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1262. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

On le savait avec une quasi-certitude aux deux derniers siècles et peut-être sous la Restauration, et on pouvait dire où il commençait et où il finissait. […] Ce récit rappelle un peu, par le sujet et par le tour, avec moins de libertinage, certains romans du dernier siècle : La duchesse se borna à fermer avec sa main la bouche de Roger en l’appelant : « Fou !  […] Il serait fort capable d’écrire les Liaisons dangereuses de cette fin de siècle.

1263. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Il continue de se rendre justice, et de la faire sur ce roi ingrat : Des siècles, dit-il, passeront sur ce livre, et quiconque aura de l’intelligence le lira. […] Elle accepta la somme ; la digue tant désirée fut construite, mais quand le poète n’était plus : quatre siècles après, on en voyait encore les restes. […] En voyant se succéder tant de dynasties et tant de siècles qui, de loin, semblent ramassés en un jour, le poète a conçu le sentiment profond de l’instabilité des choses humaines, de la fuite de la vie et des années brillantes, du néant de tout, excepté d’une bonne renommée ; car il croit à la poésie et à la gloire.

1264. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Cet homme de collège et de théâtre, ce vieux professeur qui avait près de soixante ans quand le xviiie  siècle expira, n’avait, à aucun moment, été ébloui par les lumières de ce siècle brillant. […] Si Geoffroy se contraignait si peu sur Voltaire et Rousseau, les deux idoles du siècle, on peut penser qu’il se gênait encore moins quand il rencontrait sur son chemin l’abbé Morellet, Suard, Roederer, Chénier. […] Ces critiques distingués qui signalèrent l’ouverture du siècle furent utiles ; ils eurent leur originalité dans le bon sens net et vigoureux avec lequel ils résistèrent à des admirations prolongées, et qui allaient s’égarant sur des écrivains de second ou de troisième ordre : ils coupèrent court à la suite du xviiie  siècle.

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