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1570. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Les siècles chrétiens ont fabriqué le juif moderne. […] Tout le monde a pu voir la toile dont je parle à l’exposition des Portraits du siècle. […] Nous savons que le siècle est plein de violences et d’impuretés. […] Enfin, il se promettait de nous donner le symposion littéraire de ce siècle. […] Vous me gâteriez Le Lac, Le Crucifix et L’Immortalité, vous troubleriez la plus pure source de poésie qui ait coulé en ce siècle et dans tous les siècles.

1571. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

La branche d’étude qui est comprise sous le titre de littérature comparée ne date en France que du commencement de ce siècle. […] Le sanscrit, l’arabe, le grec, même le grec moderne et vulgaire, l’allemand, les langues romanes, l’italien comme s’il était de Florence, que n’apprit-il pas durant les vingt premières années du siècle qu’il passa sans presque rien produire et accumulant sans cesse ? […] Mais ici, avec Goethe, les rapports étaient tout différents : Goethe était déjà un ancien ; Werther appartenait à un autre siècle. […] Victor Le Clerc pour son appliqué et patient discours sur la littérature du xive  siècle, je me demande ce qu’on eût dit d’une suite de discours d’Ampère sur chaque grand siècle du moyen âge. […] Ampère, qui a commencé par dénigrer un peu Scipion le grand Africain, finira aussi par diminuer le plus qu’il pourra le siècle fortuné des Antonins.

1572. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Le sujet est grand, et si bien pris dans le vif des choses du siècle qu’il reste rigoureusement actuel au bout de cinquante-cinq ans. […] — à condition de revivre chaque siècle pendant un an, pendant un trimestre, pendant un mois, afin de voir, d’étape en étape, où en seront les choses humaines, et ce qu’auront fait les races supérieures, et quelle sera la carte d’Europe, et ce qu’on saura, et comment on vivra, après moi, dans les siècles des siècles… Vœu puéril et imprudent ! […] Chaque siècle, successivement, me traiterait d’inconcevable baderne, et chaque siècle aurait raison… Et, néanmoins, je m’entête dans mon vœu : car, si nous ne vivons pas par curiosité, pourquoi vivons-nous ? […] Vous rappelez-vous le premier chapitre de la Confession d’un enfant du siècle ? […] Le siècle de la publicité à outrance et de l’extrême badauderie devait être, par là même, celui de la scélératesse lettrée et vaniteuse.

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