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348. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

On oublia que le poème ne gagne pas plus à la valeur sociale des idées qu’il exprime, que l’opéra de Wagner ne perd à l’inauthenticité des légendes germaniques évoquées. […] La liberté d’écrire, la multiplication des lecteurs, les progrès de la librairie, l’envahissement du journalisme ont donné à l’homme de lettres un semblant de raison sociale, à son travail cette autonomie que vous jugerez, je pense, illogique et pernicieuse.

349. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Tous les autres appétits sont plus ou moins contenus par les barrières sociales. […] L’amour seul est demeuré irréductible, comme la mort, à ces conventions sociales. […] « Et pourquoi s’insurger contre les institutions sociales ?  […] Il a, comme un Moïse, comme un Napoléon, le coup d’œil social à la fois et individuel. […] Ils ne se conforment point à un programme d’effet social.

350. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

L’esthétique est ainsi dominée et dirigée, et souvent, plus que la conduite, par les croyances morales, sociales, religieuses — car le style, comme l’accent de la voix, est plus spontané que l’action. […] L’art véritable est, selon nous, celui qui nous donne le sentiment immédiat de la vie la plus intense et la plus expansive tout ensemble, la plus individuelle et la plus sociale. […] C’est donc surtout par des raisons morales et sociales que doit s’expliquer, — et aussi se régler, — l’introduction du laid dans l’œuvre d’art réaliste. […] Par réaction contre ses souffrances sociales sont nés chez Rousseau deux sentiments parfaitement vrais et sains, et qui se sont propagés très vite : l’amour de la nature et l’amour de la liberté. […] Tous l’ont attribuée non pas à la maladie de Rousseau, mais au mal du siècle, à l’artifice des conventions sociales.

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