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383. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Ta voix, — son faible et doux et fervent accent d’adieu, que j’entends encore vibrer à travers la tempête de l’agonie comme une brise expirante ; — oh ! […] si ton amour enseveli ne me dit pas qu’il m’entend, quelle voix puis-je attendre de la terre ? […] » Ainsi soupirait, traversant l’air, une voix sortie des vieilles murailles des ancêtres.

384. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Biot n’avait point précisément les moyens et les qualités extérieures d’un rôle politique et public de savant ; il n’était point armé extérieurement pour l’attaque et pour la défense ; son geste était mince, familier, un peu cassant ; sa voix claire, un peu fluette, très suffisante dans sa jeunesse pour le professorat, s’était brisée d’assez bonne heure, et portait peu hors d’un cercle intime. […] Biot mit dans la suite une certaine coquetterie bien permise à montrer ce qu’il aurait pu faire s’il avait été chargé d’écrire les Éloges des savants ; ses morceaux sur Gay-Lussac et sur Cauchy sont jugés excellents par ceux qui ont voix au chapitre. […] J’ai dit, en me faisant l’écho des voix les plus autorisées, que l’invention n’était pas son fort ; mais il était très curieux et très empressé a se porter du côté où s’annonçaient des découvertes nouvelles.

385. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Pourquoi ne répondait-il pas à l’appel et ne paraissait-il pas au rendez-vous que lui assignait la voix générale, celle de la curiosité à la fois et de la bienveillance ? […] Elle marchait en inclinant la tête, et tenait à sa main droite une petite lyre d’ébène. » Elle descend donc au milieu des Barbares, marchant à pas réglés et même un peu gênés à cause de je ne sais quelle chaînette d’or qu’elle traîne entre ses pieds, suivie d’un cortège de prêtres imberbes et efféminés qui chantent d’une voix aiguë un hymne à la déesse, et elle-même déplore la perte de ses poissons sacrés. […] Aux Grecs elle parlait grec, puis elle se tournait vers les Ligures, vers les Campanéens, vers les Nègres, et chacun en l’écoutant retrouvait dans cette voix la douceur de sa patrie.

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