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38. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Admis, sous le nom de Nicolas, au collège des Grassins, en qualité de boursier, ses premières années n’y eurent rien de remarquable ; il ne commença à se distinguer qu’en Troisième, et termina sa Rhétorique par les plus brillants succès ; il obtint tous les prix. […] Son caractère, plus fort que l’adversité, luttait avec avantage contre elle ; il se repaissait à l’avance du succès des ouvrages qu’il n’avait pas encore composés. […] Un esprit brillant, des réparties ingénieuses, une figure agréable, achevèrent ce que le talent avait commencé ; mais les succès que Chamfort eut auprès des femmes ne tardèrent pas à le désabuser sur les plaisirs qu’on trouve dans le grand monde. […] Représentée en 1776, à Fontainebleau, la tragédie de Moustapha obtint un succès que le public confirma, et qui valut à l’auteur une pension sur les menus et la place de secrétaire des commandements du prince de Condé. […] Il s’était retiré en auteur dégoûté des grands, du monde, et des succès littéraires.

39. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Il y aurait eu, au contraire, un succès certain, et qui n’aurait même pas tenu uniquement à cet accent parisien que je lui reproche. […] Il y a des succès, — mais d’un jour, — des succès de mode et d’engouement d’autant plus grands peut-être qu’ils sont plus courts, mais qui ne valent pas mieux en durée que des succès de coterie. […] en Angleterre, où il y a aussi des littératures restreintes à côté de la grande littérature, vous avez vu ce qu’est devenu le roman de high life qui eut, au commencement du siècle, un tel succès, que Pelham commença la fortune politique de Bulwer… Rien n’est resté de ce genre de roman. […] Mais Eugène Sue, qui eut un immense succès de surprise et fît faire leurs premières études d’argot aux jaboteurs blasés de la langue de Scribe, n’est plus lu à présent que par les portières.

40. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Il a enfin écrit le roman d’aventure, — à proprement parler le roman de feuilleton, quoique le feuilleton puisse en publier d’autres, mais avec moins de chances de succès que celui-là, en raison même de son infériorité. […] Peut-être est-ce le succès d’un livre dont il fut témoin à l’âge où le succès déprave ; peut-être encore quelque préjugé traditionnel comme il en reste parfois debout dans les esprits les plus puissants. […] C’était le temps du tonitruant succès de ce grand roman d’aventure à travers un monde que jusque-là la littérature n’avait pas osé aborder. Ce succès, comme on n’en a pas revu depuis pour des livres bien supérieurs, dut être un de ces faits décisifs dont l’influence reste sur l’imagination d’un jeune homme qui débutait, comme tout jeune homme débute, par l’imitation, mais qui, dans son imitation cependant, en donnant la patte, comme M.  […] Pour nous donc, le succès d’Eugène Sue dans ses Mystères de Paris, qui produisirent Les Mystères de Londres, paraît être la circonstance qui précipita l’esprit de M. 

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