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452. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

VIII De ce jour la littérature, jusque-là maudite, me parut un plaisir un peu chèrement acheté, mais qui valait mille fois la peine qu’on nous imposait pour l’acquérir. […] Je me souviens encore du premier de ces essais descriptifs, qui me valut à mon tour l’approbation du professeur et l’enthousiasme de l’école. […] Je n’ai pas même voulu classer ou ranger ces volumes ; le peu de temps que j’ai à vivre ne vaut pas cette peine. […] Quels vivants vaudraient pour moi ces morts ressuscités dans ce qu’ils ont eu de mieux sur la terre, leur pensée ? […] je sais aussi bien que vous ce qu’il vaut et ce qui l’attend ; je voudrais de tout mon cœur (le Ciel m’en est témoin) qu’il n’eût jamais été prononcé ; je donnerais ce qui me reste de jours pour qu’il fût déjà enseveli tout entier, avec celui qui l’a porté, dans le silence de la terre, sans bruit là-bas, sans mémoire ici !

453. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Dans ce cas le néant sans rêve valait mieux, comme dit encore Job, et périsse la nuit où j’ai rêvé pour la première fois dans les entrailles d’une femme  ! […] Non, je ne crains pas d’affirmer, après les avoir étudiées dans tous les états et dans tous les pays, que la vie ne vaut pas le prix de travail, de misère, de peines, de supplices par lequel on achète la vie, et que, si on mettait, au dernier jour, dans les deux bassins d’une balance, d’un côté la vie physique, et de l’autre ce que coûte le pain qui a alimenté la vie physique, le prix que l’existence physique coûte ne parût supérieur à ce qu’elle vaut, et qu’à fin de compte ce ne fût la peine qui fût redevable à la vie ! […] Autant vaudrait dire que le spectateur n’est point affecté ou impressionné par le spectacle. […] ne vaut-elle pas celles où l’on arrive ?

454. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Ils ont cherché quelques pailletes d’or dans ce tas d’ordures, & ce qu’ils en ont trouvé ne vaut pas la peine qu’ils se sont donnée. […] Il est, ainsi que son modèle, trop méthodique dans son ordonnance & trop uni dans ses expressions ; mais ses vers sont travaillés, & la précision qu’ils ont communément donne plus de force aux vérités morales qu’ils renferment : vérités qui aux yeux des hommes vertueux valent bien les fictions poétiques. […] Le second vaut mieux que le premier. […] Il y en a de fort ingénieuses & quelques-unes très-bien faites ; mais les meilleures ne valent pas, à beaucoup près, le discours éloquent qui leur sert de préface. […] Parmi les autres Poésies fugitives de la Fontaine, il y en a très-peu qui vaillent ses fables & ses contes.

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