Il a cinq ou six cents francs de rente, qui lui viennent de quelques coins de terre, et cela lui suffit, car il ne va jamais au café, ne fait pas usage de tabac et ne sort de chez lui que pour ses bonnes œuvres. […] « Les larmes les plus amères que cette enfant verse secrètement dans le sein de Dieu, dit M. le curé de Château-l’Évêque, ne viennent pas de ce que nous avons dit mais de ce que nous ne pouvons dire sans blesser l’amour-propre, la discrétion, le mutisme de notre protégée… Malgré l’espèce de violation du domicile de l’amitié que nous avons dû commettre pour apprendre ce que nous vous écrivons, il restera beaucoup de choses dans l’oubli et dans le secret de la conscience. » Emmeline ne se plaint jamais et, si elle ouvre son cœur ulcéré, c’est seulement à la sœur de Saint-Vincent-de-Paul de Château-l’Évêque.
On verrait que l’une et l’autre ont été peu à peu affranchies dans l’ordre même où je viens de les ranger. […] Mais nous en avons assez dit pour faire voir la liaison perpétuelle et intime des phénomènes littéraires et des phénomènes juridiques, et puisque, dans cette brève étude, nous nous sommes placé au point de vue de l’historien soucieux de démêler les rapports d’une littérature avec le milieu social environnant, nous pouvons résumer ainsi les recherches qui s’imposent à lui dans le domaine que nous venons de parcourir.
Dans cette période elle représente le moment où la France, qui a mis un siècle entier à digérer toute la nourriture intellectuelle qu’elle avait dévorée avec avidité depuis la Renaissance, achève ce travail d’assimilation, et, ayant éliminé l’excès de substance venu de l’étranger et du passé, garde incorporée à la mœlle de ses os et au sang de ses veines la quintessence de la pensée antique. […] Ils dureront jusqu’au moment où le xviiie siècle (dans sa seconde moitié principalement) viendra rendre à la sensibilité, au Moi, au monde extérieur la part d’attention qu’ils méritent… Certes, je ne prétends pas que les quatre caractères, dont je viens de montrer la coexistence, suffisent à exprimer dans sa complexité la littérature de l’époque choisie comme champ d’études.