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18. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Nos idées sont des signes, c’est-à-dire des sensations ou des images d’une certaine espèce. Nos images sont des sensations répétées, survivantes, spontanément renaissantes, c’est-à-dire des sensations d’une certaine espèce. Nos sensations proprement dites sont des sensations totales, composées de sensations plus simples, celles-ci de même, et ainsi de suite. […] Là encore, entre l’ébranlement nerveux de l’orteil et le jugement qui place en cet endroit la sensation, il y a plusieurs intermédiaires, dont le principal est la sensation elle-même. […] Mais ces trois antécédents ne précèdent la sensation que d’ordinaire.

19. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Doit-on supposer, pour prendre par exemple les sensations visuelles, que A produit deux sensations simultanées, une sensation purement lumineuse a et une sensation colorée a′, que B produit de même simultanément une sensation lumineuse b et une sensation colorée b′, que si ces diverses sensations me sont transmises par une même fibre rétinienne, a est identique à b, mais qu’en général les sensations colorées a′ et b′ produites par des corps différents sont différentes. Dans ce cas ce serait l’identité de la sensation a qui accompagne a′ avec la sensation b qui accompagne b′, ce serait cette identité, dis-je, qui nous avertirait que toutes ces sensations me sont transmises par la même fibre. […] Ce sont les mouvements de l’œil qui nous ont appris qu’il y a la même relation entre la sensation de bleu au point A et la sensation de bleu au point B de la rétine qu’entre la sensation de rouge au point A et la sensation de rouge au point B. […] (Quand je dis qu’une série de sensations musculaires S « conserve » une de nos impressions A, je veux dire que nous constatons que si nous éprouvons l’impression A, puis les sensations musculaires S, nous éprouverons encore l’impression A après ces sensations S.) […] Quand donc, plus haut, nous parlions de la série S ou de la série Σ, nous aurions dû dire, non que c’étaient des séries de sensations musculaires seulement, mais que c’étaient des séries à la fois de sensations musculaires et de sensations dues aux canaux semi-circulaires.

20. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

Chapitre I :Sensations et idées. […] Il classe nos sensations sous huit titres : Odorat, ouïe, vue, goût, toucher, sensations de désorganisation dans quelque partie du corps, sensations musculaires, sensations du canal alimentaire. […] Ce qui survit ainsi à la sensation, je l’appelle « une copie, une image de la sensation, quelquefois une représentation ou une trace de la sensation. » Cette copie c’est l’idée23. La faculté générale d’avoir des sensations s’appelle la sensation : la faculté générale d’avoir des idées est appelée par l’auteur l’Idéation. […] Cette croyance implique d’abord la croyance en mes sensations, et croire en mes sensations, c’est purement et simplement un autre mot pour dire avoir des sensations.

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