sujet d’un intéressant volume et d’une étude par le comte H. de La Ferrière-Percy.

599. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

On ne prouvera point certainement par la conduite que les grands et les petits tiennent depuis soixante et dix ans dans tous les états de l’Europe, où l’étude de ces sciences qui perfectionnent tant la raison humaine fleurit davantage, que les esprits y aïent plus de droiture qu’ils n’en avoient dans les siecles précedens, et que les hommes y soient plus raisonnables que leurs ancêtres. […] Qu’ils se souviennent encore, ils paroissent l’avoir oublié, de ce que les anciens ont dit sur l’étude de la geométrie, et que Quintilien a fait un chapitre exprès sur l’utilité que les orateurs mêmes pouvoient tirer de l’étude de cette science. N’y dit-il pas en termes formels, qu’une difference qui est entre la geométrie et les autres arts, c’est que les autres arts ne sont utiles qu’après qu’on les peut avoir appris, mais que l’étude seule de la geométrie est d’une grande utilité, parce que rien n’est plus propre à donner de l’ouverture, de l’étenduë et de la force à l’esprit que la methode des geométres.

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