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1164. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Ce serait un triste, mais salutaire enseignement, de voir quelle puissance malfaisante peut exercer sur les caractères généreux, sur les hommes de génie, la médiocrité enrégimentée sous le drapeau d’un parti. […] C’est de Pise que, navré d’une blessure mortelle, et quittant lui aussi toute espérance, il reprend seul et triste le chemin de Ravenne. […] vous le murmurez dans vos sphères sacrées, Étoiles du matin, ce mot triste et charmant. […] Il avait été choisi sans doute par la triste Cornélie pour l’aider à sortir moins brusquement d’elle-même et de son passé. […] Nous la voyons par masses, dans une lumière vague, un peu triste, ainsi que l’on voit à Rome, par une belle nuit, éclairées des rayons de la lune, les majestueuses ruines du Colisée.

1165. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il faut la citer, comme une des plus éloquentes protestations qu’un grand intellectuel ait lancées contre la triste envie démocratique : « Les honneurs et les privilèges que la loi, que l’opinion, que les usages invétérés d’un pays transmettent et ont transmis par les préjugés d’une longue suite de siècles, ne sont pas de nature à provoquer l’horreur et l’indignation dans l’âme d’un honnête homme, et ce n’est pas un crime de tenir avec force à de tels préjugés. […] que la pleine est triste autour du boulevard ! ‌ […] C’était le coucher du soleil qui l’émouvait si fort. — Sur la mer sauvage, mon vaisseau rapide cingle impétueusement sous ses voiles noires. — Tu sais combien je suis triste, combien je t’aime, et pourtant tu me blesses si cruellement. […] Il s’appelait lui-même Lord Anxious, le seigneur de l’inquiétude, et il s’appliquait encore la triste épithète qui sert de titre à la comédie antique : Héautontimo-roumenos, le bourreau de soi-même. […] Quand il ne rencontrait pas des touches pareilles dans un écrivain, ce je ne sais quoi d’exalté dans la tendresse, de rêveur dans la passion, d’un peu fou et triste dans le sentiment, il refusait son admiration.

1166. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Mais à mes tristes yeux votre mort préparée, Dans toute son horreur ne s’était pas montrée : Je ne vous voyais pas, ainsi que je vous vois, Prêt à me dire adieu pour la dernière fois. […] Il paraît triste et sombre ; il ne sait s’il doit lui apprendre ou lui cacher son sort. […] Il paraît assez difficile de définir la terreur ; elle semble pourtant consister dans la totalité des incidents qui, en produisant chacun leur effet et menant insensiblement l’action à sa fin, opèrent sur nous cette appréhension salutaire, qui met un frein à nos passions d’après le triste exemple d’autrui, et nous empêche par là de tomber dans les malheurs dont la représentation nous arrache des larmes. […] L’émotion de la haine est triste et pénible ; celle de l’horreur est insoutenable pour nous ; celle de la joie est trop passagère et ne nous affecte pas assez profondément.

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