Je ne me souviens que d’un mot qu’il « eut » à propos des chiens (celui de la maison nommé Gastineau, pourquoi ? […] Je voudrais pouvoir me bien souvenir de tous les détails qu’il donnait aux amis sur la vie et les habitudes du grand homme. […] Ne l’ai-je pas entendu, en plein siège, devant un nombreux auditoire, dont je me souviens que faisaient partie Louis Blanc, entre autres célébrités de 48 un peu éteintes, et parmi les « jeunes » M. […] Déclamations de tribun bourgeois faisant le populaire, qui se souvient de ses humanités beaucoup trop dans l’espèce, et de littérateur qui est à cent mille lieues d’assez oublier qu’il a trempé dans le mélodrame — mais pas convaincu, pas convaincu pour un rouge liard ! […] Et pour être poète, selon moi, il faut vivre beaucoup, dans tous les sens, — et s’en souvenir.
Souvenez-vous que Bossuet lui-même, en pleine chaire et faisant l’oraison funèbre de Henriette d’Angleterre, n’a pas osé prononcer le nom de Cromwell ! […] Pauvre Sganarelle, tu auras un maître demain ; mais qui te rendra cette reine, la bienfaisance en personne, cette sainte ici-bas, qui restera le digne objet de tes souvenirs, de ta reconnaissance et de tes respects16 ? […] Et quand on songe que lui seul, Molière, parmi tous les artistes du monde français, se trouve entouré de ces souvenirs perpétuels, on se prend à se demander si la postérité a été juste, quand elle n’a accordé qu’à celui-là, cette louange éternelle ? […] les évêques de France ont négligé d’instituer la plus petite cérémonie à la mémoire du grand Bossuet, et c’est à peine si les sacristies se souviennent que ce grand homme est né à Dijon le 27 septembre 1627 ! […] Le bruit de ces fêtes, le bruit de ces amours expiées, ces improvisations de Molière et de Lulli, son camarade, et non moins que le souvenir de ces fêtes, ces aimables et chers souvenirs de l’histoire de Versailles : La Vallière, Montespan, dont le nom se mêle encore aux souvenirs poétiques du grand siècle, nous ramènent aux drames sans fin dont les amours de Louis XIV ont été le sujet, et parmi ces drames (car il faut que l’on sache de quelle façon ces royales amours ont été traitées), j’en choisis deux, un drame de la Gaîté, c’est-à-dire un drame quasi-français, et un drame anglais, écrit en anglais, par un bel esprit célèbre de l’Angleterre, M.
À quoi bon vanner des souvenirs du cœur à tous ces vents de carrefour qui se prostituent à la curiosité parisienne ? […] Et pourtant, si ma mémoire ne m’abuse, je crois me souvenir que l’écrivain de la Revue contemporaine se serait confessé d’avoir, dans son extrême jeunesse, sacrifié à l’idolâtrie romantique. […] Voici le dernier alinéa de son compte rendu du Mousquetaire : « Troublé par les éblouissants points d’orgue qui éclatent de tous côtés, par les feux d’artifices de traits, roulades, vocalises et fioritures, ma mémoire n’y voit plus pour distinguer un duo et un trio dont je voulais me souvenir. […] Cette ciselure musicale, ces arabesques embrouillées, ces girandoles sonores, qui, sans aller plus loin, ne frappent que l’oreille, entrent d’un côté et sortent de l’autre, sans laisser au cœur le moindre souvenir. […] * * * Cette distraction, qui aurait pu être commise, me fait souvenir d’une anecdote qui trouve naturellement sa place ici.