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204. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Maintes femmes et maintes vierges souhaitaient que sa volonté le portât toujours près d’elles ; beaucoup lui voulaient du bien, et le jeune chef s’en apercevait. […] Je leur ai entendu dire à tous deux, le jour où je vis le roi pour la première fois, où sa volonté de m’avoir pour femme s’accomplit et où il conquit mon amour d’une façon si chevaleresque. […] « Les guerriers du Nibelunge-lant parlaient entre eux : « Il faut que d’une ferme volonté nous consacrions notre bras à sa vengeance. […] « Elle s’était bien aperçue que nul ne s’opposait plus à ses volontés, comme le font parfois les guerriers du Roi à la femme de leur souverain. […] Nul ne pouvait résister à la volonté de Kriemhilt.

205. (1905) Propos littéraires. Troisième série

La fantaisie a sa beauté, et la volonté a la sienne. […] Stendhal ne parle que de volonté et d’énergie. […] Ils n’ont point de velléités ; ils ont la volonté. […] Professeur de volonté, oui ; professeur de moralité, nullement. Or, il ne faut jamais dire que la volonté est une bonne chose.

206. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Elle intéresse la sensibilité et la volonté autant que l’intelligence. […] Sera-ce dans une représentation, dans une émotion, ou dans un état de la volonté ? […] D’un côté il sait qu’il continue d’être ce qu’il était, un moi qui pense et qui agit conformément à ce que la situation réclame, un moi inséré dans la vie réelle et s’adaptant à elle par un libre effort de sa volonté : voilà de quoi sa perception du présent l’assure. […] Tel serait donc le trouble de la volonté qui occasionnerait la fausse reconnaissance. […] Elle aurait lieu à tout instant si la volonté, sans cesse tendue vers l’action, n’empêchait le présent de se retourner sur lui-même en le poussant indéfiniment dans l’avenir.

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