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1910. (1888) Études sur le XIXe siècle

Le débile n’est pas un homme, mais un enfant et moins qu’un enfant, car son sort est de voir vivre les autres, tandis que lui doit se contenter de parler, et encore — puisque la vie n’est pas faite pour lui2. » Notez — et ceci n’a rien que de fort naturel — qu’il était porté par un immense désir vers les cercles d’action dont l’excluait sa faiblesse : il fut quelque temps patriote, et il s’écriait, le pauvre infirme, en enflant la voix de telle façon que son cri aurait semblé ridicule s’il n’eût été touchant d’impuissance et de bonne volonté : « Des armes ! […] À Bologne également, il s’éprit de Marianna Brighenti : fille d’un avocat, lettrée, remarquablement belle, douée d’une voix admirable, Marianna appartenait au théâtre, où sa réputation demeura sans tache. […] Alors une foule mobile de légères images lumineuses dansent autour de moi comme attirées par un tourbillon qui les entraîne, qui les mélange et n’en laisse à la fin qu’une seule… Alors, sa physionomie, le son de sa voix, ses paroles, ses gestes les plus insignifiants évoquent pour moi le souvenir des joies jamais eues, des désirs perdus dans le vide, d’espérances mortes eu un instant comme une bulle de savon dissipée dans l’air ; et c’est une grande partie de ma vie qui se résume en elle, sans que j’aie encore pu comprendre pourquoi ?

1911. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Toutes les voix étaient libres.

1912. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Le philosophe n’a plus, comme le vulgaire, qu’à interroger sa conscience ; il y trouve la voix intérieure qui parlait si haut à Socrate, et que tout homme porte en lui, si d’ailleurs tout homme ne sait pas l’entendre aussi bien, et la suivre aussi docilement.

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