Pourquoi le pathétique simple ne fait-il pas d’effet souvent sur la foule ? […] c’est que les grands mots, qui étonnent et détonnent, forcent les imaginations endormies et grossières, et y suscitent des images que les mots simples, employés aux usages domestiques, sont devenus par là même incapables d’y évoquer. […] Elles appartiennent aussi aux termes simples, effacés, éteints, aux termes abstraits : le tout est, quand on s’en sert, de ménager un passage de l’idée qu’ils expriment aux idées qui sont en relation avec elle, de les tourner du côté qui fera paraître cette mutuelle dépendance.
Maintenant, il est fâcheux que le prince Hermann, dont certaines tirades sont ingénieuses, soit, dans l’action, un simple serin, parce que la position fût, avec plus d’intérêt, devenue celle d’un prince valeureux qui eût employé son autocratie à organiser le socialisme, et eût abdiqué quand le dernier rouage aurait été mis en sa place. […] « Et le jeune prince Renaud marchait par la ville escorté de jeunes gens généralement chevelus et mal bâtis, et qui, sous leurs esthétiques ambitieuses, dissimulent des prudences de notaires, des intolérances d’imbécile et quelquefois des aspirations de simples sodomites. » La voilà bien, la littérature d’aujourd’hui. […] À l’écriture même, simple et franche, ne s’informât-on pas de l’absolue compétence de l’auteur, on s’assure que cette histoire, d’un intérêt ethnique réel et de profit, est évoquée dans une atmosphère morale et sensuelle d’incontestable exactitude.
Le mathématicien ne doit pas être pour le physicien un simple fournisseur de formules ; il faut qu’il y ait entre eux une collaboration plus intime. […] Or, en ce qui concerne ce mouvement, les deux lois ne diffèrent que par la forme ; on passe de l’une à l’autre par une simple différenciation. […] L’analyse nous déroule des perspectives infinies que l’arithmétique ne soupçonne pas ; elle vous montre d’un coup d’œil un ensemble grandiose, dont l’ordonnance est simple et symétrique ; au contraire, dans la théorie des nombres, où règne l’imprévu, la vue est pour ainsi dire arrêtée à chaque pas.