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1874. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

A l’exception d’un fort petit nombre de mots ou de locutions, la latinité y est assez pure, & il y a beaucoup d’apparence qu’il employa ordinairement les propres termes & les phrases mêmes de Trogue.

1875. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Lanson dit en termes très justes : « Il fait la transition de Molière à Lesage… ; ce don qu’il a de trouver le geste, le mot, qui contiennent tout un homme, résument toute une situation, c’est le don essentiel du romancier naturaliste ou encore, si l’on veut, de l’auteur dramatique16. » Enfin, la querelle des Anciens et des Modernes, quoique terminée provisoirement en douceur, est significative et fait bien la transition entre l’époque où la raison universelle créa des œuvres jusqu’à l’épuisement et cette autre époque où la même raison universelle va s’acharner à une destruction qui est une délivrance.

1876. (1910) Rousseau contre Molière

Non que ma vanité s’abaisse à recevoir De l’encens pour un trait qui ne fut qu’un devoir ; Mais enfin, dans un siècle égoïste et barbare, Où le crime est d’usage et la vertu si rare, Je prétends qu’un arrêt en termes solennels Cite mon innocence en exemple aux mortels. […] Ses pièces n’effarouchent pas par des termes obscènes ; mais il faut n’avoir de chaste que les oreilles pour les pouvoir supporter. » Malgré le joli talent de Dancourt, son observation, très superficielle il est vrai, mais juste et qui pince, sa plaisanterie facile, joyeuse et souvent excellente, on ne peut pas s’inscrire tout à fait en faux contre ce jugement sévère ; ni, non plus, contre ceci, que Dancourt est considéré comme un élève de Molière ; il l’est très authentiquement ; il a souvent sa manière et ses procédés ; Dancourt est un Molière qui n’aurait écrit que les Fâcheux, George Dandin, M. de Pourceaugnac et la Comtesse d’Escarbagnas. […] Quelque impression que fît cet usage sur le cœur des hommes, toujours était-il excellent pour donner au sexe une bonne constitution dans la jeunesse par des exercices agréables, modérés, salutaires et pour aiguiser et former son goût par le désir continuel de plaire sans jamais exposer ses mœurs. » C’est conformément à ces idées que Sophie, quand elle défie Émile à la course, « retrousse sa robe des deux côtés et, plus curieuse d’étaler une jambe fine aux yeux d’Émile que de le vaincre à ce combat, regarde si ses jupes sont assez courtes… », c’est conformément à ces idées que Rousseau, en proscrivant le théâtre, recommande les bals et souhaite qu’il y en ait d’officiels, présidés par un magistrat, surveillés par les pères et les mères, où « l’agréable réunion des deux termes de la vie donnât à l’assemblée un certain coup d’œil attendrissant, où l’on vît quelquefois couler des larmes de joie et de souvenir capables d’en arracher à un spectateur sensible, et où l’on couronnât la jeune personne qui se serait comportée le plus honnêtement, le plus modestement et aurait plu davantage à tout le monde…5   Une faculté à leur donner, car elles ne l’ont pas ou elles l’ont peu, c’est le don d’observation psychologique, et l’on a vu qu’il leur est absolument indispensable, ou plutôt qu’il est indispensable aux maris qu’elles le possèdent, puisque, manque de connaître les hommes, elles pourraient être séduites par eux.

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