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615. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Je songe aussi à cette humble chose, l’aiguille à tricoter, invention quasiment miraculeuse. […] Le mécanisme de cette naissance fait passer un frisson, si l’on songe aux tortures du pauvre charançon. […] La femme, ne pouvant se livrer à ces exercices avant d’être mariée, commence d’y songer peu de temps après son entrée en ménage. […] Mais que l’on songe à ce que cela devait être qu’une séance de torture pendant une ou deux heures ! […] Mais il songe aussi, peut-être, à mettre son amour-propre à l’abri en cas d’insuccès.

616. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Ces craintes, cette nécessité de nouveaux forfaits, que son mari avait entrevus d’avance, elle n’y avait jamais songé. […] Le hasard instruit le chevalier de cette aventure, et il ne songe plus qu’à souffler à son frère sa maîtresse et son héritage. […] Le Songe d’une nuit d’été peut être regardé comme le pendant de la Tempête. […] On préfère généralement la Tempête au Songe d’une nuit d’été. […] Il ne songeait pas à travailler sur un plan ainsi général et systématique.

617. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Dans cette patrie de Saint-Preux, dans le voisinage de Voltaire, elle songea à remplir ses loisirs. […] Pour moi, si je fais mon métier de gagner de l’argent, je tâcherai de n’entretenir personne du vif désir que j’aurais d’y réussir ; car c’est un dégoûtant entretien. » Henri Meyer, tout bon commis qu’il est au comptoir, a donc le cœur libéral, les goûts nobles ; il a pris, à ses moments perdus, un maître de violon ; il songe aux agréments permis, ne veut pas renoncer aux fruits de sa bonne éducation, et se soucie même d’entretenir un peu son latin. […] Songe-t-on à te marier ? […] Permets, ma chère Eugénie, que je n’en dise pas davantage jusqu’à ce qu’il se soit un peu débrouillé et que je sois rentrée dans mon état ordinaire, supposé que j’y puisse rentrer. » En extrayant ces simples paroles, je ne puis m’empêcher de remarquer que je les emprunte précisément à l’exemplaire des Lettres Neuchâteloises qui a appartenu à Mme de Montolieu, et je songe au contraste de ce ton parfaitement uni et réel avec le genre romanesque, d’ailleurs fort touchant, de Caroline de Lichtfield. […] On eut beau la rassurer, l’auteur du roman eut beau lui écrire pour prendre les choses sur le compte de son imagination, pour l’informer avec serment qu’il n’avait en rien songé à elle, elle imprima tout cela ; et, en dépit ou à l’aide de tant d’attestations, il resta prouvé pour le public de ce temps-là que l’anecdote du roman était bien au fond l’histoire de la réclamante.

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