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100. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Quelques contes, des fables, de jolies romances, de gais couplets, lui avaient déjà valu les encouragements du duc de Nivernais, du chevalier de Bouflers, et les conseils de Voltaire lui-même, au dernier voyage du grand poëte à Paris. […] Une partie intéressante des Mémoires de M. de Ségur est consacrée aux détails du voyage en Crimée où l’ambassadeur de France eut l’honneur d’accompagner Catherine. Ce voyage romanesque et même mensonger, tout rempli d’illusions et de prestiges, eut des résultats positifs et des effets historiques. […] Je crois bien que ce fut avant le voyage et dans l’été qui précéda la signature de son traité de commerce. […] Pour la plupart des hommes de la période précédente, les rêves éblouissants allaient s’évanouir ; les rivages d’Utopie et d’Atlantide s’enfuyaient à l’horizon : les voyages en Crimée étaient terminés.

101. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Il obéit ; mais, sur l’invitation de Madame, avec laquelle il entretenait correspondance, et qui lui redemandait des papiers secrets et importants, il se trouva enhardi à faire incognito un voyage au commencement de 1670. […] Il commença ses études à Périgueux, les continua à Paris au collège de Navarre, fut reçu bachelier en Sorbonne ; mais, trop jeune pour passer outre dans ses degrés, il songea à faire le voyage de Rome. […] Je lui rendis compte dès ce soir de ce qui s’était passé dans mon voyage. […] Cosnac fut, en 1660, du voyage des Pyrénées, où se fit le mariage du roi avec l’infante d’Espagne. […] Sa fortune lui réserva un singulier affront dans ce voyage secret qu’il fit à Paris et où il fut trahi et indignement traité au nom du roi, mais sans que Louis XIV fût certainement l’auteur d’une telle avanie.

102. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Je me suis quelquefois comparé à un grand vaisseau construit pour de longs voyages et penché tristement sur le côté, enseveli dans la vase et périssant par son immobilité. […] Je m’en console : le voyage de ma douloureuse vie est bien avancé. » La mort de sa mère fut un dernier coup et l’étonna comme s’il n’était pas dans l’ordre naturel que les fils survécussent à leur mère. […] Ducis avait trouvé là aussi, entre le voyage de Volney et l’expédition d’Égypte, après Bernardin de Saint-Pierre et avant Chateaubriand, un ton, une couleur intermédiaire, et qui répondait à bien des aspirations vagues. […] Il m’a fait compliment sur notre voyage, et m’a témoigné beaucoup d’amitié. […] Voir au tome II, page 87, de Mes Voyages aux environs de Paris, par Delort.

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