A quand alors la véritable Gardienne ? […] ALFRED JARRY Les tomes II et III des Mémoires de Bourrienne sont d’un intérêt véritable. […] faut-il apprendre, par ce temps de professionnisme naturiste, les premiers éléments d’histoire naturelle et qu’en effet les pattes principales des abeilles sont de véritables petites mains en forme de cuillers aptes à recueillir la cire ?
Quels que soient les innombrables défauts de ce poème épique du Dante dans la fable, on ne peut nier que ce ne fût, à l’époque où il vivait, et encore à la nôtre, le seul véritable texte d’une vaste épopée qui restât à chanter aux hommes. […] Ces fleurs innombrables répandaient leurs teintes lactées et rosées sur toute la campagne ; elles tombaient des branches à chaque légère bouffée du vent tiède de la mer ; elles semaient d’un véritable tapis de couleurs riantes l’intervalle d’un arbre à l’autre ; elles remplissaient l’air soulevé par la brise d’une nuée de papillons inanimés qui venaient tomber jusque sous les roues sur le chemin. […] Comme lui je veux faire le pèlerinage des trois mondes… Mais, tandis que Virgile abandonne son disciple avant la fin de sa course, Dante, lui, m’accompagnera jusqu’aux dernières hauteurs du moyen âge, où il a marqué sa place, et celle qui est pour moi Béatrice m’a été laissée sur cette terre pour me soutenir d’un sourire et d’un regard, pour m’arracher à nos découragements, et pour me montrer sous sa plus touchante image la puissance de l’amour chrétien dont je vais raconter les œuvres... » XXX Bientôt après, chassé par la langueur croissante de la maladie de place en place pour retremper sa vie dans un rayon de soleil, Ozanam écrivait de Pise cette page en marbre, ces lignes du 23 avril 1853, véritable psaume d’agonie chanté sur les tombes du Campo santo.
Je vais vous dire comment je devins poète, ou plutôt comment je conçus ce goût pour la poésie qui fit de moi, non pas un véritable et grand poète, mais un de ces hommes qu’on appelle en italien un dilettante, en français un amateur de poésie et de littérature ; car je ne me fais aucune illusion, et je ne me suis jamais donné à moi-même, en poésie, une autre importance et un autre nom. Un poète véritable, selon moi, est un homme qui, né avec une puissante sensibilité pour sentir, une puissante imagination pour concevoir, et une puissante raison pour régler sa sensibilité et son imagination, se séquestre complétement lui-même de toutes les autres occupations de la vie courante, s’enferme dans la solitude de son cœur, de la nature et de ses livres, comme le prêtre dans son sanctuaire, et compose, pour son temps et pour l’avenir, un de ces poèmes vastes, parfaits, immortels, qui sont à la fois l’œuvre et le tombeau de son nom. […] « L’oiseau », continua-t-il à lire, « semble le véritable emblème du chrétien ici-bas : il préfère, comme le fidèle, la solitude au monde, le ciel à la terre, et sa voix bénit sans cesse les merveilles du Créateur.