/ 1184
1177. (1898) La cité antique

Athènes adorait comme un de ses protecteurs Eurysthée, qui était pourtant un Argien ; Euripide nous explique la naissance de ce culte, quand il fait paraître sur la scène Eurysthée prêt de mourir et lui fait dire aux Athéniens : « Ensevelissez-moi dans l’Attique ; je vous serai propice, et dans le sein de la terre je serai pour votre pays un hôte protecteur397. » Toute la tragédie d’Œdipe à Colone repose sur ces croyances : Créon et Thésée, c’est-à-dire Thèbes et Athènes, se disputent le corps d’un homme qui va mourir et devenir un dieu ; Œdipe, d’après la légende, se prononce pour Athènes, il marque lui-même la place où il veut être enterré : « Mort, je ne serai pas, dit-il, un habitant inutile de cette contrée398 ; je vous défendrai contre vos ennemis ; je vous serai un rempart plus fort que des millions de combattants399 ; mon corps, endormi sous la terre, s’abreuvera du sang des guerriers thébains400. » Les morts, quels qu’ils fussent, étaient les gardiens du pays, à la condition qu’on leur offrit un culte. […] Chacun pouvait dire ce que, dans une tragédie d’Eschyle, un étranger dit aux Argennes : « Je ne crains pas les dieux de votre pays, et je ne leur dois rien412. » Chaque ville attendait son salut de ses dieux.

1178. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Ils avaient écrit des poésies fugitives ; Escousse avait fait représenter, avec des succès inégaux, deux œuvres dramatiques, et il avait composé, en collaboration avec Lebras, une tragédie que le public avait fort mal traitée.

1179. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Voltaire a le mérite d’avoir appelé l’attention sur les mœurs des nations 104 Voltaire, c’est là sa gloire, a le sentiment de l’humanité105 ; mais ce sentiment, égaré par une critique systématique et sans profondeur, et par une haine insensée contre le christianisme, dégénère souvent en déclamations qui ne valent pas grand-chose dans des tragédies, mais qui ne valent absolument rien dans l’histoire, où la passion doit faire place à l’intelligence.

/ 1184