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2308. (1888) Études sur le XIXe siècle

Eugène Carré vient de reprendre les Poésies. […] « Voici son portrait, telle qu’elle fut : — il semble chose aussi émerveillante à voir — que si mon image restait dans la glace — après que je me suis éloigné. — Je regarde jusqu’à ce qu’elle paraisse remuer, — jusqu’à ce que mes yeux affirment presque — que maintenant, oui, maintenant, les douces lèvres s’entrouvrant pour exhaler les mots qui viennent de son cœur si doux. — Et à présent la terre la recouvre. » C’est de cette époque que datent quelques-unes de ses plus belles œuvres : la Beata Beatrix, la Sibylla Palmifera, Monna Vanna, Venus Verticordia, Lady Lilith, The Beloved, exécutées à l’abri de toute préoccupation de succès ou de lucre, sans que l’artiste songeât à autre chose qu’à laisser mûrir et tomber les fruits de sa pensée et de son cœur. […] Comment enfin la musique achève et complète l’enchantement d’où résulte celle sorte de clairvoyance, vous n’avez maintenant aucune peine à le comprendre. — Ainsi, le caractère légendaire du sujet assure dans l’exécution, par la raison que je viens de dire, un avantage du plus haut prix ; car, d’une part, la simplicité de l’action, sa marche, dont l’œil embrasse aisément toute la suite, permet de ne pas s’arrêter du tout à l’explication des incidents extérieurs, et elle permet, d’autre part, de consacrer la plus grande partie du poème à développer les motifs intérieurs de l’action parce que ces motifs éveillent au fond de notre cœur des échos sympathiques. »   C’est maintenant le moment de revenir à notre thèse du début et de montrer la connexion intime qui unit l’œuvre de Wagner à la tradition esthétique allemande, telle que Hegel, avant lui, l’avait exprimée. […] C’est une bonté qui ne vient pas de la volonté, — c’est un instinct de paix et d’harmonie, — c’est une douceur que ma mère — a répandue dans mes os et dans mes veines. — Oh ! […] Une excellente traduction de la Maison de vie, par Mme Clémence Couve, vient de paraître chez Lemerre ; nous la reproduisons dans nos citations.

2309. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Hugo venait d’élever un temple à la parole et d’adorer la rime en toute humilité ; il venait de s’agenouiller devant l’image égoïste et de rayer la pensée du livre de la poésie ; il fallait que cette idolâtrie fût châtiée tôt ou tard. […] Outre les romans dont je viens de parler, l’auteur de Marianna a écrit plusieurs nouvelles dont la lecture est pleine de charme et d’entraînement. […] Pourtant, malgré toutes les réserves que je viens de faire, et dont le sens, je l’espère du moins, ne peut demeurer obscur pour personne, je suis loin de considérer Agnès de Méranie comme une œuvre sans importance. […] Averti par la résistance qu’il vient de rencontrer, il sait maintenant qu’il lui reste encore bien des secrets à deviner.

2310. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Je ne sais par quelle cause, soit par une tradition de la Chine, venue jusqu’à la foire de Leipsick, soit par l’invention fortuite d’un Allemand, l’imprimerie vient de se découvrir. […] N’est-il pas vraisemblable que teneva est directement venu de tenebat, sans traverser tenia ? […] Ainsi, l’usage du papier, la boussole, l’invention de la poudre, semblent être venus de l’Orient par les Arabes, dont le vaste empire, par ses extrémités opposées, touchait à la Chine et à la France. […] À cette époque, un légat venu de Rome c’était plus que ne fut, dans l’ancien monde, un sénateur romain député vers un roi. […] Une autre source de romans de chevalerie venait de s’ouvrir.

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