Ces civilisations sont demeurées complètement étrangères à notre développement, et nous à elles, jusqu’à ce que, dans des siècles rapprochés, l’activité européenne incessante, le démon de la cupidité et du gain, ou le génie de la science et de la découverte, soient allés les visiter, les interroger, les effleurer, les harceler, comme on a fait et comme on fait encore de la Chine et du Japon, ou les conquérir et les exploiter, comme on a fait de l’Inde. […] Il y joint comme pendant, et dans un parallèle que la science n’a pu rendre encore aussi égal et aussi avancé qu’elle le voudrait, l’aperçu de ces empires non moins gigantesques, mais plus mobiles et ruineux, qui s’élevèrent à Ninive et à Babylone, sur le Tigre et sur l’Euphrate, créations magnifiques, mais trop voisines de la Perside et de ses pauvres montagnards pour ne pas attirer et tenter incessamment des recrues de vainqueurs. […] Écoutons l’historien sévère qui, en ce qu’il va dire, n’accorde pas un mot à la phrase, à l’imagination, à la pointe ; c’est une méthode neuve parmi nous que cette application juste de la science à l’action et au jeu de l’histoire. […] « Tel est le pays que les premiers rameaux de la race de Japhet (indo-européenne), partis d’Asie, ont peuplé, soit en descendant par terre l’escalier du Pinde, soit en arrivant par mer d’île en île ; c’est la patrie qu’ils ont choisie. » C’est ainsi que la science renouvelle, en le fixant et le précisant, ce que l’imagination, la poésie et la peinture avaient si souvent touché.
Toute classification qui n’est point fondée sur des rapports réels, peut contenir beaucoup de vérités ; elle est utile au début d’une science, mais elle ne peut être que provisoire. […] Une seconde, plus grave, c’est qu’une bonne classification psychologique supposerait résolues un certain nombre de questions biologiques, qui, dans l’état actuel de la science, ne le sont point. […] Les émotions irascibles. « Au lieu d’un plaisir engendrant un plaisir comme dans le cas des « émotions tendres, nous avons ici une souffrance qui aboutit à une souffrance. » Les émotions qui résultent de l’action (pursuit), comme dans la chasse, la pêche, les combats d’athlètes, la recherche de la science, la lecture des oeuvres littéraires fondées sur l’intrigue. […] Il faut renoncer à saisir l’insaisissable et à traduire l’idéal par les formules imparfaites de la science : elles n’offrent qu’un faux-semblant de rigueur.
On a beaucoup discuté, ces dernières années, si la critique littéraire est un art ou une science. […] Permettez-moi de la considérer comme résolue : dès après l’Introduction à l’histoire de la littérature anglaise, on peut affirmer que la critique est constituée à l’état de science. […] Les docteurs qui savent le grec — et leur nombre est des plus restreints — ne peuvent, faute de documents, tirer qu’un parti très modique de leur science : Jean Scot traduit le livre des Noms, attribué au faux Denys l’Aréopagite. […] Grégoire-le-Grand s’indigne contre un ecclésiastique qui s’était avisé d’enseigner la grammaire : une science, dit-il, que les laïques eux-mêmes devraient ignorer.