Le tableau qu’il trace de l’enfance et de la jeunesse de son maître est tout cordial et charmant. […] Tels ces citoyens de foi opiniâtre qui après Cannes, refusèrent de désespérer de Rome (car cette vie d’un bon Français éveille aisément des souvenirs romains), ou tel Condorcet, traqué, écrivant son Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, — ainsi, une nuit du tragique hiver, dans sa casemate, Victor Duruy crayonna pour lui-même, sur un carnet, cette profession de foi, admirable en cet excès de détresse : « À cette heure funèbre, quelle est ma foi et mon espérance ?
Or, ce triage, qui est déjà un jugement sommaire, l’historien l’accomplit par cela seul qu’il parle des uns et non des autres, qu’il met ceux-ci sur le devant du tableau et laisse ceux-là à l’arrière-plan. […] L’intensité avec laquelle l’auteur voit et fait voir l’invisible ; la variété des tableaux fantastiques qu’il évoque ; la largeur des symboles qu’il conçoit ; la somme de nouveau que ses rêves ajoutent aux aspirations des autres hommes ; voilà autant de facteurs (et il s’en faut que nous les ayons énumérés tous), qui, isolés ou réunis, constituent la supériorité cherchée.
Ces arts se sont séparés dans la suite des siècles ; l’écriture s’est même transformée par l’imprimerie. « Quelque dissemblables que nous paraissent aujourd’hui le buste placé sur la console, le tableau pendu contre le mur, le numéro du Times posé sur la table ; ils sont parents de loin, non-seulement par nature, mais par origine. » La poésie, la musique et la danse formaient aussi à l’origine un groupe inséparable. […] Herbert Spencer dans le tableau qu’il retrace de la production des diverses sciences.