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1122. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

La perte de Lille, où Bouflers avait rencontré l’occasion de faire éclater sa vertu personnelle, avait été un grand et fatal exemple d’impuissance et de faiblesse de la part de nos généraux : on n’avait rien fait, avec une armée toute voisine, pour secourir une place de cette importance. […] Voisin, le successeur de Chamillart, il disait encore : Je fais ici la plus surprenante campagne qui ait jamais été : c’est un miracle que nos subsistances, et une merveille que la vertu et la fermeté du soldat à souffrir la faim.

1123. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Il a touché durant des années au manteau de Bossuet, et il lui en reste quelque chose ; il en retient une vertu. […] Ainsi la sœur Cornuau a un recueil de toutes les lettres de Bossuet à elle adressées, mais elle y a mis un certain ordre de matières qui n’est pas du tout l’ordre des dates : « Ainsi moi qui ai pris l’ordre des dates, écrit l’abbé Le Dieu d’un air triomphant, j’en serai encore mieux instruit qu’elle et ceux à qui elle communiquera ce volume. » Tel est l’homme auquel, pendant vingt ans qu’il l’eut près de lui, Bossuet ne parvint à rien communiquer de sa religion puissante et sincère, de sa bonté ni de ses vertus.

1124. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Comme Socrate, il aimait les jeunes et les beaux pour les diriger à la vertu. […] En un mot, la façon de penser générale m’a toujours paru l’écueil de la vertu : dès que l’on a eu assez de désagréments pour se plaindre, l’on doit en avoir assez pour éclater de la façon la plus vive, voilà mon sentiment ; l’on dit que j’ai tort ; cela peut être, mais je l’aurai longtemps… Adieu, mon cher Vauvenargues.

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