/ 2093
1062. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Dieu lisait tout cela comme je l’ai lu moi-même dans le cœur de cette excellente mère, mais le monde cherche à voir les vertus même du mauvais côté. […] C’est la vertu de Paris de courir à la beauté, à la gloire, à l’agrément, plus qu’à la richesse et à la puissance. […] Mais la sainte colère de l’amour est-elle une vengeance ou une vertu dans un cœur d’épouse ?

1063. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

L’ignorance est une vertu pour les filles, l’art n’est donc point fait pour elles. […] Je sais que vous gardez une place au Poëte Dans les rangs bienheureux des saintes Légions, Et que vous l’invitez à l’éternelle fête Des Trônes, des Vertus, des Dominations. […] Or, n’est-il pas vrai que souvent nos vertus mêmes naissent de leurs contraires ?

1064. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Cette fois il sut se détourner à temps et alterner dans le mode de sa sensibilité : Je me mis à la considérer (la nature) encore plus attentivement que de coutume, et par degrés la fermentation s’adoucit ; car il sortait des champs, des flots, des bois, une vertu suave et bienfaisante qui me pénétrait et tournait tous mes transports en rêves mélancoliques. […] Le talent est une tige qui s’implante volontiers dans la vertu, mais qui souvent aussi s’élance au-delà et la dépasse : il est même rare qu’il lui appartienne en entier au moment où il éclate ; ce n’est qu’au souffle de la passion qu’il livre tous ses parfums.

/ 2093