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1233. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Ce ne seront plus, alors, les devoirs de littérature qu’on écrivit trop souvent chez nous ; ce ne sera pas non plus la ballade unie et assez vaine de Bürger, ni le récit uniquement pittoresque de Hugo ; mais puisque les hantises de la philosophie ont invinciblement enlacé nos esprits, puisqu’ils s’accoutument à susciter des choses la signification cachée, une Légende, une Chanson doivent se révéler, vivantes et nouvelles, où la spontanéité jaillira toute ingénue dans le rythme, où notre inquiétude d’art s’exercera à des plastiques sûres mais non dominatrices, — où notre idée s’affirmera plus claire en une mélodieuse simplicité. […] Mais la suprême Beauté ne suppose point qu’on les sépare : De tout notre instinct et de toute notre énergie nous devons aimer et poursuivre le premier, — admirer le second par tout ce que notre esprit contient de jugement et de lumineuse raison, — mais infrangiblement les unir si nous voulons que notre œuvre soit vivante et sacrée, tressaillante et surnaturelle.

1234. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

La plupart des animaux carnassiers dévorent les bêtes toutes vivantes ; c’est là un mal tout au moins pour les bêtes dévorées. […] La guerre aux personnes, un doute amer sur les choses, une sorte de chagrin universel, nulle part une espérance ni un souhait sincère de bonheur pour les générations qui ne devaient pas le voir parmi les vivants, telle est sa politique, et tel est l’esprit de ses écrits politiques, éloquents par tout cela et malgré tout cela.

1235. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

La Princesse de Bagdad se relèvera de cette chute, car elle est singulièrement attachante, malgré ses énormes défauts, vivante dans le fantastique et dans l’impossible. […] Sachant quelle bizarre énigme vivante il allait montrer au public, l’auteur a voulu la déchiffrer d’avance par l’hérédité.

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