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431. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Il s’y montre lui-même par contrecoup mieux que partout ailleurs, et il plaide indirectement pour ses propres qualités et un peu aussi pour ses défauts ; continuant donc son monologue et ce parallèle secret entre son frère et lui : Qui prendra, dit-il, pour des affaires sérieuses son choix à la figure, aux airs importants, au discours spirituel, et au bon air dans la dépense et dans le maintien, fera toujours une mauvaise affaire ; ce n’est là que la superficie, et même la perfection de cette superficie a dû nécessairement prendre sur le fond, et être faite à ses dépens. […] Mais il ne serait pas juste, à notre tour, de prendre au mot, et dans toute la vivacité d’un éclat secret, l’irritation de cet homme de bien. […] [NdA] En nommant Maurepas, je nomme l’antipathique de d’Argenson et l’homme qui personnifie le mieux le vice en question et cette mauvaise influence : « Août 1738. — Mon frère est naturellement fait pour le secret, le mystère, et même la profonde dissimulation ; mais il est si esclave du bon air et du goût d’imitation, que, voyant M. de Maurepas indiscret, il se pique de l’être aujourd’hui. » 19.

432. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Voilà tout le secret des littératures… » Les recettes de détail viendront après, une à une ; il suffira d’une seconde séance pour dévoiler au néophyte tous les arcanes du genre ; le catéchisme ultra-romantique sera donné au complet. […] C’est une suite d’évocations lugubres, après une promenade au cimetière le jour des Morts ; tour à tour Raphaël, Faust, Don Juan, Napoléon lui-même, apparaissent aux yeux du poète qui demande à la vie et à la tombe son secret ; nul de ces grands revenants ne le sait, chacun renvoie à l’autre. […] C’est là son secret, son procédé, et il le met religieusement en pratique.

433. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Son secret lui échappe. […] Elle va être furieuse qu’il ait tué son père ; elle fera la furieuse, mais en secret elle en est fière et, si je l’osais dire, elle lui en est reconnaissante. […] Chimène aime plus Rodrigue, non pas quoique, mais parce qu’il a tué son père ; et lui qui sent qu’il a fait ce qu’il a dû, il a conscience du secret de Chimène et d’autant plus d’envie, avec un reste d’espoir, d’être pardonné.

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