Ce n’est pas en se mesurant avec la faiblesse, qu’on exerce et qu’on accroît ses forces : l’émulation excitée par la vue des objets admirables produit toujours des inspirations plus heureuses que l’aspect des choses vulgaires. […] Quelle distance de là aux vues transcendantes des Linus, des Orphées, des Empédocles, et particulièrement d’Hésiode, qui nous a transmis sa Théogonie ; tableau de la famille des immortels, et de la chute des Titans ? […] Il ajoute que « plus une pièce aura d’étendue, plus elle sera belle, pourvu qu’on puisse en saisir l’ensemble d’une seule vue ». […] La pureté des airs, la fraîcheur des bois, le murmure des sources vives, la vue et les soupirs des nymphes errantes sous les ombrages, tendent le piège le plus insidieux au penchant de son âge pour la volupté. […] Voilà le précis de ce que m’ont donné les vues de Newton sur la nature.
Théodore de Banville Plus que tous les récents recueils de poèmes, il (Le Livre d’un inconnu) paraît répondre au véritable idéal actuel, car le poète s’y montre réaliste dans le beau sens du mot, et il est facile de voir que toutes ses descriptions sont vues, que tous les sentiments qu’il exprime ont été éprouvés et non supposés.
Voici un exemple de ces aventures: Le fils de la reine d’Imirette vivait retiré, sous la protection du pacha turc, mais ce jeune homme se souvenait de la beauté merveilleuse de la princesse caucasienne, fille de la reine, qu’il avait vue dans son enfance. […] Archyle avait toujours pensé à elle, depuis qu’il l’avait perdue de vue. […] Des les de velours vert, tendus sur la grille en dedans, en interdisent la vue au peuple, et ce n’est que par faveur, ou pour de l’argent, qu’on le voit. […] La cour était fort changée de ce que je l’avais vue à mon premier voyage, et dans une grande confusion. […] Ce rubis est un cabochon, grand comme la moitié d’un œuf, de la plus belle et de la plus haute couleur que j’aie jamais vue.