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521. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Avec cela, Kobus, j’ose te prédire que tu deviendras vieux comme Mathusalem ; ceux qui te suivront diront : « C’était un homme d’esprit, un homme de sens, un joyeux compère !  […] Katel, sur le seuil, les suivit du regard jusqu’au détour de la rue. […] Ne sachant que répondre, il prit Christel par le bras, et le conduisit dehors, ainsi que Sûzel ; l’autre anabaptiste les suivait. […] » Fritz ne l’écoutait plus : il courait à la porte, et le rebbe le suivait tout réjoui de son ardeur. […] On aurait dit un de ces magnifiques coups de soleil qui suivent les chaudes averses du printemps.

522. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Napoléon, pour la composition de son caractère, pour la combinaison des éléments primitifs qui y entraient et auxquels le génie donna le sens et l’âme, est certainement mieux connu, lorsque autour de lui, et avant de le suivre en toute sa carrière, on a parcouru et épuisé le cercle de ses frères et sœurs. […] Le duc de Nivernais, s’il suivit et donna la mode en son temps, échappa du moins à l’un des plus grands travers d’alors : il évita la méchanceté, je veux dire la prétention à être méchant, le persiflage, ce vice dans lequel donnèrent Stainville et Maurepas ; lui, il fut bienveillant toujours, sincèrement bienveillant, et eut l’art de maintenir son amabilité sans malice et sans fadeur. […] Suit une description claire et détaillée, à commencer par le parti du roi, qui n’est guère composé, dans sa totalité, que du roi lui-même et de son ministre très impopulaire, lord Bute, auxquels encore on peut joindre le duc de Bedfort, plénipotentiaire à Paris, Eux seuls peut-être veulent réellement la paix ; le reste du ministère la veut aussi, mais faiblement. […] Dans l’été qui suivit la conclusion de la paix, quelques personnes du beau monde français voulurent voir l’Angleterre ; la comtesse de Boufflers fut des premières à y aller. […] — Messieurs de la Régence et des années qui ont suivi, nous en avons trop fait, et plus encore par genre et par bel air que par tempérament et par nature, et c’est ce qui tue ; nous ne sommes plus gaillards et drus d’humeur, comme l’était, par exemple, un Vivonne aux belles années de Louis XIV.

523. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

« — Le voilà qui me suit ; attendez-le un moment. […] « — Suivons cette idée, en donnant aux enfants une naissance et une éducation qui y répondent, et voyons si cela nous réussira ou non. […] Ces instincts nous disent précisément le contraire de ce que le philosophe institue dans ses prétendues lois ; suivons ces lois une à une. […] Celui donc qui, comme Platon, défend à ses sujets ou à ses disciples de rien posséder en propre, défend à l’individu de suivre la loi même physique de la nature, et défend à la famille, ce nid de l’humanité, réchauffé de tendresse, pourvu d’aliment et couvé de prévoyance, de se fonder et de se conserver ici-bas. […] Au lieu de prendre le contrepied de l’homme naturel et de l’homme historique, ce second Montesquieu suivrait pas à pas la nature humaine, pour lui faire des institutions à la mesure de ses organes, et non à la mesure de ses rêves.

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