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950. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Le 19 mai 1814, le Pape rappelait Consalvi au ministère par le décret suivant daté de Foligno, écrit de sa propre main et qui respire l’amitié autant que l’estime : « Ayant dû céder aux impérieuses circonstances dans lesquelles nous nous trouvions, et mû par le seul espoir d’amoindrir les maux qui nous menaçaient, nous avions été obligé de subir la volonté du gouvernement français déchu, qui ne voulait pas souffrir, dans la charge de notre secrétaire d’État, le cardinal Hercule Consalvi. […] « Votre Éminence doit savoir que depuis longtemps déjà je m’honore d’être l’un de ses plus dévoués serviteurs, et que dans les diverses phases de ma carrière, je me suis toujours fait un devoir de vénérer l’auguste Pontife qui a tant souffert pour la sainte cause.

951. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Mais, avant de se donner ce caractère d’un artiste qui s’attache exclusivement à l’art, faute d’une philosophie ; et qui, de dessein prémédité, se fait sceptique sans vouloir souffrir de son scepticisme, Goethe avait été naturellement ce qu’il se fit plus tard par la réflexion, c’est-à-dire qu’il avait été sceptique, mais avec douleur ; et c’est alors, c’est dans la virginité de son génie qu’il écrivit Werther. […] Décomposant alors son âme en deux, c’est-à-dire idéalisant en deux personnages l’esprit du bien et l’esprit du mal, l’esprit qui en lui cherche l’avenir et l’esprit qui lui dit que ses espérances sont des rêves, l’esprit qui souffre et qui aime et l’esprit qui n’aime pas, il place Méphistophélès à côté de Faust ; et son œuvre principale fut terminée.

952. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Sur ce point, il est excessif il ne pouvait souffrir que la France restât en arrière de personne, et où les Grecs et les Latins ne suffisaient pas, il voulait que les Italiens et les Espagnols y suppléassent. […] En ce qui regarde l’imitation des littératures étrangères, nulle part elle n’a moins de chances qu’en France, qui l’a pourtant soufferte à certaines époques ; mais pour combien peu de temps, et dans quelle stérilité du génie national !

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