En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi.
Vous vous habituerez aux visages, aux maintiens et aux voix ; je n’hésiterai pas à vous faire part des papotages qu’on y entend, des intrigues qui se nouent, des ambitions cyniques ou ingénues qui s’y dissimulent. […] Il voudrait que l’on vît siéger au parlement nos philosophes et nos grands poètes, et il écrit : « Aucune voix, dans une démocratie, n’est plus nécessaire que ces voix graves et hautes qui dominent les passions éphémères des individus au nom des aspirations éternelles de la race. […] Mais, ces voix, ont-elles besoin, pour être écoutées, de retentir à la tribune parlementaire ? […] Leur dieu, c’est l’homme ; leur verbe, c’est la voix de la conscience ; leurs saints impérissables, tous ceux dont l’âme a été belle. […] Leur Verbe, c’est la voix de la conscience !
Ce qui est moins noble encore, c’est qu’il y a là des députés qui ont prêté à haute et intelligible voix serment de fidélité à Louis-Philippe et aux institutions de juillet.