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815. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

« Madame de Richelieu a reçu des lettres du roi si excessivement tendres et obligeantes, qu’elle doit être plus que payée de tout ce qu’elle a fait. » Le roi, dont l’amour s’était ranimé par l’absence, par la contradiction et par l’ivresse d’une campagne glorieuse, était bien aise que sa maîtresse fut toujours considérée à la cour, et l’entrée en grâce près de la reine. […] Elle était l’objet des secrètes et tendres sollicitations du roi et ne voulait pas y répondre ; et madame de Montespan était de nouveau rendue aux habitudes de ce prince, pour qui le plaisir était un besoin.

816. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIII. Des éloges ou panégyriques adressés à Louis XIV. Jugement sur ce prince. »

Il ne prévit point assez que dans la constitution économique des états, de longues victoires ressemblent presque à des défaites ; que tout ce qui est violent, s’use par sa violence même ; que de grandes puissances, unies pour résister, doivent à proportion s’affaiblir beaucoup moins qu’une grande puissance armée pour attaquer ; que les grands hommes qui, à la tête de ses armées, étaient fiers de le servir, devaient, par leur exemple, faire naître d’autres grands hommes pour le combattre ; que toutes les fois qu’on fait de grands efforts, il ne peut y avoir de succès que ceux qui sont rapides, parce que les moyens extrêmes tendent toujours à s’affaiblir. […] Toutes les administrations furent forcées, tous les ressorts tendus ; et l’erreur d’un seul homme changea le système de vingt gouvernements.

817. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Il y a, dans toutes les âmes bien nées, des impressions que rien ne, peut détruire, et qu’on est toujours sûr de réveiller ; ce sont, pour ainsi dire, des cordes toujours tendues, qui frémissent de siècle en siècle et de pays en pays : c’est celles-là qu’il faut toucher. […] Voyez dans le monde tous ceux qui, par système, veulent paraître sensibles (aujourd’hui surtout) ; il y a des hypocrites de sensibilité comme des hypocrites de vertu : tout les trahit ; ils parlent avec glace de leur tendre amitié ; ils vantent avec un visage immobile leur douleur profonde ; eh !

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