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521. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Il aurait voulu se dérober à cette tâche de société, qu’on ne le lui aurait pas permis. — « M.  […] Fléchier, à cet âge et dans cette mode de société, est et doit être, au moins en paroles, partisan et sectateur du bel amour raffiné, de l’amour, respectueux à la Scudéry ; de l’amour, non pas tel qu’on le fait dans le petit monde, mais de celui qui durerait des siècles avant de rien entreprendre et entamer. […] Je serais étonné si cet on ne cachait pas Fléchier lui-même, qui dut quelquefois tenir la plume au nom de toute la société, et se mettre en frais de burlesque, ce qui ne lui allait pas. […] Nau le croquemitaine, qui fait donner la question avec la même fureur qu’il danse lui-même la bourrée, ce sont moins là encore des portraits que des personnages d’une comédie de société et d’un proverbe : on les voit agir et vivre. […] Parmi les lettres de la dernière époque de sa vie, j’en trouve une de janvier 1705 adressée à Mme de Caumartin la douairière, c’est-à-dire à celle même qui, quarante ans auparavant, dans la fleur de sa jeunesse, présidait si agréablement aux plaisirs et à la société des Grands Jours.

522. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Il est vrai qu’à ce dernier égard notre société offre une lacune difficile à combler. […] Ce qu’on appelle la société est loin d’être favorable au développement des jolies mœurs et des beaux caractères. […] En société, il est d’une insoutenable bêtise et condamné au mutisme par le tour entier de la conversation qui ne lui permet pas d’y insérer un mot. […] Je pense, comme les catholiques, que nos sociétés, fondées sur un pacte supposé, notre loi athée sont des anomalies provisoires et que, jusqu’à ce qu’on en vienne à dire : Notre sainte constitution, la stabilité ne sera pas conquise. […] La présence et le rôle essentiel de la femme dans nos sociétés modernes en est sans doute la cause.

523. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Un discours sur les intérêts les plus importants de la société humaine, peut fatiguer l’esprit, s’il ne contient que des idées de circonstance, s’il ne présente que les rapports étroits des objets les plus importants, s’il ne ramène pas la pensée aux considérations générales qui l’intéressent. […] Il arrive sans cesse en société, lorsqu’on écoute des hommes qui ont le dessein de faire croire à leurs vertus ou à leur sensibilité, de remarquer combien ils ont mal observé la nature, dont ils veulent imiter les signes caractéristiques. […] Lorsque l’Académie française existait, cette société recueillait toutes les années les mots que l’usage ou les bons écrivains avaient introduits, et déclarait quels étaient ceux que l’usage avait proscrits. […] Peut-être serait-il nécessaire que l’Institut, cette société la plus imposante de l’Europe, par la réunion de tous les hommes éclairés dont la république s’honore, chargeât la classe des belles-lettres de constater et de fixer les progrès de la langue française.

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