/ 2845
1423. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

… Puisqu’il en est ainsi, pensa Kobus, tâchons au moins de profiter de notre souffle, pendant qu’il nous est permis de souffler. » Or, durant quinze ans, Fritz Kobus suivit exactement la règle qu’il s’était tracée d’avance ; sa vieille servante Katel, la meilleure cuisinière de Hunebourg, lui servit toujours les morceaux qu’il aimait le plus, apprêtés de la façon qu’il voulait ; il eut toujours la meilleure choucroute, le meilleur jambon, les meilleures andouilles, et le meilleur vin du pays ; il prit régulièrement ses cinq chopes de bockbier à la brasserie du Grand-Cerf ; il lut régulièrement le même journal à la même heure ; il fit régulièrement ses parties de youker et de rams, tantôt avec l’un, tantôt avec l’autre. […] III Kobus a concentré toutes ses affections sur sa vieille cuisinière Katel, qui a servi son père. […] Quand la porte s’ouvrira, je verrai tout d’avance, je saurai ce qu’on va servir, je pourrai faire signe à Katel d’approcher ou d’attendre : c’est très-bien. […] « Et, dit la mère Orchel, Sûzel qui pensait vous servir des radis un de ces jours ! […] À l’auberge du Mouton-d’Or, Fritz fit servir un dessert dans la grande salle, alors déserte, et le père Lœrich descendit à la cave chercher trois bouteilles de champagne, qu’on mit rafraîchir dans une cuvette d’eau de source.

1424. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Il a le secret de parler à son public, à ce public des premières ; il en est le poète, et sert aux hommes et aux femmes de ce monde, dans une langue à leur portée, l’idéal des lieux communs de leur cœur. […] Et ce serait amusant de rappeler que c’est l’émargement qui a été son illumination et sa conversion à la liberté, et que son courage ne lui est venu qu’avec son traitement d’inamovible et ces palmes de sénateur, gagnées à servir avec de la mauvaise foi de prêtre, toutes les viles rancunes du 2 décembre. […] bien oui, ma famille, vous ne les connaissez pas, — et faisant le geste, — ils seraient capables de s’en servir pour abattre des noix ! […] À dîner, elle veut tout servir, tout découper. […] Il s’y faisait bâtir une maison, et servir par une espèce de jardinier, qui lui fricotait son petit repas du matin et du soir, et sans vouloir recevoir âme qui vive, il restait sept ans en cravate blanche, sur cette hauteur, à prendre son vol pour l’éternité.

1425. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

ée » Cette tirade, qui peut servir de profession de foi à l’auteur, a un semblant de vérités qui cache de grossières erreurs. […] Zola se sert encore de Sandoz, le romancier, pour débiter ses théories. « Ah ! […] A quoi sert notre attendrissement ? […] Zola a-t-il voulu démontrer que les choses, comme les êtres, sont soumises à la fatalité héréditaire et que l’exchamp des morts servira un jour à donner la mort. […] Mais suivant l’échantillon du naturalisme qu’il nous sert, la République n’aura plus pour caractéristique que l’absence de l’idéal et la permanence de la trivialité sous ses formes les plus accentuées.

/ 2845