Ici la nature n’est plus la blanche muraille sur laquelle se projettent, comme dans un jeu d’ombres chinoises, les images bigarrées de notre âme, mais un être vivant et pensant qui suit un coupable roman d’amour avec le même intérêt soutenu que le poète lui-même, et qui, également comme le poète, exprime à l’aide de ses moyens son contentement, sa joie, sa tristesse au sujet des différents chapitres de l’histoire. […] Ils réunissaient à la fois tous les signes caractéristiques des dégénérés et des faibles d’esprit : la vanité sans bornes et l’opinion exagérée de leur propre mérite, la forte émotivité, la pensée confuse et incohérente, le caquetage (la « logorrhoée » de la psychiatrie), l’inaptitude complète au travail sérieux et soutenu. […] Ils trouvent pour leur incapacité de se soumettre à une discipline et de consacrer à un travail quelconque une concentration et une attention soutenues, des noms aimables et des désignations décoratives.
Rigault, dont chacun peut lire dans les Débats de spirituels articles littéraires, et qui est un des plus brillants professeurs de l’Université, a soutenu, il y a quelques jours, ses thèses pour le doctorat devant la Faculté des lettres en Sorbonne.
L’infâme Carrier, dans le cours de son procès, lâcha un mot effrayant de vérité : « Tout le monde est coupable ici, dit-il à la Convention, jusqu’à la sonnette du président. »Mais ce mot-là ne le sauva pas, ni les autres, et l’accusation de Billaud, de Collot et de Barrère n’en fut pas moins soutenue avec acharnement par Lecointre de Versailles, Tallien, Bourdon de l’Oise, tous impitoyables comme d’anciens complices, hommes de boue qui déclamaient avec emphase contre les hommes de sang, Sur ces entrefaites, les soixante-treize rentrèrent au sein de la Convention, et, quoiqu’ils promissent de déposer au seuil leurs ressentiments passés, ils ne purent tous se tenir en garde contre d’odieux souvenirs.