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623. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Il en fit le sujet d’un mémoire, d’une véritable dénonciation (1843) adressée à l’Académie française ; il mit le feu à la matière par le zèle et le souffle qu’il y déploya. C’était le propre en tout de cette nature active et rapide : rien ne se passait avec elle tranquillement, posément, dans les termes d’une modération appropriée et proportionnée au sujet ; il ne faisait rien comme un autre ; il avait du vainqueur en lui ; il y mettait du faste et de l’éclat. « Il est vrai, j’aime à faire du bruit », disait-il un jour. […] C’est en cette vieille maison de Sorbonne qu’il habitait depuis plus de trente ans, c’est là, dans ces vastes chambres à l’aspect sévère, toutes remplies d’admirables livres, qu’il était intéressant de l’aller voir, de l’écouter le matin, se promenant de long en large et parlant avec abondance et vivacité sur tout sujet, y mêlant une mimique et des formes dramatiques naturelles qui n’étaient qu’à lui. […] Il y aurait trop à dire sur ces dissidences poussées jusqu’à l’aversion et que ne dissimulaient qu’à peine les rapprochements de société ; je pourrai, un jour, en conter plus long à ce sujet. — Lorsque M. 

624. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

« Voyez-vous, mon cher ami, comme je me laisse aller à bavarder, parce que le succès de votre panégyrique d’hier me met en bonne humeur de penser à votre sujet ! […] Toute pensée n’est-elle pas sujette à la contradiction comme à la première de ses lois (et à la plus utile) ? […] Votre répertoire de conférences est heureusement rempli de sujets moins scabreux que celui d’hier. […] Villemain par exemple, ce grand et bel esprit, si libéral dans ses livres, ce haut et puissant seigneur qui régnait à l’Académie comme à l’Université et à qui chacun rendait sans qu’il se crût obligé à rien en retour, — à son sujet, M. 

625. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Il a fait une pièce sur un sujet grec, Troïle et Cresside, et les mœurs d’Homère n’y sont point observées. Il est bien plus admirable dans ses tragédies sur des sujets romains. […] Les Anglais ont, dans leur histoire, beaucoup plus de situations tragiques que les Français ; et rien ne s’oppose à ce qu’ils exercent leur talent sur ces sujets, dont l’intérêt est national. […] Néanmoins on trouve encore dans Shakespeare quelques tournures recherchées, à côté de la plus énergique peinture des passions, Il y a quelques imitations des défauts de la littérature italienne dans le sujet italien de Roméo et Juliette ; mais comme le poète anglais se relève de ce misérable genre !

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