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559. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

On conçoit à peine les travaux immenses qu’il entreprit pour se préparer à cette gloire. […] Commandant des cohortes prétoriennes, ministre principal de l’empereur, qui le nommait en public le compagnon de ses travaux, Séjan voulut arriver à l’empire. […] Milton revint alors à ses travaux d’érudition et à sa passion pour la controverse. […] On admira généralement un si grand travail, où l’immensité de l’entreprise n’avait rien ôté au soin des détails. […] Mais sa faible santé, détruite aux approches de la vieillesse, ne lui permit pas de suivre ce grand travail.

560. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Cette espèce de travail incessant, qu’on fait sur soi, sur ses sensations, sur les mouvements de son cœur, cette autopsie perpétuelle et journalière de son être, arrive à découvrir les fibres les plus délicates, à les faire jouer de la façon la plus tressaillante. […] Sur l’autre panneau, des travailleuses des champs, faneuses ou glaneuses, par Breton, pliant sous le labeur, et la sueur au front, mettent, en cet intérieur de prostitution, l’image du travail de la campagne hâlée arrachant son pain à la terre avare. […] On parle de son théâtre de Nohant où l’on joue pour elle seule et sa bonne, jusqu’à quatre heures du matin… Puis, nous causons de sa prodigieuse faculté de travail ; sur quoi elle nous dit que son travail n’est pas méritoire, l’ayant toujours eu facile. […] Il est mort sur le lit de travail articulé, où l’Impératrice est accouchée du Prince impérial, lit que les Tuileries ont offert à l’agonie du chansonnier du grand Empereur. […] Quel travail !

561. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Zola est en veine de causerie, et il continue à nous parler de son travail, de la ponte quotidienne des cent lignes, qu’il s’arrache tous les jours, de son cénobitisme, de sa vie d’intérieur, qui n’a de distractions, le soir, que quelques parties de dominos avec sa femme, ou la visite de compatriotes. […] Desboutin a attaqué, avec la pointe, le cuivre à vif, passant à tout moment l’envers de son petit doigt, chargé de noir, pour se rendre compte de son travail, cherchant en même temps, ainsi qu’il le disait, la couleur et le dessin, et laissant transpirer son mépris pour l’eau-forte, qu’il appelle de la gravure dans un cataplasme. […] Flaubert dit, qu’après une longue absorption, et un long penchement de tête sur sa table de travail, il éprouve, au moment de se redresser, comme une peur de trouver quelqu’un derrière lui. […] Un jeune homme, dont la mère tenait un commerce de dentelles à Groslay, passe sa jeunesse toute entière à courir à cheval les villages des environs, à surveiller le travail des ouvrières, et à leur faire des enfants. […] Le travail, ici, en levant, de temps en temps, le nez en l’air, me semble du travail en un lieu enchanté, et j’ai peine à quitter ces choses pour les rues de Paris.

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