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718. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

L’opinion universelle était que ce qui devait rester éternellement de Voltaire, c’était ses tragédies. […] Voyez-vous se dérouler la tragédie ? […] La tragédie peu à peu, et très promptement, devient un guignol épileptique. […] « Terreur et pitié », disait Aristote, c’est toute la tragédie. […] La tragédie se serait comme dégagée de cela toute seule et n’aurait pas eu ce je ne sais quel air de tragédie déguisée et travestie que la pièce de lundi ne laisse pas d’avoir de temps en temps.

719. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Les deux autres chambres étaient destinées aux oiseaux de passage, à ces infortunés étudiants qui, comme le père Goriot et Mlle Michonneau, ne pouvaient mettre que quarante-cinq francs par mois à leur nourriture et à leur logement ; mais Mme Vauquer souhaitait peu leur présence et ne les prenait que quand elle ne trouvait pas mieux : ils mangeaient trop de pain. » III Tel est le préambule de cette admirable tragédie du Père Goriot ; puis vient, avant l’action, le catalogue raisonné ou peint des personnages que Balzac met en scène. […] Les suppositions que Rastignac avait entendu faire par la duchesse de Langeais se trouvaient ainsi confirmées. » Ici se termine l’exposition de cette obscure, mais effroyable tragédie parisienne. […] Mais la constante émanation de son âme sur les siens, cette essence nourrissante épandue à flots comme le soleil émet sa lumière ; mais sa nature intime, son attitude aux heures sereines, sa résignation aux heures nuageuses ; tous ces tournoiements de la vie où le caractère se déploie, tiennent, comme les effets du ciel, à des circonstances inattendues et fugitives qui ne se ressemblent entre elles que par le fond d’où elles détachent, et dont la peinture sera nécessairement mêlée aux événements de cette histoire ; véritable épopée domestique, aussi grande aux yeux du sage que le sont les tragédies aux yeux de la foule, et dont le récit vous attachera autant pour la part que j’y ai prise, que par sa similitude avec un grand nombre de destinées féminines.

720. (1925) La fin de l’art

Qu’est-ce qu’une tragédie grecque ou une pièce de Shakespeare, un portrait du Titien, une statue de Rodin, des choses qui passionnent les uns, quelques-uns, laissent tous les autres indifférents ? […] Il était bien plus intéressant pour moi de remarquer combien le côté mélodrame de la vieille tragédie romantique et éternelle empoignait le public, plus sensible, au malheur de Marguerite qu’à la fantasmagorie métaphysique où elle n’est en réalité qu’un accessoire. […] Il y eut des tragédies avant Racine et avant Corneille, mais personne, ni même M. 

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