Voilà du travail allemand, camelote et contrefaçon. […] M. de Planhol a résumé leurs travaux avec autant de soin que de talent. […] Il faut séparer le travail de l’intelligence et la niaiserie. […] Premièrement, il faut qu’on aime le travail, il faut que chacun de nous aime son travail ou son métier. […] Le travail n’a-t-il pas, en vérité, ses saints et des martyrs ?
D’autre part, quelque vivantes que soient les passions politiques de ce temps, elles appartiennent au monde de l’action ; le travail spéculatif leur est étranger. […] Il souffre d’un travail intérieur dont vous ne le guérirez pas, d’un désir religieux que vous n’exaucerez pas, si vous ne le guidez dans la recherche de ses traditions idéales. […] J’admire et je respecte les grands poètes qui se sont succédés depuis Homère ; mais je ne puis me dissimuler que leurs travaux se sont produits à des conditions on ne peut plus défavorables. […] Dans le monde de l’art, en effet, la recherche latente ou consciente de cet accord définitif constitue le travail interne, nécessaire, de tout esprit bien doué. […] Victor Hugo ne nous a pas seulement laissé le travail prodigieux offert de son vivant à notre admiration.
Ses brillants débuts de moraliste se rattachent surtout à une partie de sa vie qui confine au dix-huitième siècle, et qu’on a moins relevée que ses derniers travaux. […] etc. » Voilà bien la femme saintement pénétrée des idées de devoir et de travail, telle que la société nouvelle de plus en plus la réclame, telle que Mme Guizot sera toute sa vie ; sortie des salons oisifs et polis du dix-huitième siècle, et l’exemple de la femme forte, sensée, appliquée, dans le premier rang de la classe moyenne. […] Au mois de mars 1807, sous le coup de nouvelles douleurs domestiques, et dans un grand dérangement de santé, elle se vit forcée d’interrompre un moment son travail ; mais une lettre arrive, qui lui offre des articles qu’on tâchera de rendre dignes d’elle durant tout le temps de l’interruption. […] Il est bien vrai que, durant ces années de long et sérieux travail, Mlle de Meulan avait de plus en plus appris à se vouer au vrai, à le croire utile, à le défendre, à se passionner au moins indirectement pour lui, en cherchant querelle à toute erreur, et aussi à régler chaque acte de sa vie sévère par l’empire, déjà religieux, de la volonté et de la raison. […] Jusqu’à quel point, indépendamment de ses travaux personnels, Mme Guizot prenait-elle part à ceux de son mari, à tant d’honorables publications accessoires dont il accompagnait son œuvre historique fondamentale, et dans lesquelles, à partir de la traduction de Gibbon, elle put être en effet son premier auxiliaire ?