néanmoins, de quel droit l’accuserions-nous d’avoir fait abus d’un système dont l’usage est encore admis dans notre poétique plus épurée ? […] Premièrement où placer mon système divinisé ? […] Une exacte analyse conduit à prouver que les règles qui n’ont pas ce fondement ne sont point positives, et sortent arbitrairement du système qui constitue le bon et le beau. […] Il y avait entre les caractères de ces deux poètes la même différence qu’en leur système de versification. […] Ce seul exemple renverserait le système de cette perfectibilité présumée, qui ne me paraît qu’une chimère où tend notre orgueil trompé de jour en jour.
Littré, en compagnie d’un ancien ami, consent à ôter sa ceinture, à défendre tous ses systèmes, à se conformer à cette nature d’esprit de M. de Sacy, qu’il définit « exclusive à la fois et tolérante », et à n’être plus qu’un Rollin supérieur et souriant. […] Que si le système adopté par lui l’a conduit à forcer un peu dans l’application certaines lois dont le sens général est vrai, à mettre parfois trop d’ordre et de régularité dans l’étude qu’il a faite des éléments divers du passé, n’est-ce pas là une faute heureuse et préférable au défaut contraire, et n’est-il pas infiniment mieux d’avoir introduit un peu trop d’ordre dont on peut toujours rabattre, que d’avoir laissé subsister une confusion d’où l’on ne serait pas sorti ? […] Il se rendit compte d’abord avec une parfaite exactitude de tous les systèmes des philologues allemands ; il les exposa dans notre Journal des Savants avec analyse et discussion, dans une suite d’articles aujourd’hui recueillis, et dont quelques-uns en leur genre sont admirables. […] Il profitait en même temps de chaque système, et il le perfectionnait en l’important ; il corrigeait l’un par l’autre. […] Objections sur le système : réponse.
Saisset a beau dire des injures (car il en a dit) aux sceptiques, aux matérialistes ; il a beau dire que ces systèmes n’ont de prise aujourd’hui que sur les âmes basses et les esprits obtus (page 472), il échappe très-difficilement lui-même et les siens à ce scepticisme qui ne diffère pas notablement du matérialisme quant au résultat moral ; de plus il viole les droits de la philosophie qu’il prétend défendre en s’exprimant de la sorte sur des doctrines peu hautes et peu consolantes à coup sûr, mais envers qui les philosophes proprement dits n’ont pas à se montrer si injurieux.