Comme ceux qui ne les ont pas éprouvées sont maladroits envers ceux qui en souffrent ! […] En vérité, j’en viens à regretter la misérable part de liberté que Dieu nous a donnée, nous en avons assez pour lutter, pas assez pour dominer la destinée, tout juste ce qu’il faut pour souffrir.
à ce parti si nombreux des écrivains médiocres, qui, sans s’aimer d’ailleurs et sans être d’accord sur le reste, se réunissent toujours comme par instinct contre le talent qui les menace, se joignait cette espèce d’enthousiastes qui avaient déclaré qu’on n’égalerait pas Corneille, et qui étaient bien résolus à ne pas souffrir que Racine osât les démentir. […] Les ouvrages de l’un ont dû perdre beaucoup avec le temps, sans que sa gloire personnelle doive en souffrir ; le mérite des ouvrages du second doit croître et s’agrandir dans les siècles avec sa renommée et nos lumières.
Ils étaient seuls avec elle dans la demi-ombre d’une chambre de malade ; ils parlaient bas ; leurs deux physionomies exprimaient ce sentiment complexe de l’amitié qui veut rassurer, et de la compassion qui souffre et qui doute. […] Mais jamais mon amitié réelle, constante et tendre ne souffrit de cette réserve ; et quand nous nous retrouverons dans la sphère des sentiments sans ombre et des amitiés éternelles, elle reconnaîtra qu’elle n’a laissé à personne, en quittant cette boue, une plus vive image de ses perfections dans le souvenir, une plus pure estime de son caractère dans l’esprit, un vide plus senti dans le cœur, une larme plus chaude et plus intarissable dans les yeux.