/ 1810
326. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Elles firent tout pour distraire le père Grandet, tout fut inutile. « Pour Charles, se disait Eugénie, je souffrirais mille morts ! […] « — Monsieur, dit la fille aux genoux de Mme Grandet, ma mère souffre beaucoup. […] Sa pâle et triste enfance s’était écoulée auprès d’une mère dont le cœur méconnu, froissé, avait toujours souffert. […] Sans ce beau phénomène humain, point de vie au cœur ; l’air lui manque alors, il souffre et dépérit. Eugénie commençait à souffrir.

327. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

J’ai mis mon bonheur dans moi-même pour qu’il ne dépendît que de ma raison : jeune, j’ai évité la dissipation, persuadé qu’un peu de bien était nécessaire aux commodités d’une vie avancée ; vieux, j’ai cessé d’être économe, pensant que la nécessité est peu à craindre quand on a peu de temps à en souffrir. […] Tour à tour libéral, monarchiste, allemand, français, radical, napoléoniste, orléaniste, républicain, communiste, blasphémant la société quand elle règne, sapant le trône quand il est debout, impréquant la république quand elle sort pour un jour de ses propres vœux, cynique d’impiété quand il s’amuse, dévot quand il souffre, ambigu quand il meurt, indéchiffrable partout, ce n’est pas un homme, c’est une plume, ou plutôt c’est une griffe, mais c’est la griffe d’un aigle de ténèbres, d’un singe de l’enfer amuseur des mauvais esprits : cette griffe égratigne jusqu’au sang tout ce qu’elle touche et elle brûle tout ce qu’elle a égratigné. […] Il y eut éclipse dans leur ciel, elles en souffrirent, et tout le monde en souffrit avec elles. […] Elle avait trop souffert pour que le sourire ne conservât pas une certaine langueur et une certaine amertume irréfléchie sur ses lèvres.

328. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Vous devez souffrir beaucoup mon enfant ? […] Ne paraissant plus même vivre, du moins elle ne pensait plus, elle ne souffrait plus. […] Tu souffriras beaucoup dans les premiers temps, mais tu te consoleras par l’oubli ; l’oubli vient toujours. […] de ce que j’ai souffert de n’avoir pas reçu de tes lettres, de toi, cher ami, qui as souffert la plus extrême douleur de l’humanité ! […] Ma mère avait souffert la nuit des tourments horribles.

/ 1810