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780. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre V. Observations philosophiques devant servir à la découverte du véritable Homère » pp. 268-273

C’est pour cela peut-être que dans les poètes grecs et latins les images des dieux et des héros apparaissent toujours plus grandes que celles des hommes, et qu’aux siècles barbares du moyen âge, nous voyons dans les tableaux les figures du Père, de Jésus-Christ et de la Vierge, d’une grandeur colossale. — 7. […] Les romanciers du même temps s’imaginaient écrire des histoires véritables, et le Boiardo, l’Arioste, nés dans un siècle éclairé par la philosophie, tirèrent les sujets de leur poème de la chronique de l’archevêque Turpin.

781. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Et pleins de respect pour le grand siècle qui va finir, le Siècle de la Science, dont il sont les fils, ils en distinguent chez Zola la vivante incarnation, et dans l’épopée des Rougon-Macquart, le grandiose déroulement. […] Et Goethe, au siècle dernier, le constatait déjà : « Pour le lecteur français, l’admiration est un joug insupportable. […] Les Romantiques sont venus, au matin de ce siècle, comme des fils enfiévrés et tumultueux de la Révolution et de l’Empire. […] Pendant trois quarts de siècle il a régné magnifiquement. […] Il n’y a que la Légende des Siècles ou la Comédie humaine qui aient pu l’égaler.

782. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

De cette Correspondance dont nous venons de parler, il n’est, en fait d’idées, sorti quoi que ce soit que nous n’eussions vu dans les Œuvres complètes de cet homme, un des premiers cerveaux du siècle en puissance, mais en puissance mal employée et funeste… Seulement, si cette Correspondance n’ajoute pas aux idées du penseur, elle les éclaire du moins de la personnalité de l’homme. […] Il ne lui en coûtait rien pour être sage, et du fond de sa tranquillité et de sa sagesse il pouvait vaquer aux calmes besognes de sa pensée… Quand même vous le déplaceriez, par hypothèse, quand même, par la pensée, vous le reculeriez jusque dans le siècle de saint Jérôme, vous ne feriez pas encore un saint Jérôme de Proudhon. Mais, dans ce siècle-là, je sais pourtant ce qu’il aurait été… Avec le bon sens armé dont Dieu l’avait doué, et dont, pour l’avoir faussé et employé à mal, il doit répondre devant Dieu un peu plus terriblement que devant la Critique ; avec son amour de l’idée et la placidité du cours de son sang dans les veines, il serait monté sans effort vers les idées chrétiennes autour desquelles gravitaient alors tous les esprits et tous les cœurs justes. […] Le Christianisme seul, dans le cours des siècles, a répondu aux épouvantes des législations en donnant à la femme sa place juste dans l’organisation du monde. […] Or, les siècles se jugent aussi par leurs courtisanes.

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